Essais

Infiniti Q50 2.2d : Le Japon riposte !

On les voit partout, ces Audi A4, BMW Série 3 et autres Mercedes Classe C ! Mais si ce trio de berlines germaniques a envahi les rues et les sociétés, il existe quelques marques qui tentent de percer avec leurs propres arguments. En attendant la très belle XE de Jaguar, voici la Q50 d’Infiniti, au moteur signé… Mercedes !

  • Piette François
  • 03 novembre 2014
  • Infiniti
Avantages et inconvénients
  • Equilibre routier
  • Moteur puissant et très sobre (autonomie !)
  • Rapport prix/équipement
  • Service clientèle
  • Sécurité active
  • Filtrage des suspensions à basse vitesse
  • Formes et finition du coffre
  • Habitabilité arrière
  • Insonorisation mécanique
  • Rendu de la direction

C’est sûr, Infiniti reste un acteur fort méconnu dans le paysage automobile actuel. D’ailleurs, le constructeur ne possède pour le moment, qu’un seul point de vente en Belgique, à Bruxelles ! Toutefois, la marque de luxe de Nissan entend percer sur le continent européen avec des produits adaptés. Voici déjà la Q50, une berline propulsion qui se pose en alternative raisonnable aux modèles actuels, les Q60 coupé et cabrio, la limousine Q70 et autres SUV QX50 et QX70.

Mercedes, comme partenaire privilégié

Infiniti, c’est Nissan ; Nissan, c’est l’Alliance ; l’Alliance, c’est Renault ; et Renault, c’est aussi une collaboration avec Mercedes, qui porte sur l’échange de plateformes de voitures citadines et sur un partage de motorisations ! Mercedes prend les petits moteurs essence et diesel de Renault, quand ce dernier profite des moteurs les plus costauds de Mercedes. A vrai dire, c’est surtout Infiniti qui bénéficie de ce dernier accord : cette Q50 reprend le 2,1 l turbo diesel frappé de l’étoile, ainsi qu’un moteur 4 cylindres essence suralimenté.

Le futur ?

Outre un développement du réseau de concessionnaires en Belgique, la marque prévoit également l’arrivée d’un nouveau modèle, qui devrait donner un très solide coup de pouce aux ventes. Baptisée « Q30 », cette compacte à traction avant sera également le premier modèle de la firme à être produit sur le sol européen, à Sunderland en Grande-Bretagne pour être précis.

Cette Q50, en clair, c’est quoi ?

Il s’agit d’une berline à roues arrière motrices (propulsion), longue de 4,79 mètres, soit quelque 17 centimètres de plus qu’une BMW Série 3 ! Une gabarit imposant… mais élégant ! Les traits tirés et ondulants confèrent une distinction sportive au modèle. Un bien beau bébé ! Pourtant, en dépit de ces généreuses mensurations, la Q50 n’est pas vraiment un modèle d’habitabilité : si les passagers avant profitent d’un espace correct, ça se complique à l’arrière, tant pour la tête que pour les jambes ! Gommette rouge pour le coffre également, au volume suffisant, mais aux formes alambiquées et à la finition bâclée !

Finition de belle facture

Reprenons la place du conducteur. On y trouve une instrumentation claire et lisible, une finition soignée et pas moins de deux écrans multimédia superposés ! Les deux sont tactiles, mais le système inférieur agit principalement comme une tablette regroupant les informations de confort et d’aides à la conduite. Les possibilités du système sont très larges, mais comme on peut le supposer, l’ergonomie est à apprivoiser…

En route

Le 2,1 l diesel de Mercedes délivre ici quelque 170 chevaux et un couple généreux de 400 Nm. S’il peut s’accoupler à une boîte manuelle à 6 rapports, il est sur notre modèle, aidé par une unité automatique à 7 rapports. Les prestations de ce bloc allemand sont excellentes : poigne et vigueur sont au rendez-vous ! Seul – gros – reproche : une sonorité déplaisante et… vite envahissante ! Quant à la boîte, si on peut parfois lui reprocher un léger manque de réactivité, elle ne manque toutefois pas de douceur… Bilan très satisfaisant donc, exception faite du bruit !

Comportement équilibré

Sur la route, la belle nippone fait preuve d’un bel équilibre de comportement. Son ESP extrêmement vigilant la rend évidemment très sûre, mais cela ne l’empêche pas d’être assez sensible au transfert de masse, avec un train arrière enroulant gentiment si vous « rentrez sur les freins » à l’approche d’un virage. Plus plaisant que dangereux, nous vous le garantissons !

Sécurité fort complète !

Pour les esprits inquiets, signalons qu’Infiniti propose un bouclier sécuritaire fort complet, comprenant la vigilance active vis-à-vis d’une collision frontale (ça freine si un danger est détecté), l’avertissement de changement de bande involontaire, le régulateur actif, l’avertisseur d’un objet présent dans l’angle mort…

Direction sans liaison mécanique

Grande nouveauté de ce modèle : l’absence de liaison mécanique entre les roues avant et le volant. Enfin, à vrai dire, pour des question de législation, une colonne est présente mais désaccouplée. Pour quel rendu ? Cette batterie de capteurs et de moteurs électriques procure il est vrai, un grand confort, notamment à basse vitesse et sur chaussée dégradée avec un volant insensible. En revanche, en conduite dynamique, le manque d’informations relayées par le volant devient vite perturbant…

Confort

Hélas dépourvue d’une suspension adaptative, l’Infiniti affiche quelques faiblesses quant au filtrage des irrégularités à basse vitesse. Le constat s’améliore à mesure que la vitesse augmente, sans toutefois afficher la souplesse et la maîtrise d’une Mercedes Classe C ! Reconnaissons toutefois que notre modèle était équipé des suspensions « Sport » et… que le bilan global reste satisfaisant, d’autant que la sellerie affiche un agréable moelleux ! Seuls les appuie-têtes peuvent se révéler gênant pour les moyens et grands gabarits.

Budget

Une fois n’est pas coutume, commençons par la consommation : principalement utilisée sur routes et autoroutes à allure légale, notre Q50 se sera contentée de 6,3 l/100 km ! La faible consommation et le généreux réservoir (74 litres) confèrent à notre nippone une autonomie franchement confortable ! Si la version de base à boîte manuelle annonce des émissions de 114 g CO2/km, notre modèle Sport à boîte auto affiche quant à lui, 128 g CO2/km.

Question tarif, encore une bonne nouvelle : le rapport prix/équipement se veut assez alléchant ! S’il existe une Infiniti 2.2D à partir de 33.400 €, nous vous conseillons toutefois de passer à la finition Premium (36.000 €), voire à la Sport (40.530 €), nettement plus généreuses sur le plan de l’équipement. Enfin, si vous craignez le déplacement jusqu’à Bruxelles pour l’entretien, soyez rassurés, le garage se charge de prendre votre véhicule sur camion et de vous en livrer un autre en échange.

Conclusion

Indubitablement, la Q50 est une belle réussite. Très plaisante à conduire, elle taquine les berlines allemandes en avançant des arguments chocs, comme un bon rapport prix/équipement, un comportement sympa, un service clientèle aux petits soins et… un logo assez inhabituel ! Reste encore à soigner l’insonorisation et quelques petits détails pour bousculer tout ce joli monde…

 

 

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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