Jean-Francois Christiaens

11 FÉV 2021

Essai : Toyota GR Yaris, du rêve à la réalité !

Quel passionné n’a pas rêvé de voir débouler sur le marché un bolide compact explosif, équipé d’une transmission intégrale, imaginé par de vrais « connaisseurs » et le tout pour un tarif raisonnable ? Avec cette GR Yaris, le rêve se transforme en réalité ! Arigatô, Toyota !

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C’est un triste constat : les amateurs de petits bolides survoltés voient les représentantes traditionnelles du genre disparaître petit à petit… Vous voyez encore des Clio RS, 208 GTI, Polo GTI, Ibiza Cupra, etc. au catalogue, vous ? Il faut s’y habituer : l’ère des petites GTI insouciantes est quasiment révolue à l’heure de la traque au CO2 et aux économies d’échelle. Et puis, dans cette sombre période arrive la Lumière grâce à… Toyota !

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Merci aux sœurs hybrides !

Toyota ? La même marque qui semblait avoir quasiment fait un trait sur tout plaisir de conduite ces vingt dernières années ? Oui ! La « fourmi Toyota » a en effet fait ses provisions en hiver pendant que les « cigales concurrentes » chantaient tout l’été ! Et au moment où les autres constructeurs arrêtent de proposer des sportives pour réduire en catastrophe leur moyenne CO2, Toyota profite maintenant de son avance dans le domaine pour se/nous faire plaisir ! « La création d’une voiture de sport exclusivement signée Toyota - la première en 20 ans - était une ambition personnelle d’Akio Toyoda, président de la société » souligne le constructeur nippon. Après le retour de la Supra en 2018 (mais basée sur des entrailles BMW), cette Yaris piquée aux hormones devient le deuxième modèle siglé des lettres GR pour Gazoo Racing. Et, cette fois, c’est bien un produit 100% Toyota !

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Inspiration WRC

Même si, entre temps, le Covid a un peu chamboulé les plans initiaux de l’équipe, cette GR Yaris a été imaginée dans un unique but : servir de base pour le développement du bolide défendant les couleurs du constructeur japonais dans le championnat rallye WRC. C’est d’ailleurs rappelé à l’intérieur du modèle avec une jolie petite plaquette.

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Dans la pratique, cette Yaris ne partage donc plus grand-chose avec la sage citadine hybride du même nom fabriquée à Valenciennes.

« Mutante »

Techniquement, la GR Yaris associe la plateforme GA-B des autres Yaris à une adaptation de la plateforme GA-C, utilisée notamment pour le SUV C-HR, à l’arrière. Mais ce qui saute aux yeux dès le premier regard, c’est la carrosserie spécifique répondant aux exigences de la compétition. Les seuls éléments extérieurs partagés avec les autres Yaris sont les blocs optiques, les rétroviseurs et l'antenne !

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Outre ses ailes bodybuildées et ses impressionnantes ouïes d’aération, c’est surtout le pavillon ultra-fuyant et la disparition des ouvrants arrière qui étonnent à l’ère de la standardisation de la production.

-95 mm

Sous les conseils de l’écurie Tommi Mäkinen Racing, partenaire de Toyota en WRC, les développeurs n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère. Comme la forme a ici clairement été dictée par la fonction, il faudra donc accepter quelques concessions. Le toit abaissé de près de 10 cm en bout de pavillon nuit ainsi clairement à l’habitabilité arrière. Les deux places du fond serviront donc surtout aux courts dépannages.

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Tant qu’à faire le tour des concessions à accepter pour rouler dans une WRC homologuée pour la route, notons que l’implantation de la batterie sous le plancher du coffre rogne sur les aspects pratiques de la petite Japonaise. Mais bon, on garde assez de coffre (174 l) pour conserver le prétexte de devoir faire des petites courses d’appoint pour s’échapper des corvées domestiques au volant de son joujou dès que possible ! Mais aussi pour embarquer quatre roues de rechange pour aller sur circuit quand on replie les dossiers arrière. N’est-ce pas là l’essentiel pour un tel bolide après tout ?

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IMT

En se glissant au volant, on trouvera peut-être d’abord la position de conduite un peu haute. Mais finalement, cela permet de dégager une bonne visibilité vers les points de corde. Sinon, la position est parfaite et les commandes tombent bien en main. On notera la présence d’une boîte manuelle à 6 rapports aux courts débattements.

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Le bouton IMT permet de simuler un faux talon pointe pour les pilotes qui n’oseraient pas le faire eux-mêmes. Et puis, bien sûr, on retrouve aussi un vrai frein à main. Un modèle du genre d’ailleurs, très efficace pour « pivoter », on confirme !

