Essai : Renault Rafale E‑TECH, une ligne aérienne française

Renault présente son nouveau haut de gamme. Ce SUV au nom d’avion arbore une ligne profilée très… aérienne, lui donnant un air de coupé haut sur pattes.

"Ce SUV haut de gamme Renault offre un rapport prix/prestations très intéressant. Ce Rafale se montre, en outre, aussi agréable à vivre qu’à regarder."

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Son nom n’évoque pas le Rafale de Dassault, mais l’aéroplane Caudron Renault Rafale ayant signé un record de vitesse dans les années 1930. Et ce Rafale sur quatre roues s’insère pleinement dans son époque, avec une architecture de SUV/Coupé et un propulseur hybride « auto-rechargeable » essence-électricité de 200 ch. On attend aussi cet automne une version hybride plug-in de 300 ch à transmission intégrale.

Design
Un grand SUV très stylé

Le Rafale est aussi grand (4,71 m) que l’Espace, mais mise davantage sur le style, avec une poupe profilée qui lui donne des airs de coupé haut sur pattes. Un look que l’on doit à l’équipe de Gilles Vidal, chef du design chez Renault (avant cela, il était designer en chef chez Peugeot où il a notamment dessiné le 3008 actuel...).

 

Expérience
Une belle finition

La planche de bord est piquée aux Renault Austral/Espace, avec une dalle numérique en « L » inversé. Le mobilier est moderne et bien fini. Seuls les plastiques du bas du tableau de bord sont rugueux, mais on les voit peu. Les parties les plus visibles sont valorisantes et se couvrent même de matériaux nobles, comme du liège (finition Techno) ou de l’ardoise naturelle (Esprit Alpine). Les rangements sont pratiques et nombreux. Tout comme dans les Austral et Espace, on retrouve ici l’original repose-main central coulissant sur le tunnel central.

Multimédia avec Google intégré

Le système multimédia tourne sous Android Automotive (mais est compatible aussi avec Apple CarPlay, avec ou sans fil) : il assure la navigation via les efficaces cartes Google Maps. Le système permet aussi de télécharger directement des applis du Google Play Store depuis l’écran, sans devoir relier le téléphone, mais juste en vous connectant à votre compte Google. L’assistant vocal « Ok Google » est également très efficace. Un système multimédia réussi.

Un SUV/Coupé spacieux et pratique

Pas de cuir véritable dans le Rafale, mais des sièges en tissu/similicuir (version de base Techno) ou en tissu/similicuir/Alcantara (Esprit Alpine). Les baquets avant sont accueillants et soutiennent bien le corps. À l’arrière, le Rafale perd la banquette coulissante et inclinable des Austral/Espace, mais on ne manque jamais de place pour les jambes. Et, malgré la ligne de carrosserie profilée, la garde au toit est généreuse, même pour les adultes. La banquette bien galbée présente un dossier moelleux, y compris au milieu.

On note aussi quelques équipements qui agrémentent la vie au quotidien, comme l’accoudoir central arrière abritant deux prises USB-C et deux bras articulés permettant de supporter deux smartphones ou une tablette. Il y a également le toit vitré panoramique « Solar Bay » (option à 1.500 €), qui s’assombrit ou s’éclaircit sur simple pression d’une touche, via une technologie à cristaux liquides. On peut opacifier/éclaircir ce toit totalement ou en partie seulement (uniquement l’avant ou l’arrière, par exemple). Chic et moderne.

Le Rafale dispose d’un grand coffre (528 litres), mais le seuil est haut perché et en léger décalage avec le plancher. Les dossiers de banquette se rabattent en 3 parties (40/20/40), mais le plancher de chargement n’est alors pas parfaitement plat.

 

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Conduite
Hybride « auto-rechargeable » ou « plug-in »

En attendant l’hybride plug-in de 300 ch prévu pour l’automne, le Rafale n’est disponible qu’en  hybride « auto-rechargeable » (sans prise). Ce propulseur, déjà connu des Austral/Espace, associe un tricylindre 1.2 turbo à essence de 130 ch et deux unités électriques : un moteur de traction principal (68 ch) et un alterno-démarreur (34 ch). La puissance combinée de 200 ch transite par les roues avant via la boîte très spécifique (sans synchro ni embrayage) développée par Renault, comptant 4 rapports pour le moteur thermique et 2 rapports pour l’électrique principal, l’ensemble offrant 15 combinaisons différentes. Les performances sont correctes, sans plus (0-100 km/h en 8,9 s et vitesse maxi bridée à 180 km/h). Pour plus de pêche, il faut attendre le « plug-in » de 300 ch (0-100 km/h en 6,4 s) à quatre roues motrices.

Aux commandes du Rafale

En conduite calme, les transitions thermique/électrique sont douces, les reprises vigoureuses et le moteur silencieux. Par contre, sous fortes accélérations, la boîte souffre de gros temps morts, engendrant des à-coups désagréables. Dommage, car la tenue de route est très efficace (train avant tranchant, mouvements de caisse bien contenus), surtout avec les roues arrière directrices (1.500 € sur Techno et de série sur Esprit Alpine). Cet équipement, habituellement réservé aux marques premium, fait braquer ce grand SUV de 1.700 kilos comme une petite Clio et dynamise sa tenue de route. La suspension est typée ferme, mais pas inconfortable. À noter que la version plug-in 300 ch disposera d’un amortissement piloté, indisponible ici.

 

Prix
Sans concurrence directe

Le Rafale hybride « auto-rechargeable » débute à 44.000 € en version Techno déjà très bien équipée (accès-démarrage mains libres, clim’ auto, GPS, caméra de recul, jantes 20 pouces, régulateur de vitesse adaptatif, chargeur smartphone sans fil, etc.). Pour 47.900 €, l’Esprit Alpine y ajoute les 4 roues directrices, les sièges chauffants, le hayon motorisé et des aides à la conduite supplémentaires.

Ce grand SUV hybride est sobre : la consommation a varié de 5 l/100 km sur un parcours périurbain mené à la douce à 11 l/100 km à fond sur les routes de montagne espagnoles. La moyenne générale s’est fixée à 7,1 l/100 km. Raisonnable. La déductibilité fiscale pour les indépendants est de 70%.

Sur le marché, ce Renault Rafale est un peu seul en son genre. On trouve certes les SUV/coupés BMW X4 et Mercedes GLC Coupé de même gabarit, mais ils coûtent au minimum 15.000 € de plus (et en simples versions à essence !). Chez les constructeurs généralistes chics, le Peugeot 3008 est plus petit et n’existe qu’en micro-hybride ou électrique. Le concurrent le plus proche dans l’esprit est le Lexus NX (à partir de 55.850 €), stylé et hybride « auto-rechargeable », mais coûtant un gros 10.000 € de plus que le Rafale.

Verdict

Haut de gamme de Renault, ce Rafale est agréable à regarder comme à vivre, bien que la version hybride « auto-rechargeable » n’offre pas l’agrément mécanique des SUV allemands premium. Pour cela, il faudra se tourner vers la version hybride plug-in de 300 ch. En attendant, ce SUV Renault a pour lui un rapport prix/prestations très intéressant, d’autant qu’il n’a pas de vrais concurrents directs. Le Rafale est donc un drôle d’oiseau assez unique en son genre, avec lequel Renault se donne les moyens de prendre de la hauteur pour cibler des acheteurs plus huppés.

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