Bruno Wouters

22 JAN 2012

Edito salon : Enlevez deux roues à votre carrosse!

Formidable, les efforts que déploie la Febiac pour promouvoir la pratique du DRM (deux-roues motorisé) durant ce salon d'ailleurs officiellement baptisé Auto/Moto Salon. L'affiche le confirme en exhibant aux côté d'une Jaguar Type E (!?) un DRM. Et de fait, le DRM s'impose comme une fameuse solution pour s'échapper des embarras croissants de circulation dans les villes. Il suffit pour s'en convaincre de se promener à Paris Barcelone ou Milan!

Chez nous par contre, la sauce ne prend que lentement. Le climat n'aide guère, naturellement, mais n'explique pas tout. Si la Febiac promeut ce moyen de locomotion, les autorités ne semblent guère en mesurer l'intérêt. Les discours officiels encouragent l'utilisation des transports en commun (chouette! La SNCB, les TEC, la STIB… quel bonheur! Leurs usagers semblent ravis des services fournis!) et… du vélo! A croire que tout le monde est fonctionnaire et habite à deux kilomètres de son ministère!

Pour le reste, rien, nada, niente! Alors qu'un scooter, fût-il 50cc, 125, 600cc ou même électrique, pourrait sérieusement changer la donne! Une intéressante étude commanditée par la Febiac révèle que si 10% des automobilistes choisissaient le DRM, les encombrements se réduiraient de 40%. Pendant ce temps là, notre bon Etienne Schouppe réussit à imposer à tous les usagers de DRM de s'emballer soigneusement de la tête aux pieds (avec n'importe quoi d'ailleurs, lisez l'arrêté!), empêchant de facto Monsieur d'aller récupérer Madame à la gare ou à l'arrêt du bus avec son scooter, parce qu'elle n'aura pas automatiquement un pantalon ou des chaussures montantes. Pour rappel, la vitesse est limitée en ville à 50 km/h, voire 30 dans tout le centre de Bruxelles, et le port du casque, bien que conseillé, n'est toujours pas obligatoire à vélo…

Ceci dit, il avait peut-être raison, notre Etienne! Les infrastructures routières et urbaines ne tiennent absolument pas compte des spécificités des deux-roues dans l'aménagement de l'espace public: revêtements glissants, différences de niveaux, obstacles divers dangereux et mal signalés allant du bac à plantes au potelet en fonte, rien ne manque pour, au mieux un billet de par-terre, au pire une visite à l'hôpital.

Il serait temps d'un peu revoir le discours officiel et d'encourager l'usage du DRM, attractif aussi en termes de pollution et d'économie. Allez, amis lecteurs, vendez votre deuxième voiture et goûtez à votre tour à la liberté retrouvée!

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