Le processus traditionnel qui consistait à rendre plusieurs (longues) visites à son concessionnaire attitré pour « négocier » avant de signer le bon de commande de sa future voiture s’est étiolé au fil des ans. Les configurateurs en ligne et la multiplication des informations publiées sur internet ont ouvert la première brèche. L’explosion de l’offre, les incertitudes liées au type de motorisation à commander, la généralisation du leasing aussi pour les particuliers, les politiques de « prix nets » et la possibilité d’acheter en ligne ont accéléré le changement de paradigme. La voiture est-elle aussi appelée à être choisie, sélectionnée et payée en quelques clics sur son smartphone, comme de nombreux autres objets de notre quotidien ?
Achat ou location en ligne voire en magasin
Les alternatives à l’achat traditionnel se sont en tous les cas multipliées ces derniers temps : commande d’une voiture neuve en ligne (principalement portée par les « nouvelles marques » dont le réseau physique reste limité), livraison à domicile d’une voiture d’occasion, voitures partagées en free floating, etc. Certaines marques vont jusqu’à proposer des modèles via des réseaux de la grande distribution. Durant le dernier Black Friday, Opel proposait par exemple son nouveau SUV Frontera en partenariat avec MediaMarkt via une formule de Private Lease. Choisir sa future voiture en même temps que son téléviseur ?
Livraison en 5 jours
La société de mobilité partagée Poppy va encore un cran plus loin en cette fin 2025 : elle annonce « vouloir révolutionner le leasing pour particuliers et entrepreneurs » avec son nouveau service digital baptisé Poppy Lease. Concrètement, avec cette nouvelle offre qui arrive à temps pour la « période Salon », les clients intéressés peuvent choisir un véhicule parmi les marques du groupe D’Ieteren (qui détient aussi Poppy) en quelques clics. L’ensemble du processus est entièrement digital : le choix du véhicule, la durée du contrat et le kilométrage couvert peuvent être sélectionnés sur le site web de Poppy Lease. Le véhicule choisi peut ensuite être livré dans un délai de 5 jours ouvrables après la signature du contrat. Et ce directement au domicile ou sur le lieu de travail du nouveau client.



49 % des Européens prêts à acheter une voiture en ligne
Selon les chiffres de l’Observatoire Auto 2026 de Cetelem publié en ce début décembre, quasiment un Européen sur deux se dit prêt à acheter une voiture neuve en ligne. Le constat varie certes d’un pays à l’autre (39 % en Belgique ou 60 % en Allemagne). Mais, en moyenne, 1 automobiliste sur 2 en Europe (49 %) pourrait donc suivre le parcours d’achat intégralement sur Internet. On n’atteint pas encore le même taux que sur des marchés où l’achat numérique est bien plus ancré dans le quotidien, comme la Chine par exemple. Là, l’étude Cetelem met en avant un pourcentage allant jusqu’à 79 % d’automobilistes convaincus par l’achat en ligne.

Processus plus complexe
Cette profusion d’offres en tous genres ne facilite toutefois pas toujours le processus d’achat des potentiels acheteurs. Selon une étude Ipsos / Toyota datant de la fin 2023, les particuliers belges éprouvaient en effet déjà de grandes difficultés pour acheter une nouvelle voiture : 50% des personnes interrogées considéraient la recherche d'une nouvelle voiture comme étant « difficile » et bien plus complexe qu'il y a dix ans. Et près de la moitié ( 44%) des personnes interrogées déclaraient également ne pas savoir quelle voiture acheter.
Aide à l’achat
Face à ce constat, plusieurs acteurs du secteur automobile tentent de trouver des solutions pour accompagner le processus d’achat. Chez Vroom aussi, d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle notre plateforme a évolué dernièrement pour guider de manière aussi simple que possible le choix des futurs acheteurs en mettant en avant des listes « best-of » par catégorie. Comme les meilleures voitures essence à moins de 20.000 € ou les meilleurs SUV à moins de 40.000 € ou encore les meilleures voitures électriques à moins de 60.000 €, par exemple. Avec, pour chaque modèle mis en avant dans ces listes, la possibilité d’en trouver des exemplaires neufs ou d’occasion disponibles rapidement. Mais aussi de demander facilement un financement en ligne ou d’estimer la valeur de reprise de sa voiture actuelle. Et ce n’est qu’un début, d’autres évolutions sont encore à venir pour accompagner le processus d’achat sur Vroom.be, on y reviendra prochainement.

MyMobility by KBC
En attendant, notons que d’autres grands acteurs s’intéressent aussi au processus de mobilité digital. Récemment, le groupe bancaire KBC a par exemple lancé « MyMobility » au sein de son application KBC Mobile. Après une enquête interne menée en juin dernier, le groupe a en effet constaté que 76% de ses clients se disaient « ouverts à l'achat d'une voiture par l'intermédiaire de KBC ». Le nouvel outil digital présenté la semaine dernière permet ainsi aux clients KBC de trouver une voiture neuve ou d'occasion directement via leur application KBC Mobile. Et ce en collaboration avec des partenaires comme Cardoen, VAB, KBC Autolease ou directement auprès de certaines marques automobiles partenaires (Ford, Smart, Mercedes, Volvo, Polestar, Tesla, Chery, Voyah-Dongfeng, KGM). Dans ce cas-ci aussi, le processus digital intègre une aide via l’assistante personnelle « Kate » pour épauler les indécis à choisir le véhicule adapté à leurs besoins. Et, bien sûr, aussi les services connexes typiquement proposés par les banques, comme le financement ou l’assurance du véhicule. De quoi offrir un parcours d’achat complet, en quelques clics.


Processus générationnel ?
Alors, est-ce que le digital est l’avenir de l’achat ou du leasing automobile ? Comme le souligne l’étude Cetelem de l’Observatoire Auto 2026, les freins qui empêchent encore les automobilistes à adopter l’achat en ligne sont principalement : ne pas voir le véhicule, ne pas identifier de visu un défaut et la préférence pour un contact humain. Mais, sans grande surprise, ces freins sont perçus très différemment en fonction des personnes. Les seniors sont, en effet, particulièrement sensibles à l’absence de cette dimension humaine dans la transaction. A l’inverse, les jeunes (tout comme les habitants des grandes villes et les hauts revenus) se montrent nettement plus favorables au processus d’achat entièrement digital. Faut-il donc s’attendre à ce que cette tendance s’accentue aussi en Europe dans les prochaines années ?












