Jean-Francois Christiaens

13 NOV 2020

Un modèle, un flop : Mercedes 300S, l’invraisemblable débauche de luxe !

Dans les ruines d’une Allemagne dévastée par la seconde guerre mondiale, des ingénieurs et des ouvriers s’activent fébrilement pour redresser le pays. Vite, ils veulent démontrer que le pays n’a rien perdu de sa verve innovatrice. Chez Mercedes, on veut, en toute simplicité, créer la meilleure voiture au monde !

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Largement occultée aujourd’hui, la Mercedes 300S (type W188) est pourtant l’une des plus fabuleuses automobiles de son époque. Si elle n’est ni la plus performante, ni la plus spacieuse, elle prouve néanmoins, et de la plus éclatante des manières, l’étendue du savoir-faire de la marque… Et c’est sans doute là que résidait le problème !

3 carrosseries, dont 2 découvrables

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Présentée en 1951, la 300S est à l’époque, le fleuron de la marque. Trois carrosseries sont disponibles : un magnifique coupé, un cabriolet à la capote proéminente une fois rabattue et un élégant roadster, dissimulant son toit rabattu sous un panneau de carrosserie.

Inspirée par la F1 !

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Reprenant comme base technique la berline 300, elle profite de suspensions étudiées pour la Formule 1 (« les voitures de Grand Prix », comme on disait alors…), d’un puissant 6 cylindres de 3 litres et 150 chevaux, ainsi que d’un équipement extraordinairement vaste, comprenant notamment, sur demande, une… climatisation ! Seule la plateforme, un châssis séparé, fait figure de déception sur cette flamboyante fiche technique.

Injection directe

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En 1955, le modèle profite d’une révision technique : la 300S devient 300Sc et bénéficie de l’injection mécanique directe inaugurée par la redoutable 300 SL. La puissance grimpe à 175 chevaux, de quoi mouvoir avec panache cette élégante voiture de près de 1,7 tonne !

Qualité « über alles » !

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Ces modèles profitaient d’une qualité d’assemblage irréprochable, encore stupéfiante aujourd’hui, et d’une finition tout bonnement exceptionnelle, combinant les meilleurs matériaux disponibles. Vous vous en doutez, le prix à payer pour cette merveille était délirant : 36.500 DM en 1958, dernière année de production, soit le prix de… deux Cadillac ou d’un joli manoir ! Un tel prix, dans un pays ravagé, cela frôlait presque l’indécence. Ce n’était clairement pas le genre de voiture dont le peuple avait besoin ! A l’étranger, la voiture fut pénalisée par son prix et son style, fleurant encore trop l’avant-guerre avec les ailes séparées.

Adulée par les artistes et les stars de l’époque, les 300 S et Sc ne se sont écoulées qu’à 760 exemplaires. Aujourd’hui, la valeur varie entre 350.000 euros pour une 300 S et près de 800.000 euros pour un roadster 300 Sc.
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