Essai : Alfa Romeo Giulia 2023, « Giorgio » sous ses plus beaux atours

Lancé en 2017, le duo Giulia / Stelvio a porté Alfa Romeo à bout de bras pour lui éviter de connaître le même triste sort que Lancia… Aujourd’hui, le petit frère Tonale a finalement repris le flambeau pour doper les ventes. Et avec brio, puisque ce SUV compact représente à lui seul près de 90 % de toutes les commandes de la marque enregistrées en Belgique depuis le début de cette année… Mais avant de disparaître du catalogue et de laisser Alfa Romeo devenir une marque exclusivement électrique d’ici 2027, les deux « sauveteurs » du Biscione ont droit à un cadeau de remerciement. De quoi leur assurer une « sortie de scène » digne de leur dévouement.

Regard nostalgique

Si la précédente remise à niveau effectuée sur le duo en 2020 était quasiment imperceptible à l’extérieur en se focalisant surtout sur la qualité perçue à bord, cette fois, c’est plutôt l’inverse. On reviendra en détail prochainement sur le SUV Stelvio, mais dans le cas de la berline Giulia, ce millésime 2023 se caractérise surtout par une face avant remodelée. Et plus précisément par l’apparition de nouveaux optiques en « 3+3 ». Inspirés par ceux du Tonale, ils rappellent aussi plusieurs modèles emblématiques de la marque, à l’instar de la SZ Zagato lancée en 1989.

En plus d’en souligner le regard, ces phares intégrant une signature lumineuse à trois optiques offrent, surtout, en série la technologie Full-LED à éclairage matriciel à toutes les Giulia.

Lignes pures

Au-delà de la face avant qui évolue, on pointera aussi l’apparition des nouveaux phares à l’arrière. Ils s’exposent dorénavant sous une glace lisse transparente (c’est l’une des principales différences avec le Stelvio 2023 qui préfère opter pour des phares arrière fumés). Pour le reste, la Giulia reste fidèle à elle-même et donc à ses lignes pures et ses proportions sportives. Un gabarit qui lui assure une répartition optimale des masses (quasiment 50/50) mais qui nuit aussi un peu à ses aspects pratiques, avec une habitabilité arrière moyenne et un coffre peu modulable.

Ecran digital…

La qualité perçue générale de l’habitacle ayant déjà progressé dans le bon sens en 2020, c’est surtout la présentation du tableau de bord qui évolue sur ce millésime 2023. L’instrumentation analogique cède en effet sa place à un écran digital de 12,3 pouces offert en série. Trois types d’affichage peuvent être sélectionnés via un bouton positionné sur l’extrémité du commodo de droite : Evolved, Relax et Heritage. Les différences entre les trois modes restent toutefois assez légères. Et il ne faut pas s’attendre à pouvoir profiter de la présence de ce nouvel écran pour afficher, par exemple, la carte de navigation en format XXL devant ses yeux comme chez la concurrence. Mais le style « Heritage » s'inspirant des modèles emblématiques des années 60 et 70 de la marque est assez sympa. Avec, par exemple, comme détail distinctif la présence de « chiffres inversés » à l'extrémité des compteurs.

… et certificat NFT

Autre évolution offerte par Alfa à sa Giulia millésime 2023 : l’ajout d’un certificat NFT (Non-Fungible-Token). Soit un registre numérique crypté et non modifiable où sont enregistrées les principales informations de chaque voiture : kilométrage, entretien, etc. Un dispositif destiné à soutenir la valeur résiduelle du véhicule en rassurant, par exemple, un futur acheteur lors de l’arrivée du modèle sur le marché de l’occasion.

Fonctionnel, mais sans plus…

Plus globalement, l’info-divertissement que l’on retrouve à bord de la « nouvelle » Giulia reste fidèle à celui offert lors du précédent restylage, mêlant un « petit » écran tactile à une molette centrale de commande. Soit un système assez fonctionnel et plutôt complet, mais parfois un peu lent (notamment lors de la navigation). De plus, la présentation de l’ensemble devient clairement « vieillotte » par rapport aux modules proposés par les références premium actuelles.

On pourrait faire le même constat du côté des équipements. Avec l’arrivée d’aides à la conduite offrant un système de conduite autonome de niveau 2 lors du facelift de 2020, la Giulia dispose dorénavant d’une dotation globalement acceptable. Mais il ne faudra pas s’attendre à pouvoir jouir de la ribambelle de gadgets en tous genres qui inondent les listes d’options des concurrentes allemandes…

Coup de foudre assuré !

Mais qu’à cela ne tienne, après tout ! Car ce n’est pas avec ce type d’arguments que l’Alfa Giulia veut séduire. Mais bien grâce à son équilibre et à l’agrément indéniable qu’elle distille dès les premiers mètres. Et ce millésime 2023 ne change heureusement pas l’équation ! La Giulia reste la référence de l’agrément dynamique de son segment grâce à sa plateforme propulsion Giorgio, ses liaisons au sol soignées et son train avant mordant. Le tout agrémenté de commandes parfaitement calibrées (direction, frein, grandes palettes au volant, etc.). Quiconque choisit encore sa voiture avant tout en raison du plaisir qu’elle distille virage après virage y trouvera assurément son compte. Entre nous, plus qu’au volant du SUV Tonale qui ne parvient pas à offrir « ce petit plus » typiquement Alfa…

Gamme revisitée

Alfa Romeo profite de ce nouveau millésime pour revoir la structure de gamme de sa Giulia. Elle s’articule dorénavant autour de quatre exécutions : Super ; Sprint ; Ti et Veloce. En guise de haut de gamme, Alfa Romeo propose aussi en ce moment une nouvelle série spéciale baptisée Competizione. Par rapport à la Veloce, cette version se démarque notamment par sa peinture mate spécifique (Moon Light), ses étriers de frein rouges, son intérieur en cuir, sa suspension adaptative ou encore sa sono Harman Kardon.

Trois moteurs restent proposés au catalogue sur ce nouveau millésime : 2.2 l turbo diesel de 160 ch en deux roues motrices (propulsion) ou 2.2 l turbo diesel de 210 ch et 2.0 l turbo essence de 280 ch en quatre roues motrices (Q4). Dans tous les cas, l’efficace boîte automatique à 8 rapports est offerte en série. Mais ne cherchez pas la moindre électrification destinée à diminuer l’homologation WLTP… La Giulia reste une « thermique pure souche », à l’ancienne.

Combien ça coûte ?

Alfa Romeo propose sa nouvelle Giulia à partir de 45.750 €. Pour ce tarif, on repart au volant de la Sprint avec son bloc diesel de 160 ch. A l’autre extrémité du catalogue, il faut tabler sur un prix de 64.750 € pour une Competizione turbo essence de 280 ch en quatre roues motrices.

Notre verdict

Cette Giulia 2023 se profile comme la dernière « vraie » Alfa Romeo de l’ère des motorisations thermiques…. Un argument qui devrait suffire pour convaincre les « puristes » et gommer ses quelques défauts finalement anecdotiques à côté de l’agrément dynamique offert…

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