François Piette

19 JAN 2007

Relève difficile

Après plusieurs décennies de succès, la Toyota Corolla tire sa révérence au profit de l’Auris, conçue en Europe pour l’Europe.

Ambiance des grands jours lors de la conférence de presse qui se tient pour la présentation de la Toyota Auris. En effet, cette dernière a la lourde tâche de succéder à un modèle à succès, la Corolla. Inaugurant une nouvelle plateforme, celle qui tire son nom de « aurum » (noblesse de l’or), a été conçue au centre de design européen de Toyota basé en France à Sophia-Antipolis. Montée dans les usines britanniques et turques du groupe, elle se veut plus que jamais la grande sœur de la Yaris. Selon ses concepteurs, l’Auris possède un design entièrement nouveau qui rompt avec le passé. Pourtant, cette berline cinq portes fait penser au premier coup d’œil à une énième version de la Corolla ! Cette impression est due en partie à des optiques semblables à la dernière mouture de la grande lignée. Il faut dire également que la nouvelle japonaise a été commercialisée plus rapidement que prévu en raison d’une nouvelle redoutable concurrente arrivée sur le marché il y a peu : la Kia Ceed. Et il faut bien avouer que ses deux voitures jouent un peu dans la même cour stylistique Agréable à regarder grâce à l’absence de tout angle dans sa carrosserie, l’Auris s’inscrit dans la continuité des autres modèles de la marque. Plus étonnant est l’habitacle à l’espace intérieur très correct dont le tableau de bord suit la mode lancée notamment par la Honda Civic. En effet, le levier de vitesse est placé en hauteur façon monospace et repose sur un grand « pont » en plastique imitant l’aluminium. Le frein à main est lui placé verticalement en « bâton de ski ». Si l’ensemble est assez original, les plastiques utilisés ne sont pas toujours flatteurs et le levier placé en hauteur n’apporte pas grand-chose. Par contre, la position de conduite est réellement parfaite avec de nombreux réglages du siège et du volant. Avec sa double visière, le combiné d’instrumentation est clair avec des compteurs surélevés par rapport aux autres (vus également dans la Civic) et un indicateurs lumineux s’allume même lorsqu’il faut changer de rapport. Un vrai gadget inutile ! A l’arrière, l’espace aux jambes est correct pour le segment et l’absence de tunnel de transmission au plancher permet à la personne assise au milieu mettre ses pieds à plat, ce qui n’est pas un luxe ! Cinq mécaniques Sous le capot prennent place trois diesels D4D. En entrée de gamme, le 1.4 déjà vu notamment dans la Yaris développe 90 ch. Avec 126 ch, le 2.0 offre des performances plus conséquentes alors que le haut de gamme est représenté par le 2.2 de 177 ch. L’offre essence n’est pas en reste avec un tout nouveau 1.6 VVT-I de 124 ch, secondé par un 1.4 de 97 ch. Suivant la mode, l’Auris démarre au moyen d’un bouton poussoir. La version 2 litres D4D de notre essai se montre directement bien insonorisée. Avec un poids à vide de presque 1,4 tonnes, la japonaise souffre d’un temps de réaction du turbo trop long qui pénalise les performances lors des. De plus, quand se dernier se met en route lors d’une franche accélération, il effectue sa tâche brutalement, ce qui a pour effet de faire patiner les roues et de déclencher par la même occasion l’ESP. Décevant par son « turbo lag » et par son relatif manque de couple à bas régime, ce bloc se montre par contre à l’aise sur autoroute où sa souplesse fait merveille. Décevant est également le bilan des sensations de conduite. En effet, le train avant se montre assez flou et assez sous-vireur. Cela se paie au volant par une sensation désagréable, en retrait par rapport à ce que fait la concurrence. De plus, la commande de boite mécanique à 6 rapports suit également la tendance générale de cette voiture avec un certain manque de guidage du levier. Au final, le tableau s’avère décevant compte tenu que Toyota nous a généralement habitué à mieux. Peu communicative et moyennement bien finie (grincements, assemblages douteux), l’Auris ne nous as pas convaincus face à une concurrence qui propose des modèles très intéressants. Commercialisée en mars, la Toyota est vendue à partir de 15 170 € en essence et 16 350 € en diesel.
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