Vroom

20 JAN 2021

LE SALON DE L’AUTO DANS UNE SÉRIE D'INTERVIEWS : « Pour nous, cette année sera celle de l’électrification. » ‑ Bastien Van den Moortel

Puisque le salon de l'auto ne peut pas avoir lieu, VROOM.be lance une série d'interviews sur les actualités automobiles. Découvrez ce que Mercedes-Benz nous réserve pour 2021.

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Coronavirus ou non, il faut aller de l’avant. Cela vaut aussi pour le Salon de l’Auto. C’est la raison pour laquelle nous lançons une série d'interviews pour les amateurs d’automobile qui veulent rester informés des actualités du secteur, des conseils, des tendances et des lancements prévus en 2021.

Je m’appelle Hans et je travaille chez VROOM.be. Je suis moi-même passionné de voitures et de mobilité de manière générale. Dans cette interview, je m’entretiens avec Bastien Van den Moortel, gestionnaire RP chez Mercedes-Benz Cars en Belgique et au Luxembourg. Lisez l’intégralité de l’interview avec Bastien ci-dessous. Nous y parlons notamment du coronavirus, des lancements pour 2021, du nouvel Hyperscreen MBUX, de Formule 1, de Formule E et d’AMG.

Bienvenue Bastien !

Bastien Van den Moortel : Merci, Hans. Bonjour. (sourit)

Bonjour. Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Bastien Van den Moortel : Je m’appelle Bastien Van den Moortel. Je travaille depuis près de 20 ans déjà chez Mercedes-Benz. Après avoir occupé différentes fonctions plus commerciales, j’ai intégré avec plaisir le département presse. J’y suis actif depuis environ 2,5 ans.

Vous connaissez donc Mercedes-Benz sous tous les angles ?

Bastien Van den Moortel : J'espère. Je pense que oui. Je connais l’entreprise depuis longtemps. Je pense que c’est impératif pour mon travail. (sourit)

Je pense que tout le monde peut s’accorder sur le fait que 2020 a été une année mouvementée. Comment l’entreprise l’a-t-elle vécue ?

Bastien Van den Moortel : Oui, en effet, très mouvementée. Cette année n’a été facile pour personne, que ce soit au niveau privé ou professionnel. Ce qui est toutefois remarquable, c’est que l’homme a la capacité de s’adapter. On le voit dans notre communication devenue numérique au lieu des rencontres en personne auxquelles nous étions habitués.

Pour nous, c’était aussi une année de transition. Nous avions déjà des projets numériques prêts à être exécutés. Ils ont été implantés plus rapidement que ce que nous avions prévu, et ce, pas seulement chez nous, la maison mère, mais également chez nos concessionnaires. 

Dans l’ensemble, tout le monde a pu s’adapter rapidement. Cela vaut pour les showrooms qui restaient fermés, les ateliers qui devaient fermer avant de pouvoir ouvrir... Cela a évidemment eu un impact sur les chiffres de nos ventes. Tout bien considéré, cela aurait pu être bien pire. Nous sommes contents d’avoir pu clôturer l’année sur une note assez positive grâce à une offensive produit des hybrides. Les perspectives s’annoncent également bien.

Quels sont les projets de Mercedes-Benz pour 2021 ?

Bastien Van den Moortel : Pour nous, cette année sera celle de l’électrification. Il existe une version plug-in hybride pour presque tous les modèles de la gamme, avec ou sans moteur essence. Pour les modèles plus grands, on peut même choisir entre essence et diesel. En plus de l’EQC, nous lançons la smart EQ, l’EQV et l’EQA en janvier. Il s’agit en fait du pendant électrique de la GLA, un SUV plus compact qui roule uniquement à l’électrique. 


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Un peu plus tard dans l’année, nous lancerons l’EQS, un modèle qui s’annonce prometteur. Son nom l’indique : c’est une Classe S. Elle sera donc la Classe S dans la gamme de voitures électriques. Beaucoup a déjà été dit sur celle-ci, car elle met la barre très haut. Je peux déjà vous annoncer que ce sera un modèle important pour nous. Nous voulons jouer un rôle de meneur en matière de véhicules électriques. Avec l’EQS, nous sommes très en avance sur le plan technologique. En termes d’autonomie par exemple, ce modèle affichera 700 km.


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Et ce n’est pas rien ! Vous le dites vous-même : vous misez énormément sur cette électrification. À terme, l’avenir de Mercedes Benz sera-t-il 100 % électrique ?

Bastien Van den Moortel : Nous sommes évidemment encore en pleine transition. Cela fait partie de notre stratégie. Cette année, nous lancerons aussi la nouvelle Classe C. Ce sera un modèle conventionnel, comme on la connaît. Les nouvelles Berline et Break Classe-C seront mises sur le marché en même temps. Plus tard cette année, c’est l’EQB qui sera dévoilée. Sur la plateforme de l’EQS, nous aurons aussi des moteurs essence et deux SUV. C’est donc un mélange des deux. 

