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Olivier Maloteaux

2 MAI 2025

Essai : Rolls‑Royce Spectre, la Rolls sans échappements

Première Rolls électrique, ce coupé Spectre se déplace sans bruit mais fait quand même tourner les têtes. On vous emmène à bord de ce cocon de 5,5 mètres de long.

{"fr":"Rolls-Royce Spectre roulant sur une route bordée d'arbres au coucher du soleil.","nl":"Rolls-Royce Spectre rijdt op een boomrijke weg bij zonsondergang."}
{"fr":"Rolls-Royce Spectre électrique roulant sur route bordée d'arbres automnaux.","nl":"Elektrische Rolls-Royce Spectre rijdt op weg omgeven door herfstbomen."}

"L’électricité colle vraiment bien à la Rolls-Royce Spectre, qui étale un luxe débordant et des performances épatantes, le tout dans un silence de cathédrale."

Dans la famille Rolls-Royce, je demande le Spectre : dernier-né de la fratrie, ce coupé est la première Rolls sur pile. Il troque le 6,75 litres V12 de ses sœurs contre deux moteurs électriques et farcit son châssis en aluminium d'une batterie de 700 kilos. En attendant les futurs SUV et limousine électriques (sans doute dans 2 ou 3 ans), voyons ce que vaut la première Rolls sous tension.

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Design

« Notre » Rolls nous attend devant la seule concession du pays, à Waterloo. Elle est collée le long de l’imposante vitrine du bâtiment. Première pensée : « faudrait pas défoncer la boutique en partant, ça ferait mauvais genre... ». C’est que le coupé Spectre en impose, avec 5,5 mètres de long et plus de 2 de large. Le capot semble s’allonger à l’infini ; on n’en délimite le bout que grâce à la « Flying Lady », la fameuse figurine représentant une jeune femme retenant les plis de sa robe soulevée par la brise. Cet emblème peut plonger dans le capot ou en sortir d’un coup de télécommande. La calandre géante est rétroéclairée par 22 diodes LED. Pour la couleur extérieure, le département Bespoke peut vous faire une mixture sur mesure. Idem pour les garnitures intérieures de la Rolls-Royce Spectre.

Expérience

Un autre monde

Grimper à bord n’est pas simple : les portes de type « suicide » s’ouvrent dans le mauvais sens et mesurent chacune 1,5 m de long. Quand on les ouvre à fond toutes les deux, cette Rolls prend des airs d’albatros, avec une envergure de 5 mètres ! Un peu large pour les parkings de supermarché, lieu où la « Flying Lady » pointe il est vrai rarement son nez…

Ces portes s’ouvrent et se referment électriquement. C’est majestueux, mais le ballet est compliqué à orchestrer : il faut garder la main sur la poignée durant toute la procédure, mais sans trop forcer sinon ça bloque… Une fois les portes franchies, nous entrons dans un autre monde : les passagers sont posés dans de larges canapés, les pieds enfoncés dans une épaisse moquette. Le cuir est moelleux, le bois finement appliqué et le mobilier parfaitement ajusté.

Quatre vraies places à l’intérieur de la Spectre

L’accès à l’arrière n’est pas exceptionnel mais correct, grâce à la large ouverture des longues portes avant. Les passagers du second rang disposent d’espace en suffisance pour les coudes et les jambes. Et ils ont littéralement la tête dans les étoiles, puisque le ciel de toit se perle de lumières scintillantes. Les portes et le tableau de bord peuvent aussi se garnir de milliers de diodes lumineuses animées. Le coffre (380 litres) est moins étincelant : il n’est pas plus grand que celui d’une VW Golf, pourtant plus d’un mètre plus courte…

Multimédia BMW

Comme dans les autres Rolls, point d'écran démesuré ici, mais une interface tactile discrète. Elle est toujours apparente : contrairement à celui d'une Bentley, par exemple, l'écran ne peut pas être occulté par un panneau décoratif. On regrette le graphisme des menus, repris tel quel des modèles BMW. Rolls-Royce aurait pu faire un effort pour se distinguer des voitures plus roturières de sa maison mère… Point de fioriture pour le système multimédia, mais une bonne connexion Apple CarPlay/Android Auto et un GPS efficace qui indique les bornes de recharge et le pourcentage de batterie restant à destination. Bref, bien qu'électrique, ce Spectre ne nous plonge pas dans un habitacle futuriste, mais reste fidèle aux traditions maison, avec un mobilier au charme à l'ancienne.

