Essais

Audi Q7 E-tron vs BMW X5 40e : Politiquement corrects ?

Nous voici dans la catégorie des SUV poids lourds ! Une division qui fait trembler les écologistes de tout poil, mais qui s’achète une conscience en se déclinant de plus en plus, en version hybride rechargeable. Tant le X5 que le Q7 font donc appel à la technologie « Hybrid Plug-In ». Des actes politiques pour calmer les « verts » et la fiscalité, ou de véritables avancées qui préservent portefeuille et environnement ?

  • Piette François
  • 10 novembre 2016
  • BMW
BMW X5
    Audi Q7

      S’ils sont tous deux hybrides rechargeables, ces modèles n’empruntent toutefois pas le même chemin : quand BMW choisit d’associer un moteur 4 cylindres turbo essence de 2 litres à un moteur électrique, Audi opte pour une voie plus originale en sélectionnant un V6 turbo diesel en combinaison avec le moteur électrique. Dans les deux cas, sur papier, les chiffres sont flatteurs, surtout pour l’Audi : 313 chevaux, 3,3 l/100 km et des émissions de 77 g CO2/km pour le Munichois et 373 ch, 1,7 l/100 km et 48 g CO2/km pour le rival aux 4 anneaux.

      Style

      Dans les deux cas, nous avons affaire à des pachydermes aux dimensions bien encombrantes sur nos petites routes : d’un look plus agressif, le BMW X5 s’étale sur 4,89 m de long, 1,94 m de large et 1,76 m de haut. L’Audi est encore plus massif, avec une longueur de 5,05 m, une largeur de 1,97 m et une hauteur de 1,74 m. Avec une masse de 2,2 tonnes, le BMW est également plus léger que son rival de… 200 kg ! Vous l’aurez compris, aujourd’hui, on fait dans le lourd…

      Espace intérieur : Avantage Audi

      Hissons-nous dans le X5. L’habitabilité avant est évidemment royale, mais les passagers arrière ne sont pas aussi à l’aise que prévu, notamment au niveau de la garde aux jambes. Les batteries suppriment toute idée de troisième banquette et empiètent sur le volume de coffre : 500 litres sont disponibles et sont flanqués d’un seuil très élevé.

      A bord de l’Audi, l’espace est royal aux cinq places. Notons qu’ici aussi, la troisième rangée tombe dans les oubliettes… Enfin, le coffre finit d’enfoncer le clou avec 650 litres disponibles et un seuil de chargement plus confortable.

      Finition et équipement : Avantage Audi

      Dans la BMW, l’ambiance est très traditionnelle avec une présentation qui semble quasiment identique à tous les modèles de la marque. La finition est très belle, mais à ce niveau de prix, on aurait espéré des efforts supplémentaires au niveau de quelques plastiques à l’aspect assez quelconque. L’Audi flanque une belle leçon à son rival : la finition est irréprochable, la présentation sent le haut-de-gamme à plein nez avec des matériaux de très haut niveau.

      Du côté de l’équipement, les deux modèles se valent : la panoplie des aides sécuritaires est bien entendu présente et les systèmes multimédias comptent parmi les meilleurs du moment : connectivité totale, connexion à Internet, application sur smartphone avec possibilité de préchauffage… Tout y est ! Dans les deux cas, le système se commande vocalement, via une molette ou via un pavé tactile.

      Confort : Egalité

      Si son faciès agressif laisse suggérer une partie châssis taillée pour l’arsouille sur petites routes, sachez que la BMW se montre nettement plus souplement amortie qu’attendu. Voilà une bonne nouvelle pour le confort, qui s’accommode de plus d’une excellente insonorisation. Même constat à bord de l’Audi, même si l’amortissement est ici un peu plus ferme. Le confort n’y perd cependant rien.

      Dynamisme : Avantage Audi

      La BMW ne peut suivre le rythme de l’Audi : en dépit de ses 200 kg de moins, ses 313 ch et ses 450 Nm de couple ne font vraiment pas le poids face aux 373 ch et 700 Nm de couple de l’Audi. De plus, tout diesel soit-il, le Q7 fait profiter l’équipage de la sonorité, de l’onctuosité et de la douceur d’un V6, alors que le X5 n’a à offrir qu’un 4 cylindres à la voix bien banale… Face aux chiffres, le X5 avale le 0 à 100 km/h en 6,8 secondes et l’Audi ne réclame que 6,2 secondes.

      L’implantation des batteries prive le Q7 E-tron de ses quatre roues directrices. Indubitablement, cela se ressent en matière d’agilité, de même que sa masse très supérieure aux autres modèles. Il n’en reste pas moins solide comme un roc et bien suspendu ! Le X5 40e semble pour sa part, plus pataud que ses frères de gamme.

      Ecologie : Avantage Audi

      Equipées toutes deux de batteries rechargeables, nos rivales du jour proposent un mode électrique à l’autonomie étendue par rapport aux hybrides classiques. A ce petit jeu, c’est clairement l’Audi qui sort grande gagnante : son constructeur annonce en effet plus de 50 km sur le mode électrique, contre un peu plus de 30 pour la BMW. En conditions réelles, retirez une dizaine de kilomètres dans les deux cas, ce qui signifie que l’Audi va deux fois plus loin que la BMW sans consommer une goutte de carburant !

      Forcément, cela se ressent sur la consommation globale, d’autant que le V6 diesel Audi est naturellement plus sobre que le 4 cylindres essence BMW. S’il est envisageable de ne consommer que 6 l/100 km avec l’Audi, vous aurez du mal à descendre sous les 8 l/100 km avec la BMW. En conditions « normales », tablez sur respectivement 7,5 l/100km et 10,7 l/100 km…

      Budget : Avantage BMW

      Plus abouti et comptant également un V6 diesel plutôt qu’un 4 cylindres essence, le Q7 est forcément plus cher que son rival du jour. Et pas qu’un peu ! Aux 71.950 € en prix de base du X5 xDrive 40e, le Q7 E-tron répond avec un tarif démarrant à… 82.910 € ! Mais si le supplément de prix du X5 xDrive 40e paraît négligeable (moins de 1.000 €) face à une version diesel à la puissance identique (xDrive 40d), le Q7 e-tron réclame pour sa part plus de 20.000 € supplémentaires face à une version TDI de 272 chevaux. Certes, la puissance n’est pas la même, mais tout de même !

      Conclusion : Avantage Audi

      Lors du bilan, et si l’on compte les victoires par segment, l’Audi écrase sa rivale. Et de fait, elle semble effectivement plus aboutie, son hybridation permettant une réelle et longue exploitation du mode électrique. Ses performances, son habitabilité et sa finition sont autant d’atouts qui la positionne sur la première marche du podium. La BMW fait forcément grise mine, mais se rattrape avec un prix plus réaliste. Toutefois, soyons sincères : dans les deux cas, il s’agit de voitures « fiscales », taillées pour chasser les primes des divers pays où elles seront vendues. En effet, le supplément de prix exigé par rapport aux versions classiques ne se rattrapera jamais à la pompe… Surtout si vous faites de longs trajets !

      BMW

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: François Piette - Wim Bervoets.

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