Notre stratégie d’entreprise – Ambition 2039 – est de rendre toute la flotte neutre en CO2, de la production à l’utilisation, mais aussi jusqu’au recyclage de la voiture. Comment nous allons y parvenir ? En combinant différentes motorisations, parmi lesquelles l’électrique et la plug-in hybride joueront un rôle prépondérant. Nous avons encore et toujours le moteur à combustion conventionnel, car nous y croyons toujours. 

Au final, c’est un tout. Aurons-nous une gamme entièrement électrique dans le futur ? C’est fort possible. Probablement avec des batteries, mais pas comme celles que nous connaissons. Les batteries vont encore largement évoluer. Il y a encore beaucoup à faire. Nous sommes impatients. (sourit)


« Notre stratégie d’entreprise – Ambition 2039 – est de rendre toute la flotte neutre en CO2, de la production à l’utilisation, mais aussi jusqu’au recyclage de la voiture. »



Vous avez évoqué l’arrivée de l’EQS. L’un des éléments les plus importants et qui a été très commenté, c’est l’Hyperscreen MBUX. L’interface est un tableau de bord complet. Pouvez-vous nous en dire plus ? À quoi peut-on s’attendre ?

Bastien Van den Moortel : Il y a 2 ans, j’ai vu une version de la voiture qui était pour ainsi dire prête pour la production. Je me souviens avoir demandé deux fois aux ingénieurs si l’écran que je voyais était vraiment la version définitive. (rires) Ces ingénieurs ne faisaient qu’acquiescer.


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Je trouvais ça extraordinaire. C’est impressionnant. Le système MBUX dont nous disposons actuellement est assez révolutionnaire en soi. Mais là, on va encore plus loin : on passe du style A au style A avec un grand écran. Ce n’est pas seulement le conducteur qui en profite, mais aussi le passager. Alors que le passager se fait conduire, il peut lui aussi utiliser les différentes fonctions du système MBUX.

L’ensemble est « zero layer ». Pas besoin de faire défiler de nombreux menus : tout apparaît clairement sur un seul grand écran. Cela signifie que le conducteur peut rouler et demander les informations dont il a besoin, pendant que le passager regarde un film, par exemple.


« La conduite autonome reste l’un des sujets importants que l’on retrouvera à de très nombreux niveaux. »


Faut-il y voir ce que l’avenir nous réserve, à savoir une plus grande attention à la conduite autonome ?

Bastien Van den Moortel : La conduite autonome reste l’un des sujets importants que l’on retrouvera à de très nombreux niveaux. L’aspect numérique, qui allie connectivité et sécurité, fera également partie intégrante de la voiture autonome. La voiture sera dévoilée au printemps. C’est donc un avenir tout proche. (sourit)

Cela paraît très futuriste, mais semble très prometteur en tout cas. Revenons un instant sur un autre sujet : la Formule 1. Vous vous en sortez très bien depuis très longtemps. Pourquoi la Formule 1 est-elle si importante pour Mercedes-Benz en tant que marque ?

Bastien Van den Moortel : Dans le sport automobile, c’est celui qui reste le plus accessible, avec tout le respect qui est dû aux autres disciplines. Je suis même un grand fan de rallye. Si on s’attarde purement sur le prestige, le grand cirque de la Formule 1 est très important. C’est un sujet présent au quotidien dans la presse, que ce soit en ce qui concerne un pilote, une écurie ou un thème du genre.

Notre CEO, Ola Källenius, l’a très bien résumé. Il a dit qu’il serait insensé que Mercedes se retire de la Formule 1 et abandonne tout ce que nous avons construit jusque maintenant. Il y a encore et toujours un tas de choses qui doivent et vont changer, comme une Formule 1 neutre en CO2. 

Nous avons encore beaucoup à apprendre sur la récupération, car nous sommes déjà depuis quelques années dans l’ère de l’hybride de la Formule 1. Mercedes-Benz a également dominé le classement. Nous ne devons pas non plus oublier que c’est également une vitrine en termes de technologie et que ces bolides sont poussés à l’extrême. C’est la même chose pour la Formule E. En fait, ce sont de véritables laboratoires ambulants pour la voiture de demain que vous allez conduire.


« Mercedes s’est engagée dans la Formule E et elle ne pouvait pas se contenter d’y faire de la figuration. »



En effet. Puisqu’on parle de Formule E, il semble que Mercedes en soit l’un des piliers. Nous venons juste d’apprendre le départ de BMW et d’Audi. Est-ce un choix délibéré de vouloir faire figure de meneur ?

Bastien Van den Moortel : Absolument ! Mercedes s’est engagée dans la Formule E et elle ne pouvait pas se contenter d’y faire de la figuration. Nous avons une réputation et nous devons montrer que nous sommes toujours à la hauteur des espérances. Cela s’annonce prometteur, car Stoffel a remporté la dernière course à la fin de saison et il a terminé comme vice-champion de FE. La voiture a du potentiel.

N'oublions pas non plus qu’en ce qui concerne l’équipe de Formule E, c’est une seule écurie sous la direction de Toto Wolff, le véritable bâtisseur de l’équipe de Formule 1. Quand il commence quelque chose, il ne fait pas le travail à moitié.

