La stratégie du groupe Volkswagen a bien changé. Dorénavant,
plus question de réserver les primeurs technologiques à Audi et Volkswagen tout
en « recyclant » des solutions éprouvées ou moins sophistiquées chez
Skoda et Seat. Cela se confirme avec le nouveau quatuor qui arrive
conjointement sur le marché : les nouvelles VW Golf, Audi A3, Skoda Octavia
et Seat Leon bénéficient toutes du même bond technologique.
Lumineuse dehors…
S’ils partagent les mêmes dessous techniques (en l’occurrence
la plateforme MQB Evo), les mêmes motorisations et les mêmes technologies, ces
quatre modèles bénéficient tout de même de carrosseries assez différenciées. Dans
le chef de la Leon, cela se traduit surtout du côté de la poupe, assez fuyante.
Mais aussi du côté de sa signature lumineuse très travaillée. À nouveau, cela
se voit surtout de dos avec l’apparition d’un long ruban rouge à la nuit tombée.
…et dedans !
Cette nouvelle Seat Leon aime aussi parer son intérieur de
LED. En option, on retrouve un bandeau qui surligne toute la partie avant du tableau
de bord. Bien sûr, sa couleur et son intensité lumineuse sont configurables. Heureusement,
d’ailleurs, car sur des petites routes de nuit, surtout quand il pleut, le
bandeau LED peut gêner la visibilité quand il éclaire à son maximum.
Comme ses cousines, cette nouvelle Leon opte aussi pour une
planche de bord dépouillée en misant exclusivement sur des écrans, des zones
tactiles et un système de commande vocal perfectionné. Si le contenu technologique
proposé est impressionnant, force est tout de même de constater qu’il faudra un
petit temps d’adaptation pour maîtriser cet environnement techno-chic épuré à
la perfection.
Le pire, l’ennemi du bien
D’autant plus que Seat pousse la traque des raccourcis
encore plus loin que Volkswagen ! Par exemple, contrairement à la Golf 8,
il n’y a plus de raccourci pour glisser d’un mode à l’autre. C’est dommage, car
la Leon présente des visages assez différents entre les modes « Comfort »
et « Sport », surtout avec son amortissement piloté DCC. Mais devoir naviguer
dans les menus de l’écran fait rapidement passer l’envie de jongler d’un mode à
l’autre… Finalement, mieux vaut configurer le mode personnalisé à sa sauce et
rouler constamment en « Individual »…
5 cm, ça change tout !
À bord, la Leon présente un habitacle bien fini, avec des
matériaux qualitatifs, et suffisamment d’espaces de rangement. Bonne nouvelle :
elle ne reprend pas l’empattement de la Golf 8 (2.636 mm) mais profite de la
modularité de sa base technique pour l’étendre à 2.686 mm. Cinq centimètres qui
changent tout : l’espace disponible pour les genoux à l’arrière semble bien
plus généreux ici.
En revanche, côté coffre, la Leon reste dans la moyenne du
segment et s’aligne sur sa cousine allemande avec 380 l. A l’usage, le coffre
de la Seat se montre en revanche moins accessible en raison d’un seuil de
chargement situé plus haut et d’un plancher plus encaissé.
Efficacité clinique
Testée avec sa motorisation essence micro-hybride 1.5 eTSI
150 DSG 7, en exécution FR, et avec son amortissement piloté optionnel, cette
Seat Leon impressionne par son double visage. Silencieuse et confortable en
conduite coulée, elle peut devenir nettement plus tranchante au détour de
petites routes sinueuses. Indéniablement efficace, elle conserve toutefois toujours
un comportement neutre plus rassurant que joueur. Avec ses jantes de 18 pouces
et son amortissement configuré sur le mode le plus ferme, il faudra bien sûr
aussi composer avec un toucher de route nettement moins prévenant…
Le duo moteur/boîte confirme la même double impression. Grâce
à sa microhybridation, le TSI se coupe très souvent pour laisser la voiture
filer en roue libre dans la majorité des situations. La boîte DSG lisse, quant
à elle, les changements de rapports. En mode Sport, la Leon tire en revanche
nettement plus sur ses intermédiaires et offre des accélérations assez
toniques.
Combien ça coûte ?
Comme ses cousines, cette génération de Leon est appelée à proposer
à terme une palette très vaste de motorisations allant des solutions thermiques
classiques à l’hybridation rechargeable en passant par le gaz naturel et l’hybridation
légère. Actuellement, la Leon Reference 1.0 TSI en boîte manuelle est proposée à
partir de 21.210 € en 90 ch ou 21.900 € en 110 ch. A titre de comparaison, la
Golf 8 1.0 TSI commence, quant à elle, à partir de 26.490 € en 110 ch.
Une Leon 1.5 eTSI DSG 7 en exécution haut de gamme/sportive
FR, comme le modèle mis à notre disposition, réclame de son côté au moins 29.435
€ (comptez 35.725 € options comprises dans notre cas). Le même groupe
motopropulseur débute à partir de 31.760 € sous le capot de la Golf.
Notre verdict
L’opération séduction de la Leon est convaincante. Compte
tenu de sa montée en gamme manifeste, elle devient en effet plus que jamais une
alternative « plus sexy » à la classique Golf. Mais elle devient
aussi une Golf plus habitable grâce à son empattement étiré. Sans oublier de
rester une Golf… moins chère !