Dans la famille Rolls-Royce, je demande le Spectre : dernier-né de la fratrie, ce coupé est la première Rolls sur pile. Il troque le 6,75 litres V12 de ses sœurs contre deux moteurs électriques et farcit son châssis en aluminium d'une batterie de 700 kilos. En attendant les futurs SUV et limousine électriques (sans doute dans 2 ou 3 ans), voyons ce que vaut la première Rolls sous tension.
Design Rolls-Royce Spectre
« Notre » Rolls nous attend devant la seule concession du pays, à Waterloo. Elle est collée le long de l’imposante vitrine du bâtiment. Première pensée : « faudrait pas défoncer la boutique en partant, ça ferait mauvais genre... ». C’est que le coupé Spectre en impose, avec 5,5 mètres de long et plus de 2 de large. Le capot semble s’allonger à l’infini ; on n’en délimite le bout que grâce à la « Flying Lady », la fameuse figurine représentant une jeune femme retenant les plis de sa robe soulevée par la brise. Cet emblème peut plonger dans le capot ou en sortir d’un coup de télécommande. La calandre géante est rétroéclairée par 22 diodes LED. Pour la couleur extérieure, le département Bespoke peut vous faire une mixture sur mesure. Idem pour les garnitures intérieures de la Rolls-Royce Spectre.
Expérience Rolls-Royce Spectre
Un autre monde
Grimper à bord n’est pas simple : les portes de type « suicide » s’ouvrent dans le mauvais sens et mesurent chacune 1,5 m de long. Quand on les ouvre à fond toutes les deux, cette Rolls prend des airs d’albatros, avec une envergure de 5 mètres ! Un peu large pour les parkings de supermarché, lieu où la « Flying Lady » pointe il est vrai rarement son nez…
Ces portes s’ouvrent et se referment électriquement. C’est majestueux, mais le ballet est compliqué à orchestrer : il faut garder la main sur la poignée durant toute la procédure, mais sans trop forcer sinon ça bloque… Une fois les portes franchies, nous entrons dans un autre monde : les passagers sont posés dans de larges canapés, les pieds enfoncés dans une épaisse moquette. Le cuir est moelleux, le bois finement appliqué et le mobilier parfaitement ajusté.
Quatre vraies places à l’intérieur de la Spectre
L’accès à l’arrière n’est pas exceptionnel mais correct, grâce à la large ouverture des longues portes avant. Les passagers du second rang disposent d’espace en suffisance pour les coudes et les jambes. Et ils ont littéralement la tête dans les étoiles, puisque le ciel de toit se perle de lumières scintillantes. Les portes et le tableau de bord peuvent aussi se garnir de milliers de diodes lumineuses animées. Le coffre (380 litres) est moins étincelant : il n’est pas plus grand que celui d’une VW Golf, pourtant plus d’un mètre plus courte…
Multimédia BMW
Comme dans les autres Rolls, point d'écran démesuré ici, mais une interface tactile discrète. Elle est toujours apparente : contrairement à celui d'une Bentley, par exemple, l'écran ne peut pas être occulté par un panneau décoratif. On regrette le graphisme des menus, repris tel quel des modèles BMW. Rolls-Royce aurait pu faire un effort pour se distinguer des voitures plus roturières de sa maison mère… Point de fioriture pour le système multimédia, mais une bonne connexion Apple CarPlay/Android Auto et un GPS efficace qui indique les bornes de recharge et le pourcentage de batterie restant à destination. Bref, bien qu'électrique, ce Spectre ne nous plonge pas dans un habitacle futuriste, mais reste fidèle aux traditions maison, avec un mobilier au charme à l'ancienne.