Coronavirus ou non, il faut aller de l’avant. Cela vaut aussi pour le Salon de l’Auto. C’est la raison pour laquelle nous lançons une série d'interviews pour les amateurs d’automobile qui veulent rester informés des actualités du secteur, des conseils, des tendances et des lancements prévus en 2021.
Je m’appelle Hans et je travaille chez VROOM.be. Je suis moi-même passionné de voitures et de mobilité de manière générale. Dans cette interview, je m’entretiens avec Stefan Kerckhoven, Managing Director Audi en Belgique. Lisez l’intégralité de l’interview avec Stefan ci-dessous. Nous y parlons notamment du coronavirus, des nouveautés comme l’Audi e-tron GT et la Q4, l’électrification chez Audi et le Dakar.
Bienvenue Stefan ! Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Stefan Kerckhoven : Je m’appelle Stefan Kerckhoven. Je travaille chez D’Ieteren depuis 1999. Depuis septembre 2017, je suis responsable pour Audi Belgique. Comme vous le savez, D’Ieteren est l’entreprise en charge de l’importation des produits Volkswagen en Belgique.
Beau parcours ! 2020 a été une année mouvementée. Audi n’y a pas échappé. Comment l’entreprise a-t-elle vécu cette année ? En quoi a-t-elle été différente des autres années ?
Stefan Kerckhoven : En réalité, elle a commencé normalement, et même sur les chapeaux de roue avec le Salon de l'Auto. Nous y avons rencontré un succès phénoménal, aussi bien auprès des particuliers qu’auprès des clients de flotte. Peu de temps après, les premiers cas ont été enregistrés en Belgique, et, à la mi-mars, le verdict est tombé. La Belgique a été confinée. La conséquence directe a été la fermeture des showrooms et des ateliers. L’impact a été considérable.
On parle d'une perte de 80 % du chiffre d'affaires pour le mois d’avril. Toutes nos activités étaient pratiquement réduites à néant. J’ai tout de même remarqué que les gens ont su faire preuve de créativité pendant le confinement et se lancer sur la voie du numérique. Nous avons ainsi remarqué que les commandes de flotte sont reparties à la hausse à partir de la mi-avril. Doucement, certes, mais quand même. Nous avons atteint un bon niveau au mois de mai. Il a fallu faire des efforts sur le plan numérique (chat en vidéo, chat à distance...) pour enregistrer des commandes de voitures.
Nous avions prévu toute une série de projets, des mesures de reprise. Sur la base des premières estimations, nous avions prévu des baisses jusqu’à 30 % pour les mois après le confinement. La grande surprise est arrivée au mois de juin, lorsque nous avons enregistré 10 % de plus que l’année précédente. En juillet, nous avons aussi opéré une sorte de manœuvre de rattrapage axée sur le stock. Les gens étaient vraiment à la recherche de voitures de stock, étant donné que la chaîne de production était interrompue. Ces voitures ont connu un énorme succès qui s’est traduit par d’excellentes ventes. Cette tendance s’est poursuivie tout au long de l’année.
En novembre, nous avons vécu un deuxième confinement avec une nouvelle fermeture des showrooms. Heureusement, les ateliers pouvaient rester ouverts et nous pouvions poursuivre nos livraisons. C’était là une énorme différence avec le premier confinement. Nous ne pouvions alors pas livrer de voitures, un élément essentiel pour la rentabilité de nos concessionnaires. Les livraisons vont également de pair avec des rentrées d’argent.
Finalement, nous avons clôturé l’année avec -10 % sur un marché qui a chuté de plus de 20 %. Nous avons gagné des parts de marché et avons terminé 2020 avec la part de marché la plus haute jamais atteinte : 6,5 %. Nous l’avions déjà atteinte en 2015 en fait, mais cela fait déjà plus de 5 ans. Tout compte fait, 2020 n’a pas été si mauvaise que ça pour Audi en Belgique. (sourit)
« Le secteur automobile souffre de l’absence du Salon de l'Auto. C’est plus qu’une tradition. Le Belge attend le Salon de l'Auto avec impatience et le considère comme un lieu de vente. »
En effet. Niveau résultat, c’est assez positif. Si on se penche sur l’année 2021... Pas de Salon de l'Auto à Bruxelles, mais j’imagine que vous nous réservez beaucoup de choses ? Quelles sont les nouveautés auxquelles on peut s’attendre ?
Stefan Kerckhoven : Le secteur automobile souffre de l’absence du Salon de l'Auto. C’est plus qu’une tradition. Le Belge attend le Salon de l'Auto avec impatience et le considère comme un lieu de vente. Encore et toujours. Il reste très important. Nous pensons que l’année va commencer plus calmement et que moins de ventes seront enregistrées pendant les deux premiers mois. N'oublions pas non plus le confinement actuel. Comme beaucoup de gens et beaucoup d’entreprises, nous recherchons des moyens d’être créatifs. Nous nous sommes également lancés dans la machine numérique. On peut rechercher des informations produits sur notre site Internet, créer des configurations et contacter une équipe de responsables produits qui fournissent de plus amples informations par chat, chat en direct ou en vidéo.
