Ce mardi 12, le gratin du championnat FIA GT s’était donné rendez-vous à Francorchamps afin de préparer le double tour d’horloge de cette fin de mois. Maserati, Chevrolet, Aston Martin, Ferrari et Porsche ont répondu présent et ont, durant cette journée de mise au point, avalé les kilomètres.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est la Ferrari victorieuse l’an dernier avec Enzo Calderari et Lilian Brinner qui, grâce à la belle prestation de leur nouvel associé, le Portugais Gabriele Gardel, s’est montrée la plus véloce dès le matin. Avec un chrono de 2.14:513, elle s’est montré même plus rapide que la pôle de l’an dernier d’une demi-seconde (2.15:047) !
Faux frères
On s’attendait pourtant à un tir groupé des Maserati ou de l’impressionnante Aston Martin DBR9. Il semblerait que ces top teams dont c’était leur première sur ce circuit, se soient montré prudents ! Tout est relatif car dans le clan Maserati Vitaphone, si la 9 signe le 3e chrono et la 10 le 6e, chez JMB ce fut la soupe à la grimace. Crédité du 4e temps, Bertolini avait certainement la possibilité d’aller chercher la référence chronométrique malgré que les consignes furent surtout de dégrossir afin de trouver un set-up de base. Bien à son affaire en début d’après-midi, il s’est fait virer par son coéquipier Roman Rusinov ! Pas besoin de décrire l’ambiance au retour de l’intéressé. Bertolini étant rentré par ses propres moyens, il raconta tant en paroles qu’en gestes - c’est un Italien - l’incident. Rusinov, quant à lui, rentra tout dépité grâce à la voiture médicale, et surtout, s’en alla tout penaud directement au fond du box. Si la version de « Berto », nous donne la description d’une attaque suicidaire, le Russe avoue ne rien comprendre. Selon lui, sa voiture a glissé du train avant et de percuter son homologue ! C’était tendu là-bas, d’autant que si la 15 légèrement touchée a bénéficié de toute l’attention du team, la 16 revint sur le camion plateau et exhibait le résultat de l’impact sur le mur ! En voilà une qui ne roulera plus cette journée !
DBR9
Quid de l’autre grosse nouveauté ? C’est avec un flegme « very british » que l’Aston Martin a accaparé le 5e temps. Loin de rechercher la performance pure, c’est à une véritable séance de mise au point que l’on a assisté. Elle sera très certainement l’outsider le plus coté et Prodrive aura certainement à cœur d’aller chercher la pole dans 2 semaines ! La bonne surprise vient de la Chevrolet jaune du GLPK et Carsport n°6. Les vainqueurs d’Imola, les Belges Kumpen et Longin et le Hollandais Hezemans ont pris le premier accessit en 2.14:952 soit 1/10e de mieux que la pole de 2004 ! En GT2, ce fut une promenade de santé pour les Porsche 996 GT3 RSR GruppeM du duo Lieb-Rockenfeller et Collard-Ortelli. Sans véritables concurrences en championnat, les voici à nouveau sur la route du succès.
La valse du baquet !
C’est la principale nouvelle de ce mardi, Fred Bouvy, alors engagé initialement sur la Ferrari 575 Maranello du GPC, a cédé aux propositions du team manager Jack Leconte de Larbre Compétition. La décision ne fut certainement pas difficile à prendre au vu de la modeste démonstration de ce test day. Non seulement, les 575M se sont révélées capricieuses (cardan cassé sur la 2), mais, de plus, Belloc allait raboter le flanc de la 3 ! On rappellera qu’outre la présence de Loïc Deman et Stephane Lémeret au sein du GPC, que Vincent Vosse et Kurt Mollekens ont trouvé place chez Larbre Compétition, que Marc Duez sera au volant de la Chevrolet C5R du Selleslagh Racing Team, qu’Eric Van de Poele alias « tintin » pilotera la Maserati MC12 du Vitaphone Racing et que Marc Goossens se voit confié le volant de l’Aston Martin du Prodrive Racing !
Il n’y a plus de respect !
Parmi les teams présents au test day, la Lister Storm a elle aussi avalé les kilomètres. Voiture de construction anglaise, elle se caractérise par sa conduite à droite ! Normal, me direz-vous ? Oui, si ce n‘est que dans le clan de l’Aston Martin, pourtant tout autant de souche britannique, le volant est à … gauche ! Alors que l’avantage de répartition et de « sensations » sont connus lorsque l’on tourne sur un circuit dans le sens des aiguilles d’une montre comme à Francorchamps, c’est pour une raison de marketing, le marché étant très porteur aux States, que la belle Anglaise s’équipe de la sorte !
Ils étaient près de 500 !
Il y avait bien plus de 500 personnes autour de la piste pour un test day au succès de foule important. Ici, on parle plutôt des pneus Michelin. À l’occasion de cette unique journée, le manufacturier français n’avait emporté dans ses camions atelier pas moins de 500 pneus slicks, intermédiaires et pluie réunis ! Fournissant l’Aston Martin Prodrive, les Ferrari de Larbre Compétition, les Porsche GruppeM entre autres, ils ont pu récolter toutes les informations nécessaires afin développer des gommes spécifiques pour la fin du mois. Ils n’ont que 10 jours pour répondre à leurs attentes. Une course avant la course, même si elle se déroule dans l’ombre… ou plutôt dans les bureaux et sur les chaînes de fabrications !
© Patrick Hayot
Source :
RACB