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{"fr":"Emblème Audi RS2 sur carrosserie bleue avec logo Porsche distinctif.","nl":"Audi RS2 embleem op blauwe carrosserie met opvallend Porsche-logo."}
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Essai oldtimer : Audi RS2 (1994), lettres de noblesse

Grâce à cette RS2 élaborée avec Porsche, Audi a non seulement offert ses lettres de noblesse au suffixe « RS » de sa famille de sportives, mais aussi aux breaks survoltés en général. Et pour une première tentative, on peut dire que ce break déménage !

Écrit par Jean-Francois Christiaens

7 Juillet 2025

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Nous sommes au début des années 1990 et Audi souffre encore d’un déficit d’image par rapport à ses compatriotes, BMW et Mercedes. Pour dynamiser ses anneaux, Audi a certes déjà misé sur le sport automobile avec succès grâce à sa transmission intégrale quattro, donnant naissance à la légendaire Audi Quattro Sport. Mais pour enfoncer le clou, Audi frappe à la porte de Porsche pour dynamiser son break 80 (B4). L’idée : proposer le premier break « hautes performances » du marché ! De quoi attaquer, par la bande, les berlines survoltées déjà proposées par la concurrence à l’époque.

La RS2 est-elle une Audi ou une Porsche ?

Partant de la base de l’Audi S2 Avant, version déjà sportive du break d’Ingolstadt, Porsche ne s’est pas contenté d’un simple coup de tournevis. Avec cette RS2, on peut véritablement parler de voiture « hybride ». Au sens initial du terme bien sûr, avant que ce mot ne prenne une connotation écologique ! D’une part, on conserve les qualités reconnues du break Audi pour son visage « familial ». Mais quand on fait parler la poudre, on sent bien la patte Porsche d’autre part. Il faut dire que Porsche a revu non seulement le look du modèle, mais aussi le moteur, les freins et les liaisons au sol. Les RS2 voyaient d’ailleurs le jour dans l’usine Porsche de Zuffenhaussen. Elles y étaient réassemblées à partir d’Audi S2 prémontées dans l’usine Audi de Salzgitter. Sous l’égide de Porsche, l’Audi S2 devenait alors « R » S2 (RennSport) comme on peut le lire sur le logo. Un break hybride, on vous disait !

Emblème Audi RS2 sur carrosserie bleue avec logo Porsche distinctif.
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Détails extérieurs Porsche…

Au premier coup d’œil, la signature Porsche dans la partition est indéniable. Et pour tout vous dire, ce sont justement ces détails spécifiques qui m’ont donné le sourire en découvrant le modèle tout droit sorti de la galerie D’Ieteren mis à notre disposition pour cette prise en main. Il faut dire qu’il affichait, en plus, le coloris Bleu Nogaro mis en avant pour le lancement de la Bête à l’époque. Ajoutez à ça les pare-chocs spécifiques développés pour cette RS2, ses rétroviseurs obus empruntés à la Porsche 911 (993) de l’époque. Mais surtout, les jantes Porsche Cup inimitables laissant percevoir les gros étriers de frein siglés, bien sûr, aussi Porsche. Bref, tous les détails qui ont éveillé mon amour (toujours intact comme je m’en suis encore rendu compte au volant de la RS 6 Avant Performance) pour les breaks démoniaques dans mon enfance !

Audi RS2 bleue garée sur une route, entourée d'arbres et ciel nuageux. Roues Audi avec étriers de frein Porsche rouges, détaillant l'association de marques automobiles. Audi bleue sur allée de gravier devant un bâtiment historique en pierre.
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… et qualité intérieure Audi

En se glissant à bord, avant de tomber sous le charme des petits détails ajoutés par Porsche, c’est avant tout la qualité de fabrication Audi de l’époque qui interpelle. Certes, notre modèle d’essai n’est que peu kilométré quand on compare avec les RS2 d’occasion qui affichent parfois plus de 300.000 km au compteur. Mais la qualité de construction de cette RS2 est indéniable. Les matériaux sont solides et l’ensemble donne l’impression d’avoir été taillé pour traverser les années sans montrer le moindre signe d’usure. Et malgré un amortissement sensiblement raffermi, on n’a d’ailleurs pas entendu le moindre craquement de mobilier durant notre essai !