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Poids « plume »

En plus de former la carrosserie de la Yaris à sa sauce, l’équipe de développement a aussi pu imposer ses exigences côté matériaux. Comprenez que cette Yaris GR hérite d’un toit en fibre de carbone, que son bouclier arrière est réalisé en polymère allégé et que son capot, son hayon et ses portes (sans encadrement) sont réalisés en aluminium.

Bon, à nouveau ici, il faudra accepter quelques petites concessions. Le hayon, très léger, ne se ferme pas toujours parfaitement du premier coup quand on le laisse tomber. Et les portières sans encadrement laissent filtrer pas mal de bruits de vent aux hautes vitesses (sans parler de la légère projection d’eau qu’on a reçu sur le visage en passant la voiture dans le car-wash…). Mais ces efforts paient : la GR Yaris ne pèse que 1.280 kg !

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Trois cylindres de référence

On s’en doute : le bloc moteur aussi a eu droit à sa dose de raffinement. Alors bien sûr, les esprits chagrins pourraient regretter de ne trouver qu’un « petit » trois cylindres 1.6 l sous le capot. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel « trois pattes », qu’on se rassure !

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Ce 1.6 l dispose en effet de plusieurs technologies héritées du sport automobile : turbocompresseur à roulement à billes, soupapes d'échappement de gros diamètre et un système de refroidissement des pistons par gicleurs d’huile notamment.

Concrètement, ce trois cylindres développe 261 ch à 6.500 tr/min et 360 Nm de couple entre 3.000 et 4.600 tr/min

Voilà pour la théorie. Et dans la pratique ? Ce trois cylindres plaira aux puristes. Moyennement démonstratif dans les basses rotations, il donne en effet ensuite un bon coup de rein, à l’ancienne, à l’approche des 3.000 tr/min. Et conserve après une bonne allonge jusqu’à la zone rouge. Le tout en offrant une sonorité suggestive et pas trop artificielle malgré la présence d’un « Active Noise Control » (le son du moteur est « nettoyé » et amplifié via les haut-parleurs).

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GR-FOUR

On en vient à un autre organe essentiel et caractéristique de cette boule de nerf roulant dans les traces de monuments de la trempe des Ford Escort Cosworth, Subaru Impreza GT Turbo, Mitsubishi Lancer Evo et autres Toyota Celica GT-Four : sa transmission intégrale ! Cette transmission développée spécialement pour la GR Yaris fonctionne selon trois modes de conduite. Le mode Normal privilégie les roues avant (60 % du couple vers l’avant). Le mode Sport privilégie, quant à lui, les roues postérieures (70 % du couple vers l’arrière). Le mode Track ramène, quant à lui, la répartition à 50 % entre les trains pour un maximum d’efficacité.

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Ce n’est pas tout : l’équipe a poussé l’excellence jusqu’à adjoindre les services de différentiels Torsen à glissement limité aux essieux avant et arrière pour les plus exigeants sur une version High Performance encore plus radicale !

Amusement garanti !

Dans les faits, la position Track rend la GR Yaris beaucoup plus centrée et moins joueuse qu’en Sport. On s’extrait des virages avec une impressionnante efficacité. Un mode à privilégier si l’on souhaite s’attaquer au chrono donc. Mais c’est bien la position Sport qui nous a le plus enchantés. Sur le « rond de drift » de l’école de maîtrise automobile de Peugeot qui nous a accueillis pour notre shooting bien sûr !

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Mais aussi et surtout sur les routes (boueuses et grasses en cette saison !) du Condroz qui constituent notre terrain de jeu habituel. Séance d’amusement et passages tout en glisse dignes de pilotes WRC garantis dans ces conditions !

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Notez tout de même que cette GR Yaris n’a rien d’un modèle destiné à faire le show.

Elle ne provoque pas « artificiellement » de glisse pour le plaisir avec un mode drift destiné à amuser la galerie (comme pouvait le faire la dernière Ford Focus RS en date par exemple). Le calibrage de l’ensemble reste ici avant tout orienté vers l’efficacité.

Combien ça coûte ?

La GR Yaris est proposée chez nous à 36.940 €. Mais mieux vaut s’orienter vers la version High Performance, disposant notamment des différentiels autobloquants. Comptez alors 38.920 €. C’est certes cher pour une Toyota Yaris… Mais pour un bolide de cette trempe, c’est presque donné !

Notre verdict

Faut-il encore vous l’écrire en guise de conclusion ? Cette GR Yaris a comblé notre cœur de passionné !

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Merci à l’équipe de la Peugeot Driving Academy Powered by RACB pour leur accueil.


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