Les concepts
exposés sur les salons prennent généralement des allures plutôt futuristes. Ce
n’était pas le cas du concept 2008 Hybrid Air exposé au salon de Genève 2013.
Ce qui semblait plutôt futuriste dans ce cas-ci, ce n’était pas tant l’emballage
que le contenu mécanique ! Cet engin se présentait, en effet, comme un
véhicule hybride débarrassé de ses batteries.
Hydraulique
Motorisation
hybride ne rime en effet pas forcément avec moteur électrique. Officiellement,
l’étiquette hybride signifie simplement que la chaîne cinématique utilise au
moins deux formes d’énergie différentes pour assurer la propulsion. Certes, en
pratique, dans l’univers automobile, c’est presque toujours exclusivement une
machine électrique alimentée par une batterie qui vient en appoint d’un moteur
thermique classique. Mais le groupe PSA voulait innover en misant sur l’énergie
hydraulique avec sa technologie baptisée « Hybrid Air ».
Récupérer l’énergie perdue
Sur le
papier, l’idée était alléchante : un réservoir d’air comprimé stocke
l’énergie « perdue » lors des freinages via un système de pompe. La
pression est ensuite restituée « gratuitement » grâce à un moteur
hydraulique qui vient donner un petit coup de pouce au moteur thermique lors
des phases d’accélérations les plus énergivores. Le système permet de se passer
de coûteuses, encombrantes et lourdes batteries et s’avère idéal pour les
modèles compacts.
Recharge rapide
S’il ne
permet pas de stocker autant d’énergie qu’une batterie, le réservoir d’air
comprimé se recharge néanmoins beaucoup plus rapidement. Selon PSA, ce système
s’avérait donc idéal pour des déplacements urbains pour lesquels de nombreuses
séquences de freinage/accélération s’enchaînent. PSA allait même jusqu’à
annoncer une consommation de carburant en baisse de l’ordre de 45% en ville
grâce à cette technologie « Hybrid Air » !
Mission séduction ratée ?
On en vient
à se demander pourquoi cette technologie révolutionnaire et peu coûteuse, que
PSA annonçait en outre prête pour arriver sur le marché dès 2016, n’est
toujours pas proposée en 2018 ! En 2013, le groupe français PSA nous
précisait exposer cette technologie principalement à destination des…
concurrents ! L’idée était de séduire un autre groupe automobile avec cette
technologie développée en partenariat avec le fournisseur Bosch pour en
partager les coûts. PSA n'ayant, à l'époque, pas les reins assez solides pour prendre le risque seul. A priori, on peut imaginer qu’aucun autre constructeur n’a
souhaité suivre les marques françaises !
Hybridation légère
En outre, si
ce système s’avérait assez prometteur en 2013 quand les modèles hybrides recouraient
encore à de grosses batteries onéreuses, entre temps, la technologie de
micro-hybridation s’est peaufinée. Ce que PSA proposait de faire à renfort de
bouteilles d’air comprimé, Suzuki par exemple propose maintenant de le réaliser
avec une simple petite batterie, à peine plus grande que celle d’un téléphone
portable, et située sous le siège passager. Elle se recharge très rapidement
lors des freinages et assure un petit coup de pouce lors des accélérations via
un alterno-démarreur renforcé. Voilà qui a sonné le glas de l’Hybrid Air
imaginé par PSA ?
L'espoir chinois !
On a cru un moment le concept sauvé grâce à l’actionnaire
chinois de PSA, Dongfeng. L’idée de répandre cette technologie sur le
gigantesque marché chinois a été un moment envisagée. Mais, un nouveau grain de
sable est venu enrayer la machine hydraulique : les primes accordées pour
les technologies « renouvelables » en Chine étaient destinées aux
modèles électrifiés. Et donc pas pour la technologie Hybrid Air… Cette fois, la
messe semblait dite ! Définitivement?