François Piette

30 NOV 2010

Dans le vent !

Tronçonner une Twingo pour en faire une voiture sportive 2 places et décapotable, franchement, il fallait oser ! Et Renault l’a fait avec, il faut bien l’avouer, une certaine maestria ! Toute mimi, elle donne envie de jouer avec ! En route ?

Roadster ? Euh, peut-être !

Difficile de la situer sur un marché, cette Wind ! Sportive aux dimensions mesurées (3,8 m de long !), elle rappelle feue la Daihatsu Copen ! Du fun, la Wind en offre déjà à l’arrêt : sa bouille toute mimi est irrésistible ! Avec son long coffre arrière bosselé, on la prendrait presque pour une sportive à moteur central, mais ne vous y trompez pas : son moteur est à l’avant et il entraîne les roues antérieures ! Ne l’oubliez pas : il y a de la Twingo là-dessous, même si on ne trouve que deux sièges !

Moteurs

Sous le capot, Renault ne propose que deux moteurs, carburant tous deux à l’essence : un 1.2 TCe turbo de 101 chevaux ou le moteur de la Twingo RS, à savoir un 1.6 l atmo de 133 chevaux. Bonne nouvelle, nous avons pu tester les deux !

Commençons avec le plus petit des deux. Certes, sa cylindrée étriquée fait sourire, mais le turbo lui souffle dans les bronches pour le faire fournir 101 ch, mais surtout, un couple de 152 Nm à 3.500 tr/min. C’est bien joli tous ces chiffres, mais ça donne quoi, sur la route ? Ça donne un résultat assez bluffant : en dépit de ses petits poumons, ce petit moteur offre l’allonge d’un moteur nettement plus gros et présente un bel agrément depuis les bas régimes jusqu’à 5.000 tr/min environ. Pas très démonstratif, il fait son boulot avec efficacité et ne donne jamais vraiment l’impression de peiner. Souple, il est un compagnon idéal en ville où il permet d’oublier l’horrible levier de vitesses, qui commande une boîte à 5 rapports, tous péniblement accrocheurs !

Le 1.6 l, pour sa part, se fait nettement plus rageur sous le pied droit ! Ses montées en régimes sont franches et accompagnées d’une belle sonorité rauque et sportive. Les 133 chevaux sont bien tous présents, mais ne se manifestent qu’à hauts régimes ! Le couple de 160 Nm n’est disponible qu’en haut, à 4.400 tr/min, ce qui rend les reprises à bas régimes un brin amorphes. Mais tombez un ou deux rapports et le diablotin sort de sa boîte ! Bref, voilà un mode d’emploi bien différent du petit 1.2 TCe. La boîte, hélas, est identique et donc, tout aussi pénible !

Comportement routier

Renault a typé différemment ses deux Wind ! La 1.6 se veut plus sportive et dynamique que la petite 1.2 l. Et tout cela se ressent comment ? Clairement, si vous aimez les virolos et les postérieurs mobiles, c’est la 1.6 l qu’il vous faut ! Dotée de ce moteur, la Wind affiche un tempérament des plus sportifs : le train avant est tranchant et précis et si vous vous sentez le talent, n’hésitez pas à lever le pied en virage ! Le postérieur entamera alors une joyeuse dérive vers l’extérieur, rendant l’auto étonnement survireuse… Quant aux non-avertis : prudence de rigueur car ce tempérament très joueur pourra en surprendre plus d’un ! La 1.2 TCe est plus sage dans ses réactions, même si son train arrière peut lui aussi se révéler très mobile. Les suspensions semblent ici plus molles et la voiture semble avoir perdu de sa précision et de sa vivacité. Le niveau reste cependant tout à fait acceptable ! Petit regret : un freinage assez juste en conduite très dynamique.

Confort

Wind ? Ah oui, ça, promis, du vent, vous en aurez plein la poire ! Repliez le toit (opération semi-automatique, qui demande juste le déverrouillage), prenez le large et d’embruns, il en sera bel et bien question ! Les turbulences sont donc bien présentes rendant les déplacements sur autoroutes ou voies rapides assez pénibles. On attend d’ailleurs de Renault le filet anti-remous ! Avantage de la chose, avec son pare-brise avancé, la Wind vous donne réellement l’impression d’évoluer avec juste le ciel au-dessus de votre tête ! La suspension est assez tolérante et l’insonorisation, acceptable. En revanche, les grands gabarits ne seront pas vraiment à leur aise, une fois au volant !

Et la question pratique ? Le coffre est étonnant, avec un volume de 270 litres, quel que soit la position du toit ! On regrette juste la présence de deux renforts qui compliquent son accessibilité, ainsi qu’un seuil assez élevé. Les espaces de rangement ne sont pas vraiment le point fort de la voiture, mais surtout, la visibilité de ¾ arrière est désastreuse ! Les impératifs de style… Quant à la finition, disons que les plastiques durs ne sont pas très sexy et que quelques couinements peuvent apparaître ci et là.

Tarifs

La Wind est disponible à 17.450 € en version 1.2 TCe Dynamique. Une finition qui inclut le volant en cuir, l’ordinateur de bord, le régulateur-limiteur de vitesse, la sellerie mixte cuir/tissu, une radio à deux haut-parleurs, l’air conditionné manuel,… Bref, une dotation assez correcte ! La 1.6, quant à elle, n’est disponible qu’en version Exception, à partir de 19.950 €. Ce qui commence à chiffrer, pour une Twingo tronçonnée… L’équipement est plus complet, avec notamment une climatisation automatique, l’ESP, une radio à 4 haut-parleurs et de jolies jantes de 17 pouces.

Et la consommation ? Un peu plus de 8 l/100 km en moyenne pour la 1.2 TCe. Pour la 1.6 l 16v, rajoutez un litre. Il faut dire que les rapports courts ne favorisent pas vraiment les economy run !

Conclusion

La Wind signe un retour de la voiture-plaisir, ce qui ne peut que nous enthousiasmer ! A son volant, le plaisir de conduite est évident ! La 1.2 TCe s’adresse à une clientèle plus sage, voire urbaine, alors que la 1.6 s’oriente vers les vrais sportifs. Regrettons juste un tarif élevé et une finition un peu désinvolte.
 

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