C’est un homme déterminé, c’est certain. Il a également un peu contribué au plafonnement budgétaire visant à créer un terrain de jeu uniforme en Formule E. Le plus grand défi ici sera-t-il de définir une meilleure ligne budgétaire à court terme ?

Bastien Van den Moortel : Je pense que c’est très important. D’un côté, le monde automobile fait face à certaines difficultés. Faire des économies me semble très logique. D’un autre côté, il serait dommage que certains constructeurs ne puissent pas participer en raison de budgets trop importants. Ce seuil devrait rester aussi bas que possible.


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En effet. Le Salon de l’Auto de 2021 ne sera pas comme d’habitude. Même s’il y a de nombreuses initiatives en ligne, ce n’est pas la même chose. Qu’est-ce qui vous manque le plus du Salon de l’Auto ?

Bastien Van den Moortel : L’agitation et l’odeur des hotdogs entre les palais ne me manquent pas... (rires) Mais cela fait déjà près de 20 ans que c’est une tradition pour moi et mes collègues. C’est un évènement qui nous manque en tant qu’équipe. En tant que marque, un Salon de l’Auto nous manque également, car c’est le meilleur moment pour rencontrer nos clients chaque année. Je parle des particuliers, des clients potentiels et des gros clients pour les flottes. Nous les rencontrons tous à cette période. Cela va nous manquer cette année. 

Nous avons tout de même prévu une alternative numérique pour informer les gens. Notre site Internet a aussi pour thème « Hey Mercedes, let’s talk ». Les gens peuvent engager la conversation avec nous. Nous avons également aménagé un mini-salon au siège social. Nous allons y inviter les gros clients B2B. Pas de Salon de l’Auto en 2021. Cela nous manque et nous espérons que celui de 2022 aura lieu.

Je pense que tout le monde l’espère. En tant qu’amateur d’automobile, j’aimerais évidemment évoquer AMG. Les nouveaux modèles AMG sont souvent hybrides. Pouvons-nous nous attendre à des modèles AMG entièrement électriques dans le futur ?

Bastien Van den Moortel : Oui, en effet. Cette « Ambition 2039 » dont je parlais plus tôt ne s’applique pas uniquement à la voiture particulière classique, mais à toute la gamme. Cela vaut également pour une Classe G, par exemple. Il y aura une Classe G électrique. AMG ne sera pas en reste. Il y aura notamment une plug-in hybride dans notre gamme AMG, et même plusieurs, je ne vous apprends rien. Il y aura cependant des AMG entièrement électriques. 

Nombre sont ceux qui associent désormais AMG à une V8 luisante et spectaculaire aux propriétés sportives. Celles-ci continueront à exister, mais déclinées dans une voiture électrique.

Comme il fallait donc s’y attendre. Je suis ravi de l’entendre en tout cas. Il y a quelques années, nous avons eu la SLS AMG entièrement électrique. Une autonomie aussi importante par contre, pas encore. Je pense donc qu’il y a un marché pour ça. L’interview est presque terminée. Je souhaiterais terminer par une série de questions rapides si cela vous dit. Je vous pose 10 questions et vous avez à chaque fois le choix entre deux réponses.

Vélo ou trottinette ?

Bastien Van den Moortel : Vélo.

Sortie au resto ou à emporter ?

Bastien Van den Moortel : Cuisiner, mais disons à emporter.

Cabriolet ou SUV ?

Bastien Van den Moortel : Cabriolet.

Formule 1 ou Formule E ?

Bastien Van den Moortel : Une combinaison des deux, ça serait bien, mais je vais m’en tenir à la Formule 1 pour l’instant.

Manuelle ou automatique ?

Bastien Van den Moortel : Manuelle.

Francorchamps ou Nürburgring ?

Bastien Van den Moortel : Toujours Francorchamps. (sourit)

Radio ou podcast ?

Bastien Van den Moortel : Podcast.

Ring d’Anvers ou Ring de Bruxelles ?

Bastien Van den Moortel : Aucun des deux, mais pour le moment c’est plus tranquille sur le Ring de Bruxelles. (rires)

En voiture en centre-ville ou centre-ville sans voiture ?

Bastien Van den Moortel : Centre-ville sans voiture.

Une dernière question spécifique à Mercedes : 300 SL Gullwing ou la SLR McLaren ?

Bastien Van den Moortel : La Gullwing. C’est mon avis personnel maintenant, mais dans 200 ans on la trouvera encore très belle.

Je pense aussi. Pour moi, c’est l’une des 10 meilleures voitures jamais conçues. Je ne peux qu’aller dans votre sens. Très bien. Voilà, nous avons terminé. Merci Bastien de nous avoir parlé de ce que Mercedes Benz nous réserve cette année et à long terme. Y a-t-il encore quelque chose que vous voulez ajouter avant de nous quitter ?

Bastien Van den Moortel : Je souhaite que tout le monde soit en bonne santé, que 2021 soit une belle année et que tout se passe bien pour tout le monde et pour tous les collègues du secteur. Terminer l’année sur une note positive, ça serait une bonne chose.

Nous allons tous croiser les doigts. Un grand merci, Bastien, et au plaisir de vous revoir !

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