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Conduite

Silence de cathédrale à bord de la première Rolls-Royce électrique

Au volant, pas besoin de tendre le bras pour ramener la longue porte vers vous : elle se referme automatiquement dès que l’on pose le pied sur le frein (pour fermer celle du passager, il faut activer une touche sur la console centrale). Une pression sur Start et la voiture se met sous tension, sans aucun bruit. Point de volant biscornu ici, mais un fin cerceau bien rond, aussi large qu’une barre de navire. La direction est légère et le toucher de la pédale de frein onctueux. Tout incite à une conduite apaisée. Le plus impressionnant, c’est l’insonorisation : on baigne dans un silence de cathédrale. Au point que le souffle de la climatisation, seul bruit audible, devient gênant... Malgré les jantes de 23 pouces, le confort est divin : la suspension pneumatique ondule avec délicatesse sur les cratères et pavés du réseau routier.

Puissance douce

La batterie de 102 kWh utilisables (piquée à la BMW i7…) alimente deux moteurs : un avant de 258 ch/365 Nm et un arrière de 490 ch/710 Nm. L’ensemble envoie au total 584 ch/900 Nm dans les quatre roues (voire 660 ch/1.075 Nm pour la version Black Badge). Autant dire que la Rolls-Royce Spectre affiche une sacrée fiche technique. Les accélérations épatent (0-100 km/h en 4,5 secondes), mais sans jamais retourner les estomacs : les passagers sont juste légèrement tassés contre le dossier de leur siège, comme dans un avion de ligne en phase de décollage.

Un certain sens de l’équilibre

Au freinage et en virage, le poids (2,9 tonnes !) se fait bien sûr ressentir. Mais cette Rolls n'est pas aussi pachydermique qu'elle en a l'air : la transmission intégrale et les roues arrière directrices assurent un bel équilibre, tandis que les barres antiroulis actives retiennent comme elles peuvent les mouvements de caisse, tout en préservant un moelleux de haut rang.

Près de 400 kilomètres d’autonomie réelle pour la Rolls-Royce Spectre

Étonnamment, ce mastodonte ne s'est pas montré trop gourmand, avec 25,8 kWh/100 km durant notre essai mené sous 20 °C. Cela donne à la Rolls-Royce Spectre une autonomie réelle de 395 kilomètres. La recharge sur borne AC prend 5 h 30 (22 kW max.). En DC, comptez 35 minutes pour passer de 10 à 80 % (la batterie 400V accepte une puissance de charge max. de 195 kW).

Prix

Quel est le prix de la Rolls-Royce Spectre en 2025 en Belgique ?

Franchir les portes d’un autre monde a un coût : à partir de 396.275 €, sans les options. Notre exemplaire d’essai frôlait les 520.000 € ! Bien sûr, c’est excessif et injustifiable rationnellement, mais le client Rolls n’a cure des contingences matérielles, lui qui possède en moyenne plus de sept voitures de prestige dans son garage.

Verdict

De tous temps, les Rolls se sont évertuées à étouffer la voix de leur moteur à essence ; sa disparition passe donc inaperçue. L'électricité colle vraiment bien à ce Spectre, qui étale un luxe débordant et des performances épatantes, le tout dans un silence de cathédrale. Ce carrosse allie technologie moderne et valeurs traditionnelles. Un cocktail envoûtant, mais réservé aux plus nantis car hors de prix.

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