Vous avez misé là-dessus particulièrement en raison de l’absence de Salon de l'Auto cette année ?
Stefan Kerckhoven : Tout à fait. Les gens cherchent à obtenir des informations. Normalement, ils se rendent au Salon de l'Auto pour recueillir ces informations auprès de nos spécialistes présents sur le stand. Nous avons donc organisé ça en ligne, tout simplement. Nos collègues sont joignables par chat et chat en direct. Nous essayons d’aider les clients de cette façon.
Quels modèles pourrons-nous découvrir à court et à long terme ?
Stefan Kerckhoven : Nous avons débuté l’année avec le renouvellement de la Q2 et de la Q5. Ces modèles ont été repensés. Le deuxième aspect important est le lancement de nos plug-in hybrides, qu’il s’agisse de notre nouvelle Audi A3 ou de la Q3 et de la Q3 Sportback. Ces versions plug-in sont évidemment très importantes pour nos clients de flotte puisqu’elles sont déductibles fiscalement.
Ce sont les points forts du moment. Le clou du spectacle pour l’année 2021 pour Audi doit encore être présenté. Il est ici question, vous l’aurez deviné, de la poursuite de l’électrification de notre gamme. Nous avons mis sur le marché l’Audi e-tron il y a deux ans. Elle est d’ailleurs assemblée à Bruxelles. L’année dernière, elle était la deuxième voiture électrique la plus vendue en Belgique, juste après la Tesla Model 3. Et ce n’est pas rien quand on sait que cette voiture coûte environ 90 000 € !
En 2021, nous allons continuer sur cette lancée et nous présenterons l’e-tron GT. Il y a déjà des images qui circulent sur Internet. Les réservations sont déjà ouvertes. En fait, c’est une Gran Turismo avec quatre portes. Une voiture magnifique. Notre designer actuel, Marc Lichte, considère l’Audi e-tron comme la plus belle voiture qu’il ait jamais dessinée. Elle me fait penser au lancement de l’Audi A5 en 2008. En termes de design, c’était une vraie révolution. Ce modèle va susciter la même réaction.
Les gens réagissent avec beaucoup d’émotion, car cette voiture a un design exceptionnel. C’est une Gran Turismo entièrement électrique. En fonction de la batterie choisie, l’autonomie est comprise entre 400 et 500 km. C’est aussi une voiture que l’on adore conduire, aux performances incroyables. Elle sera officiellement dévoilée début février et pourra être commandée peu après. Vous pouvez déjà la réserver sur notre site Internet. Les premières livraisons sont prévues pour le début du mois de mai.
Il y a encore beaucoup de mystère qui plane autour de cette voiture. Nous allons donc en savoir plus en février ?
Stefan Kerckhoven : En effet, c’est à ce moment-là que la voiture sera présentée officiellement. Jusqu'à présent, nous avons montré quelques prototypes car nous y sommes obligés légalement. Tant qu’une voiture n’est pas officiellement homologuée, vous ne pouvez pas montrer d’images définitives. Je peux déjà vous dire que le vrai modèle ne diffère que très peu du prototype. Le résultat est la voiture que vous avez déjà pu voir. En fait, elle est assemblée sur la plateforme de la Porsche Taycan lancée l’année dernière. Audi va poursuivre sur cette lancée avec l’e-tron GT.
Génial. Je pense aussi que c’est une bonne base. La Taycan est très populaire dans son segment. C’est prometteur pour l’e-tron GT.
Stefan Kerckhoven : Il faut savoir aussi que l’e-tron GT sera le premier modèle RS 100 % électrique que nous allons commercialiser. Audi est connue pour sa gamme RS : RS 3, RS 4… La RS 6 est déjà sur le marché, ainsi que le RS Q8 et d’autres modèles du genre. Une version RS entièrement électrique de l’e-tron GT sera également présentée. Elle sera évidemment très performante.
Je suis surtout impatient de découvrir cette version. (rires) Quels sont les autres modèles qui seront présentés ? La Q4 ?
Stefan Kerckhoven : En effet. L’e-tron GT est évidemment pour le segment supérieur, pour ceux qui veulent allier sportivité et exclusivité. La Q4 s’adresse à un tout autre type de public. Elle va devenir notre véritable modèle d’entrée de gamme dans le segment le plus populaire en Belgique, à savoir celui des SUV A. Côté dimensions extérieures, elle se situe entre la Q3 et la Q5. En revanche, l’intérieur est très spacieux et rappelle davantage une Q7 en raison de l’absence de console centrale. La voiture disposera aussi d’une autonomie comprise entre 350 km et 500 km, en fonction de la batterie choisie.
