François Piette

19 SEP 2011

Billet d’humeur : Francfort et sa démesure habituelle…

Pour un plumitif spécialisé dans la chose automobile, le salon de Francfort est habituellement synonyme d’improbable trekking. Tout y est démesuré, « kolossal » et des plus éprouvants sur le plan physique ! Mais vu de notre petit Royaume où l’Automobile est perçue comme un mal nécessaire, cette ode à la voiture a quelque chose de rassurant.

L’Univers de l’infiniment grand

Pour cette année, les organisateurs attendent près d’un million de visiteurs ! On y compte pas moins de… 900 exposants et une superficie de… 235.000 mètres carrés ! Voilà pourquoi il s’agit de choisir avec beaucoup de discernement ses godasses… Dans la pratique, ces chiffres impressionnants se traduisent par des palais gigantesques et des stands qui le sont tout autant !

Quant aux constructeurs locaux, c’est tout un poème… Une surenchère démentielle les anime, en particulier Audi, BMW et Mercedes et c’est à qui aura le stand le plus grand, le plus cher et le plus impressionnant ! A ce petit jeu, tout le monde ressort gagnant : Mercedes en impose par la démesure mégalomane de son palais, BMW nous ressort sa piste d’essai tournoyant au plafond du « stand » et Audi enfonce le clou avec un palais construit de toutes pièces en plein milieu de l’expo et agrémenté d’une piste d’essai (bouh, les vilains copieurs), qui voit la gamme défiler à un rythme soutenu au milieu des visiteurs ! Shows à l’américaine, débauches de moyens, invités prestigieux, mannequins légèrement vêtus, rien n’est trop beau pour épater le scribouillard ou le visiteur. La crise ? Connaît pas…

L’art d’en mettre plein la vue !

A l’heure où les comptables semblent inspirés par l’oncle Picsou, on se demande comment une telle débauche peut encore se produire… Limite honteux, dites-vous, en cette période de crise ? Oui, sans doute…

Mais à regarder l’excitation de l’enfant devant les GT prestigieuses ou le regard envieux de son paternel face à une sportive hors de prix, on se dit que la passion est, malgré tout, encore présente. L’IAA glorifie l’automobile, lui donne une importance inédite et entretient la flamme. Oui, les voitures écologiques sont de plus en plus présentes ; oui, les mentalités changent, mais le fond reste le même. La voiture, c’était la machine du 20ème siècle et elle sera, sans doute encore, celle du 21ème siècle également.
 

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