Vroom

24 SEP 2019

L'industrie automobile craint un Brexit dur

Si le Royaume-Uni quitte l'UE sans accord, cela entraînera une catastrophe qui pourrait coûter 5,7 milliards d'euros en droits d'importation à l'industrie automobile. C'est ce qu’annonce l'ACEA, l’association des constructeurs automobiles européens.

Ce n'est pas la première fois que l'industrie automobile européenne met en garde contre les conséquences d'un Brexit sans accord. C'est maintenant l’ACEA, l'association des fournisseurs et des groupements venant de 21 pays qui donnent l'alerte. Si, à la fin du mois d'octobre, un Brexit dur survient, il en résultera un séisme sans précédent dans le secteur.

L'ACEA a calculé qu'un Brexit dur, soit soumis aux droits de douane de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), coûterait à l'industrie automobile britannique et européenne plus de 5,7 milliards d'euros en droits supplémentaires. "Les industries automobiles britannique et européenne ont besoin du libre-échange et seraient fortement affectées par des tarifs douaniers supplémentaires et par la bureaucratie", a déclaré Bernard Mattes, président de l'Association de l'industrie allemande (VDA). Une augmentation des coûts douaniers sera répercutée en tout ou en partie sur le consommateur par un certain nombre de constructeurs automobiles. Des milliers d'emplois sont également menacés.

Investissements

En outre, comme l'ACEA l'a calculé, un Brexit dur peut également perturber le système de livraison des pièces « just-in-time », entraînant la fermeture des usines en raison d'un manque de pièces. Si les usines britanniques devaient fermer leurs portes, cela coûterait à l'industrie automobile britannique 54.700 euros par minute.

Plusieurs constructeurs automobiles européens et japonais ont des bureaux au Royaume-Uni. BMW produit la Mini en Grande-Bretagne et possède également Rolls-Royce. Volkswagen, pour sa part, détient Bentley. L'industrie automobile allemande compte à elle seule plus de 100 succursales au Royaume-Uni. Le groupe français PSA et les marques japonaises Honda, Nissan et Toyota disposent également de sites de production au Royaume-Uni.

Dans l'éventualité d'un Brexit dur, l'avenir de ces sociétés est incertain. Plusieurs entreprises ont déjà annoncé qu'elles réexamineraient leurs investissements dans cette hypothèse. Carlos Tavares, dirigeant de PSA, propriétaire d'une usine à Ellesmere Port, a déjà annoncé la fermeture de l'usine.

Exportation

Les 28 pays de l'Union européenne ont produit 17,1 millions de voitures particulières l'année dernière. Le Royaume-Uni à lui seul, a produit 1,5 million de voitures. Le Royaume-Uni est donc largement dépendant des exportations. Huit voitures sur dix produites en Grande-Bretagne sont destinées à l'exportation. Plus de la moitié est exportée vers les pays de l'UE.

Dans l'autre sens, la situation est complètement différente. Six voitures sur dix produites dans l'Union européenne restent dans l'Union européenne. Seuls 12,4 % des voitures construites dans l'Union européenne partent vers le Royaume-Uni. Jusqu'à 85% des voitures importées en Grande-Bretagne proviennent de l'Union européenne.

Un calcul de KBC Asset Management a déjà montré que le secteur automobile est l'un des secteurs les plus durement touchés par un Brexit dur. Le Royaume-Uni représente 15% des ventes de Daimler, Volkswagen et BMW. Un Brexit dur réduirait leurs profits de plus de 10 %.

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