Jean-Francois Christiaens

22 MAR 2018

Un modèle, un flop : Renault 30, le manque d’ambition…

Les luxueuses voitures françaises d’après-guerre, c’est une histoire façon « je t’aime, moi non plus ». Les tentatives furent très nombreuses mais hélas, elles le furent à peu près autant… que les flops !

En 1975, Renault présente sa nouvelle berline haut-de-gamme. Située un cran au-dessus de la 20, elle prend logiquement l’appellation de 30 ! Présentée en même temps que la très traditionnelle Peugeot 604 animée par le même moteur V6, la Renault 30 se veut nettement plus originale : carrosserie à hayon et traction avant sont des caractéristiques atypiques sur un segment qui ne jure que par les berlines trois volumes à propulsion !

Un manque de charisme ?

Pourtant, aucune fée ne semble s’être penchée sur le berceau de cette grande Renault : nous sommes en pleine crise énergétique et ce nouveau vaisseau amiral n’est motorisé que par des moteurs à 6 cylindres assez portés sur la boisson. De plus, ce grand vaisseau, s’il apporte quelques originalités sur le segment, n’en reste pas moins fort classique pour les standards de la marque : la ligne est trop proche de celle du modèle plus compact, la 20.

Enfin, la Renault 30 se heurte aux plus grandes ennemies des voitures de luxe françaises : les concurrentes allemandes, toutes mieux armées les unes que les autres et offrant une puissance et une finition que les voitures de l’hexagone ne pouvaient offrir.

Au fil des années

Présentée en mars 1975, au salon de Genève, la Renault 30 TS s’équipait d’un V6 PRV (un développement Peugeot-Renault-Volvo) de 2,7 litres, à carburateurs et développant 131 chevaux. La puissance fût rabotée d’une poignée de chevaux en 1977, pour retrouver des couleurs l’année suivante sur la version TX qui portait la cavalerie à 142 chevaux grâce à l’injection. La boîte manuelle passe alors de 4 à 5 rapports, alors qu’une boîte automatique à 3 rapports est toujours proposée. L’équipement de cette version est au sommet, avec notamment un régulateur/limiteur de vitesse, un verrouillage central et même un ordinateur de bord !

Restylée en 1981, la R30 se résout à adopter un moteur diesel l’année d’après : ce sera un gros 4 cylindres de 2,1 litres, turbocompressé et développant 85 chevaux. Cette version dope un peu les ventes, mais il est déjà trop tard : en 1983, Renault arrête la production de ce modèle, après moins de 140.000 exemplaires produits. Les R20 et R30 seront toutes deux remplacée par la R25 qui elle, connaitra un bien plus grand succès !

Aujourd’hui

Bonne nouvelle : délaissée hier, la Renault 30 l’est toujours aujourd’hui ! Si vous partez en expédition chez nos voisins du Sud, un budget de 5.000 € devrait vous permettre de trouver un exemplaire honnête. Côté entretien, il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles. Commençons par les choses qui fâchent : la carrosserie rouille, les éléments cosmétiques sont introuvables et le circuit électrique peut donner lieu à quelques surprises ! En revanche, la mécanique est incassable et les pièces se retrouvent aisément, même si le réglage des carburateurs est une affaire de spécialiste.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