François Piette

18 FÉV 2013

Investissez dans la voiture ancienne !

Les valeurs des voitures anciennes explosent ! Quand les valeurs papiers s’effondrent, quand la brique et les œuvres d’art stagnent, le marché des voitures de collection est en plein boom ! Voilà donc un bon créneau pour investir… Oui, mais comment ? Car il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans ce marché, aussi vaste que mystérieux pour le néophyte.

N’achetez pas n’importe quoi !

Il y a environ une dizaine d’années, les Jaguar Type E, Ferrari 250 GTE, Porsche 911 « Classic » et autres valaient une fraction de leur prix actuel. Une hausse des valeurs stable et qui semble durable, à mille lieux de l’explosion soudaine des prix vers la fin des années 80, par ailleurs, retombés aussi vite qu’ils n’ont grimpés ! Il paraît dès lors tentant de jeter son dévolu sur une machine classique…

Mais cela ne veut pas dire que toutes les voitures de collection voient leur cote grimper ! Ainsi, aussi attirantes soient-elles, une Renault 4CV ou une Triumph Herald Coupe présentent des valeurs stables, voire légèrement à la hausse, mais qui ne sont en aucun rapport avec l’explosion d’une Porsche 911 des années 60 !

Quels sont les paramètres qui influencent la cote d’une voiture ? (liste non-exhaustive)

Rareté : C’est bien connu, ce qui est rare est cher ! C’est une application basique de la loi de l’offre et de la demande. Prenez la Fiat Dino Spider, par exemple : un blason quelconque, mais un moteur Ferrari, une ligne attirante et surtout, moins de 2.000 exemplaires ! La conséquence est immédiate : la cote s’envole désormais au-delà des 50.000 € !

Sex-appeal : Cela peut sembler évident, mais c’est toujours bon de le rappeler : ce qui est beau, plait ! Et on a beau dire que tous les goûts sont dans la nature, on retrouve toujours les mêmes tendances. La Type E de Jaguar, cette icône de la beauté, atteint doucement mais sûrement des sommets… Et son look y est certainement pour quelque chose ! Hier, comme aujourd’hui ! Toutefois, les goûts changent et si une MGB pouvait paraître désuète en 1974, aujourd’hui, c’est justement ce qui plaît !

Performances : Là encore, cela semble limpide. Au plus ça va vite, au plus c’est cher ! Ainsi, au sein de la très désirable gamme des Alfa « Bertone », au plus il y a des chevaux, au plus c’est cher ! A l’exception de la 1750 GTV, pas la plus puissante, mais au caractère mécanique bien trempé ! Une notion importante et assez influente.

Pedigree : Que votre voiture ait appartenu à Monsieur Dupond, expert en boîtes à sardines ou à Elvis Presley, cela changera radicalement la valeur ! Dans quelles proportions ? Très difficile de se prononcer, s’agissant là d’un facteur émotionnel, à savoir, non quantifiable.

Etat : Entre une épave trouée par la rouille, un modèle retapé au plâtre de cuisine et un exemplaire pimpant sortant d’une restauration minutieuse, il y a forcément de gros écarts dans la cote ! Mais attention, celle-ci ne reflète pas toujours la somme investie : on peut facilement perdre de l’argent dans une restauration, au final souvent plus couteuse. On préférera également un véhicule « dans son jus » qu’une restauration hâtive. L’originalité plaît ! Les récentes ventes de Bugatti « sorties de grange et garanties authentiques » en témoignent !

« Upgrades » : Aujourd’hui, c’est la mode ! Souvent, le propriétaire entend se servir de son véhicule de collection comme d’une voiture moderne. Pour ce faire, il apporte une série d’améliorations techniques à son oldtimer : boîte à 5 vitesses, direction assistée, freins à disques, air conditionné, radio moderne… De quoi transformer une Jaguar XK 120, considérée comme un camion, en une véritable ballerine ! Quant à l’influence sur la cote, elle peut être positive comme négative, c’est au client de décider…

Modèle connu : Ferrari, qui ne connait la légende automobile ? Les valeurs sont d’ailleurs au sommet. Dans les années 50, Enzo Ferrari lança confidentiellement une nouvelle marque, Asa, proposant des coupés de moins d’un litre de cylindrée. Rarissimes, celles-ci sont vendues sous le manteau, faute de « reconnaissance publique ». Voilà bien la preuve que, tout noble soit le pedigree, si le modèle reste inconnu du grand public, la cote aura du mal à décoller. A l’inverse, les grands mythes (Mini, VW Coccinelle, Citroën 2CV…) auront toujours leurs fidèles et garderont une cote soutenue.

Les youngtimers

Un ancêtre se définit comme tout véhicule de plus de 25 ans d’âge. Un « Youngtimer », lui, est compris entre 15 et 25 ans. Nostalgie aidant, ces derniers sont en plein « boom » ! Affichés à des prix relativement abordables, ces derniers décollent doucement, mais exploseront à l’approche de leurs 25 ans, taxes et assurances réduites obligent ! Si l’on oublie les ténors de la section (Ferrari F40, McLaren F1, Porsche 959…), on distingue d’ores et déjà quelques classiques : Peugeot 205 GTI, BMW 323i, Mercedes 190 2.5 16V… Suivez ça de près !

Attention à l’entretien !

Voilà, c’est décidé, vous décidez de sauter le pas ! Après avoir minutieusement choisi le modèle et s’être armé d’un expert pour être sûr de sélectionner le bon exemplaire, vous sautez le pas ! Excellent !

Mais saurez-vous vivre avec ? Outre la contrainte d’un garage, un oldtimer demande une conduite très attentive (ne rien brusquer, surtout à froid !), prudente (freinage et tenue de route souvent douteux) et un entretien très suivi ! Si celui-ci n’a souvent rien de très compliqué, il peut en revanche, vite devenir extrêmement onéreux : une réfection complète d’un moteur Ferrari ou Aston Martin peut allègrement dépasser les 20.000 € ! Sans compter le prix de certaines petites pièces, impossibles à dénicher et/ou extraordinairement chères !

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