« Si l'on regarde le marché actuel en Belgique et les modèles existants, aucun concurrent ne pourra proposer un modèle qui ressemble à la Q4, que ce soit en termes de produit ou de prix. »
Nous pensons que la Q4 va changer la donne. Les sociétés de leasing l’attendent aussi avec beaucoup d’impatience. Elles veulent un SUV 100 % électrique ayant une autonomie comprise entre 400 km et 500 km, le tout à un prix abordable. Nous allons en surprendre plus d’un, puisque la Q4 sera déjà commercialisée sous la barre des 50 000 €. Si l'on regarde le marché actuel en Belgique et les modèles existants, aucun concurrent ne pourra proposer un modèle qui ressemble à la Q4, que ce soit en termes de produit ou de prix. En principe, ce modèle pourrait donc être très populaire. Il faut évidemment attendre de voir comment les Belges vont réagir. La conduite électrique est aussi un autre état d’esprit.
Nous constatons que ces voitures n’ont pas un cycle de vie naturel, une tendance que l’on observe aussi dans les chiffres de l’e-tron. Un produit traditionnel suit la loi gaussienne en termes de cycle de vie. Ici, c’est différent. Dans ce cycle, le volume ne fait qu’augmenter car de plus en plus de personnes sont disposées à passer à l’électrique. Le marché est donc en expansion. Cela nous permet de poursuivre notre croissance avec ces produits.
Pensez-vous que le futur d’Audi sera entièrement électrique ou reste-t-il des possibilités pour les moteurs à combustion ?
Stefan Kerckhoven : L’avenir sera électrique. Peut-être que l’hydrogène aura aussi un rôle à jouer. À l’heure actuelle, tous les constructeurs jouent la carte de l’électrique. Nous continuons évidemment à commercialiser les moteurs à combustion classiques. Quand même, quand on s’intéresse à la presse, à ce qui se passe dans le monde politique et en Europe avec le Pacte vert, on voit que l’écologisation et la réduction des émissions de CO2 sont des priorités. Cela va forcément mettre les moteurs à combustion sous pression.
J’ai entendu qu’Audi prévoyait de participer au Rallye Dakar en 2022 avec un véhicule électrique. Quelle est l’importance du sport automobile pour Audi, et notamment du sport automobile électrique ?
Stefan Kerckhoven : Le sport automobile a toujours été important. Audi a construit son image premium via le sport automobile dans les années 80 avec la Quattro, lors de rallyes de groupe B. À l’époque, c’était tout simplement phénoménal. Ces voitures avaient 600 ch sous le capot. C’était des sortes de Formule 1 qui faisaient des rallyes. Avec la Quattro, Audi a réalisé de superbes prestations et a marqué l’histoire.
C’était là le début de la nouvelle Audi et le développement de l’image premium de la marque. Audi a ensuite rejoint la compétition des 24 Heures du Mans et le championnat DTM. Plus récemment, nous étions actifs en Formule E, le tenant électrique de la F1. Le sport automobile a toujours fait partie de l’approche d’Audi. Cette tendance va se poursuivre à l’avenir. Le concept préparé pour le Dakar en témoigne. C’est une nouvelle initiative qui suscite la curiosité de nombreuses personnes. C’est aussi une preuve qu’Audi continue sans cesse à se réinventer.
Nous sommes impatients de le découvrir. Je regarde rapidement l’heure. Nous avons presque terminé. Il est donc temps de passer à notre série de questions rapides. Vous devez choisir l’une des deux réponses possibles à chaque fois. Prêt ? C’est parti !
Vélo ou trottinette ?
Stefan Kerckhoven : Vélo.
Sortie au resto ou à emporter ?
Stefan Kerckhoven : Resto.
Cabriolet ou SUV ?
Stefan Kerckhoven : Cabriolet.
Formule 1 ou Formule E ?
Stefan Kerckhoven : Formule 1.
Manuelle ou automatique ?
Stefan Kerckhoven : Automatique.
Francorchamps ou Nürburgring ?
Stefan Kerckhoven : Francorchamps.
Radio ou podcast ?
Stefan Kerckhoven : Podcast.
Ring d’Anvers ou Ring de Bruxelles ?
Stefan Kerckhoven : Ring de Bruxelles.
En voiture en centre-ville ou centre-ville sans voiture ?
Stefan Kerckhoven : Question difficile. Centre-ville sans voiture.
Une dernière spécifique à Audi : la Quattro d’origine ou la première TT ?
Stefan Kerckhoven : La Quattro d’origine.
Merci Stefan d’avoir participé à notre podcast VROOM.be. À bientôt, j’espère !
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