François Piette

5 DÉC 2009

Pot de yaourt multivitaminé

Piquée au vif par un scorpion hautement venimeux, la Fiat 500 se métamorphose en boule de nerf ! La mutation est telle qu’elle en perd son patronyme pour ne plus s’appeler qu’Abarth ! Héritière d’une longue histoire de petites sportives ultra nerveuses, cette nouvelle venue arbore un look résolument craquant ! Et sous le capot, le venin agit comme un dopant sur les pulsations de la mécanique !

Craquante !

Il suffit de la laisser garée un petit moment sur une place assez fréquentée et de se mettre en retrait pour en être convaincu : l’Abarth 500 est un véritable aimant ! Détournant les têtes, attisant les pouces levés et poussant les curieux à interroger le conducteur, cette petite puce est un incroyable outil de communication ! Pour la drague, oubliez l’esbroufe superflue et tellement stéréotypée des berlines allemandes surchaussées, passez directement à l’Abarth 500 ! Parmi les signes distinctifs de cette variante, on note le bouclier avant aux entrées d’air plus généreuses, les bandes latérales portant le nom de la marque, le diffuseur arrière, les jupes latérales, les jantes, les deux sorties d’échappement ainsi que les multiples scorpions, le sigle du constructeur !

Noir… C’est parfois gai !

Si l’ambiance de notre exemplaire vire au noir, on est pourtant éloigné de la froide perfection tudesque. Derrière le volant, le compteur rond incorporant le compte-tours ajoute une touche rigolote, alors qu’un manomètre annexe affiche la pression du turbo et l’indicateur de passage de rapport, dans le plus pur style « Fast and Furious » ! Le scorpion s’invite à nouveau un peu partout, alors que les sièges baquets donnent le ton : il va y avoir du sport ! Si l’ambiance y est, la position de conduite mérite d’être revue : votre serviteur n’est pas spécialement petit et franchement, je ne m’y suis pas senti confortablement installé ! A l’arrière, ce n’est forcément pas très généreux… Quant au coffre, il est identique à celui d’une Fiat 500 classique, à savoir honorable au vu des dimensions de l’auto.

Braoum ! Un V8 sous le capot ?

Le 1.4 l essence a été revu en profondeur et s’est vu adjoindre les services d’un turbo. En clair, sa puissance grimpe à 135 chevaux et le couple bondit à 206 Nm ! Pas triste pour une Fiat 500. Un tour de clé et le petit moteur s’ébroue dans un grondement sourd, barbotant à l’échappement comme un V8 ! A froid, voilà qui déroute ! Première enclenchée, et c’est parti ! Le moteur affiche une belle rondeur, étant disponible à tous les régimes, et permet d’enrouler sur le couple tout en avançant assez fort ! Inutile, en tout cas, d’aller chasser la zone rouge, le petit moteur s’y étouffe et y consomme plus que de raison ! La boîte à 5 rapports présente un petit levier se maniant très facilement ! Du vrai beurre fondu ! Personnellement, j’aurais préféré une commande au contact plus ferme, mais je chipote…

Vitalisant et secouant !

A l’épreuve de la route, la petite puce ne déçoit pas ! Son comportement est équilibré et assez vif ! On s’y amuse sans jamais se faire peur, d’autant que l’ESP est malheureusement non déconnectable. Autre sujet d’agacement : les feux de détresse qui s’enclenchent à la moindre pression un tant soit peu décidée sur la pédale du centre. Voilà qui rythme de manière énervante une conduite dynamique ! Efficace et amusante, l’Abarth est également particulièrement agitée ! Ses suspensions franchement fermes vous font sauter dans votre siège ! Et on ne vous parle pas du kit esse esse qui, outre le gain de puissance, durcit encore davantage les suspensions ! Dernier petit détail : la touche sport, autant la laisser enfoncée ! En effet, la direction devient dès lors nettement plus consistante et l’accélérateur plus vif. En un mot, l’auto est plus agréable !

Pas donnée

A 18.350 €, le pot de yaourt n’est plus vraiment un outil du peuple ! A ce prix, il est livré avec une stéréo de qualité, les jantes spécifiques et la climatisation manuelle ! Rajoutez le cuir, la climatisation automatique, quelques stickers, le kit esse esse qui fait passer la puissance à 160 chevaux et vous atteindrez vite 23.000 euros ! La consommation peut rester raisonnable… Si votre pied droit fait de même ! Une moyenne de 7,5 l/100 km est alors envisageable. Mais si vous taquinez l’accélérateur : alors, gare à la note ! Les 10 l/100 km seront vite atteints ! D’autant plus gênant que le réservoir de 35 litres limite considérablement l’autonomie !

Conclusion

Non, ne la comparez pas à une Renault Twingo RS ou à une Suzuki Swift Sport, qui se veulent d’excellentes écoles de pilotage ! L’Abarth 500 joue dans une catégorie franchement ludique ! Craquante à regarder, elle devient vraiment amusante à conduire ! D’accord, ce n’est pas l’auto la plus pratique ou la plus confortable, mais qu’est-ce qu’on s’y amuse ! Rigolote, mais performante malgré tout, elle apporte un vent de fraîcheur sur le marché !
 

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