Touches sportives suggestives

Mais cette RS2 n’est pas une Audi 80 Avant comme les autres. On s’installe sur de superbes sièges baquets tendus de cuir épais et lisse (et donc ultra glissant). Et, comble du bonheur, on découvre non seulement des compteurs à fond blanc devant ses yeux mais aussi plusieurs petits manomètres supplémentaires. Et c’est là qu’on se rend compte à quel point de simples aiguilles peuvent aujourd’hui nous manquer à l’heure des tableaux de bord bardés d’écrans ! Sans parler des gros chiffres rouges de la climatisation, au graphisme doucement suranné, entourés de vrais boutons ! Le bon vieux temps, quoi.

Tableau de bord voiture avec compteur de vitesse et tachymètre détaillés, affichage km/h et mph. Tableau de bord voiture avec trois jauges : voltmètre, pression d'huile, température moteur. Intérieur d'une Audi avec des sièges en cuir noir et volant sportif.
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Symphonie du 5 en ligne majeure

Coup de clé (autre époque oubliée qu’on redécouvre avec bonheur) : le cinq cylindres s’ébroue avec sa voix rauque inimitable. Mais si on retrouve bien le cinq en ligne 2.2 l à 20 soupapes de l’Audi S2 sous le capot, la partition jouée par le bloc une fois passé entre les mains des spécialistes de Zuffenhausen est bien différente. Avec son gros turbo KKK et son échappement spécifique, le moteur développe cette fois 315 ch et 410 Nm. Pour l’époque, c’est prodigieux. A titre de comparaison, la BMW M3 E36 contemporaine tire 286 ch et 320 Nm de son six cylindres. Avec, bien sûr, sa transmission intégrale quattro et sa boîte de vitesses à 6 rapports, cela permet à ce break des 90’ d’afficher des performances… de Porsche : 0 à 100 km/h en 5,4 s et une vitesse de pointe de 262 km/h !

Compartiment moteur Nissan RB26DETT, mise en valeur de l'ingénierie automobile de performance.
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Break à (presque) deux visages

Le temps de laisser cette précieuse mécanique chauffer, on démarre en douceur. L’occasion d’apprécier le visage familial de cette RS2 Avant 1994. Même s’il faut bien reconnaître que l’embrayage viril, la poigne nécessaire pour changer les rapports, la précision de la direction et le filtrage ferme des amortisseurs ne laissent pas vraiment de doute sur les capacités sportives de l’engin. Le moteur se montre néanmoins plutôt docile aux bas régimes et le confort général de bon aloi.

Mode d’emploi à saisir

Mais c’est surtout sur des routes dégagées qu’on prend plaisir à jouir du deuxième visage de cette RS2. Et là, on n’est pas déçu. Même s’il faut bien reconnaître que cette sportive ne s’offre pas pleinement au premier venu comme de nos jours. Il faut prendre le temps de faire connaissance avant de pouvoir en jouir pleinement. Son gros turbo ne se réveille pas avant 3.000 tr/min ; impose un temps de réponse assez longuet et s’essouffle ensuite assez brutalement passé 5.000 tr/min. Mais après quelques instants, on comprend le mode d’emploi. Et la magie opère : la boîte à 6 rapports permet de rester idéalement dans la bonne plage d’utilisation lors des accélérations. En jouant du « talon-pointe » lors des freinages pour anticiper le temps de réponse du turbo, les reprises sont fulgurantes. Et là, les performances qui paraissaient à première vue seulement « passables » deviennent explosives. Le tout avec un vrai caractère bien trempé.

Audi RS2 bleue garée devant un bâtiment en briques, vue de derrière. Audi RS2 bleue sur une route sinueuse avec ciel partiellement nuageux. Audi RS2 bleu sur route avec arbres en arrière-plan, jantes argentées distinctives.
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Combien coûte une Audi RS2 Avant d’occasion ?

Sans avoir vraiment le temps de profiter aussi des liaisons au sol retravaillées par Porsche (a priori, la voiture vire quand même plutôt à plat malgré ses 1.600 kg) et de la transmission quattro avec son différentiel central autobloquant, il est déjà temps de rendre les clés de cette RS2 « comme neuve ». Bonne nouvelle pour les amateurs à la recherche d’une occasion : compte tenu du succès rencontré par le modèle lors de son lancement, Audi et Porsche en ont finalement assemblés 2.908 unités pour 2.200 prévues initialement. Néanmoins, aujourd’hui, il faut tabler sur un budget minimal en occasion de 50.000 €. Mais les plus beaux exemplaires peuvent rapidement réclamer 20.000 € à 30.000 € de plus.

Jean-Francois
							Christiaens

Jean-Francois Christiaens

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