Jean-Francois Christiaens

30 NOV 2022

Essai : Citroën Ami Buggy, le « sans permis plaisir » ?

Voilà bien deux notions qu’on n’aurait a priori pas pensé pouvoir réunir au sein d’un même véhicule ! Et pourtant, cette Citroën Ami dans sa version limitée Buggy est tout autant accessible sans permis… qu’elle donne le sourire !

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Conscient que la mobilité personnelle est appelée à évoluer profondément dans les années à venir, Citroën s’est lancé (comme d’autres) sur le segment de la « micro-voiture » avec l’Ami. Le but du constructeur français : rendre la mobilité électrique accessible au plus grand nombre. Pour ce faire, son Ami homologuée comme un quadricycle limité à 45 km/h est à la fois accessible sans permis (dès 16 ans en Belgique) mais elle utilise également un certain nombre d’astuces afin de réduire au maximum son coût (comme une face avant identique à la face arrière) pour proposer un prix de base fixé sous la barre des 8.000 €. Bref, même si elle possède un capital « sympathie » indéniable grâce à sa bonne bouille, l’Ami se présente avant tout comme un produit rationnel et basique. Voire même utilitaire… Afin de soigner son image de véhicule également ludique, Citroën s’était toutefois attelé à en imaginer une version taillée pour la plage avec le concept Ami Buggy en décembre 2021.

Édulcoré, mais…

Compte tenu du succès rencontré par ce concept, Citroën a décidé de le lancer en production. Mais dans une série limitée à seulement 50 exemplaires. Même si le modèle de production est indéniablement édulcoré par rapport au concept (les grosses roues tout-terrain ont disparu notamment), il conserve tout de même un look décalé qui attire l’attention. Avec, en guise de détail catalyseur principal, la disparition des ouvrants au profit de simples tubes de protection métalliques. Et pour encore renforcer son côté « aéré », l’Ami Buggy hérite aussi d’un toit en toile qui peut être enroulé façon 2 CV.

Formule à renouveler ?

En théorie, inutile de vous ruer chez Citroën pour commander cette série limitée. D’abord car elle était réservée uniquement au marché français. Et ensuite car les 50 exemplaires (proposés à partir de 9.790 €) ont tous été vendus en quelques minutes seulement. Mais à nouveau, compte tenu du succès rencontré par la formule, il n’est pas interdit de penser que Citroën envisage de décliner son Ami dans une version plus ou moins proche de ce Buggy aussi en grande série. Il faut dire que la personnalisation à coup d’accessoires proposés en kit fait également partie de l’ADN du projet Ami…



Inconfort total…

Commençons par aborder les détails qui fâchent pour en être débarrassés : l’Ami Buggy est certainement l’un des véhicules les plus inconfortables du marché. On pointera notamment ses sièges à la mousse (enfin pour peu qu’il y en ait…) incroyablement dure, sa direction relativement lourde en manœuvre pour un véhicule urbain aussi léger (moins de 500 kg), le faible débattement de ses suspensions qui vous secoue comme un cocotier sur les routes bosselées ou encore les cliquetis de ses « portes » métalliques une fois en mouvement. Et encore, on n’aborde pas ici le confort thermique de ce véhicule aéré quand on le teste dans nos contrées en plein mois de novembre… Mais ça, dès le premier regard, on s’en doute et l’on s’équipe donc en circonstance…

… mais sympathique !

En revanche, il faut bien reconnaître qu’on s’amuse au volant de ce petit buggy. Qui n’a d’ailleurs de « buggy » que le nom puisqu’en l’absence de pneus tout-terrain, de garde au sol relevée ou d’une quelconque béquille électronique destinée à améliorer sa motricité sur les revêtements glissants, cette Ami Buggy n’est pas plus apte à la conduite en-dehors des sentiers battus qu’une Ami classique. Sur des petites routes sinueuses, on se retrouve toutefois aux commandes d’un véhicule bien équilibré avec un train avant plutôt vif et de bons freins.



Les performances sont aussi suffisantes pour les relances. Si l’Ami Buggy reste techniquement identique aux autres Ami et se contente toujours d’un petit moteur électrique de seulement 6 kW (soit +- 8 ch), les accélérations s’avèrent en effet assez toniques aux basses vitesses. Et puis ce modèle ultra-compact se gare très facilement, tourne sur place et permet de se faufiler (presque) partout.

Aussi sous la pluie ?

Notez que si cette version Buggy se destine prioritairement à un usage à proximité d’une station balnéaire au climat favorable, on peut aussi envisager l’utiliser sous la pluie. L’habitacle reste en effet assez bien protégé des intempéries. On aura juste le bas du pantalon humidifié par de petites projections.

Même en version Buggy sans porte, l’Ami reste donc une alternative plus « confortable » à utiliser qu’un scooter pour les mauvais jours. Mais aussi plus sécurisante, ce qui doit rassurer les parents à la recherche d’une alternative aux deux-roues pour leurs adolescents en quête de liberté. Même si on fera toutefois attention à l’absence d’ABS sur les gros freinages. Sur des revêtements gras, le roues avant de l’Ami se bloquent en effet assez vite en cas d’urgence.

Performances limitées…

Si nous avions testé l’Ami classique dans le centre de Bruxelles, nous avons décidé de mettre l’Ami Buggy à l’épreuve plutôt en zone rurale. Tant qu’on reste dans les villages ou sur des petites routes désertes passant d’un bourg à l’autre, évoluer en Ami reste envisageable. Dès qu’on s’aventure sur un axe plus roulant, on déchante toutefois rapidement. Et on passe son temps à regarder dans ses rétroviseurs latéraux (il n’y a pas de rétro central) les autres véhicules bondir vers soi à une vitesse effrayante. Dans ces situations, la vitesse maximale fixée à 45 km/h s’avère en effet assez handicapante pour envisager un usage plus polyvalent. On a aussi remarqué que le véhicule ne parvient pas à tenir cette vitesse dans les côtes. La vitesse a chuté jusqu’à 21 km/h au compteur sur (heureusement) une petite route peu fréquentée mais très escarpée.

Dans le cadre d’un usage péri-urbain, on aurait donc aimé pouvoir jouir d’une version « débridée » de l’Ami pour les clients disposant d’un permis de conduire et cherchant une alternative à un véhicule traditionnel. Comme c’était le cas avec le Twizy de Renault, par exemple.

+- 50 km

Côté rayon d’action, dans ces conditions réelles exigeantes, l’Ami Buggy peut parcourir un peu plus de 50 km avant de réclamer une nouvelle ration d’électrons. Lors de notre plus long périple, on a couvert exactement 49 km avant de revenir au bercail avec la réserve allumée. L’affichage digital (très sommaire) annonçait encore 7 km d’autonomie. Notez tout de même qu’il ne faut ensuite que 3h pour recharger intégralement la petite batterie de 5,5 kWh sur une prise classique. Une cordelière directement arrimée au véhicule est cachée sous un petit cache plastique.

Notre verdict

Dans sa version Buggy, l’Ami est assurément encore plus amusante que sa déclinaison classique. Et ce sans trop nuire à ses aspects pratiques qui étaient de toute façon déjà limités sur la variante « à portes ». Reste à savoir maintenant si le succès rencontré par cette série limitée va pousser Citroën à renouveler l’expérience en plus grande série pour permettre à un plus grand nombre de se faire remarquer au volant de ce sympathique engin…

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