Nous l’avions déjà évoqué dans notre essai de l’Omoda 5 hybride, mais le duo Omoda-Jaecoo prévoit une large extension de sa gamme dans les mois à venir. Actuellement, trois modèles sont commercialisés : les Omoda 5, Jaecoo 7 et Omoda 9. En 2026, ils seront rejoints par les Omoda 5 hybride, Jaecoo 5, Omoda 7 et Jaecoo 8. Ce dernier est un grand SUV familial qui s’attaque au segment des Skoda Kodiaq, Volkswagen Tayron, Hyundai Santa Fe et Peugeot 5008. Pour se démarquer, le Jaecoo 8 mise sur ses capacités en tout-terrain et sur une expérience « First Class » à bord. Promesse tenue ?
Design
Jaecoo : une marque pensée uniquement pour l’export
Le Jaecoo 8 a fait ses débuts mondiaux en 2023 et est déjà commercialisé en Chine sous le nom de Chery Tiggo 9. Vous l’aurez compris, le nom « Jaecoo » n’existe pas en Chine : il s’agit d’une marque exclusivement développée pour les marchés étrangers. Voilà qui explique également pourquoi son style semble moins baroudeur que celui du Jaecoo 7 : ces deux modèles proviennent de lignes de production différentes.
Leur seul véritable point commun est la calandre « en cascade » à barrettes verticales. Pour le reste, le Jaecoo 8 affiche des lignes plus élégantes que le Jaecoo 7 (et le future 5), qui est plus anguleux. Ses dimensions ? Il mesure 4,82 m de long, 1,93 m de large et 1,699 m de haut, avec un empattement de 2,82 m. À titre de comparaison, le J8 est environ 6 cm plus long que le Skoda Kodiaq.
Un design inspiré et réussi
L’intérieur du Jaecoo 8 est, comme souvent avec les voitures chinoises, assez générique. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais il lui manque une vraie personnalité (les intérieurs Omoda-Jaecoo varient aussi fortement d’un modèle à l’autre). Le volant rappelle un peu Land Rover, tandis que la planche de bord évoque certaines Mercedes. Cela dit, Jaecoo réussit à offrir une ambiance premium, surtout face aux intérieurs souvent austères des marques généralistes. Les matériaux au toucher sont doux, hormis le (faux) bois. Lors de notre premier contact, deux versions étaient exposées : une avec intérieur noir, l’autre en cuir couleur cognac. Reste à voir lesquelles arriveront en Belgique…



Expérience
5+2 places assises
Avec ses 4,82 mètres, le Jaecoo 8 peut accueillir jusqu’à 7 passagers. Sur certains marchés asiatiques, il est aussi proposé en configuration 5 ou 6 places. Il faudra donc voir quelle version sera commercialisée chez nous... Cela dit, on est clairement sur une configuration « 5+2 » plutôt qu’un véritable 7 places : les deux sièges arrière sont difficiles d’accès et l’espace pour la tête est trop limité pour des adultes. C’est donc une solution d’appoint, ce qui est assez fréquent sur ce segment, mais les Kodiaq, Santa Fe et 5008 offrent davantage d’espace. Heureusement, la deuxième rangée de sièges est réglable en deux parties et offre un bel espace pour les jambes et la tête, avec des appuie-têtes moelleux en prime.
Un équipement plus étoffé que chez les concurrents
Le coffre reste utilisable, même en configuration 7 places : 200 litres avec tous les sièges en place, 738 litres en version 5 places et jusqu’à 2.021 litres une fois tous les sièges arrière rabattus. De quoi facilement loger quelques meubles IKEA ! A l’avant, le Jaecoo 8 chouchoute ses passagers : le siège passager « Queen Seat » peut être entièrement allongé avec un repose-jambes supplémentaire, ce qui est parfait pour une petite sieste en route ! En outre, les deux premières rangées bénéficient du chauffage et de la ventilation des sièges. A l’avant, les occupants profitent en outre d’une fonction massage !
High-tech, mais pas toujours ergonomique
Et ce n’est pas fini côté technologie ! Les deux écrans de 12,3 pouces sur la planche de bord sont devenus monnaie courante. Mais le Jaecoo 8 va un peu plus loin que la concurrence avec un système audio Sony à 14 haut-parleurs (y compris dans les appuie-têtes avant !), deux chargeurs sans fil 50 W pour smartphones, un affichage tête haute et un système de stationnement autonome. Apple CarPlay et Android Auto sont disponibles en version sans fil.
Nous n’avons pas encore pu tester le système d’infodivertissement en profondeur, mais il semble que de nombreuses fonctions soient enfouies dans des menus complexes. Quelques commandes physiques subsistent toutefois sur la console centrale (mode de conduite, volume, dégivrage, sièges chauffants) : c’est déjà ça !




Conduite
Super Hybrid System de l’Omoda 9
En Asie et en Australie, le Jaecoo 8 est également disponible avec un moteur essence turbo de 2 litres, mais chez nous, il ne devrait être proposé qu’en version plug-in hybride. Celle-ci combine un moteur essence de 1,5 litre à trois moteurs électriques, pour une puissance totale de 395 kW (537 ch) et 650 Nm. Cela vous dit quelque chose ? En effet, il s’agit du même groupe motopropulseur SHS P que celui de l’Omoda 9 SHS (Super Hybrid System) ! Plus imposant, le Jaecoo 8 met toutefois un peu plus de temps à atteindre sa vitesse de croisière : le 0 à 100 km/h est ainsi abattu en 5,8 secondes. La vitesse maximale n’est pas encore connue, mais elle sera probablement limitée à 180 ou 200 km/h, les moteurs électriques assurant l’essentiel de la propulsion.
Jusqu’à 145 km en mode électrique
Pour alimenter ces trois moteurs électriques, il faut évidemment une batterie conséquente. Et Jaecoo l’a trouvée : une batterie LFP de 34,4 kWh fournie par CATL, offrant une autonomie électrique d’environ 145 km (les chiffres pour l’Europe ne sont pas encore communiqués). Grâce à un réservoir d’essence de taille standard, l’autonomie totale devrait dépasser 1.200 km. La recharge rapide est également possible : de 30 à 80 % en 18 minutes.
Pas aussi foudroyant qu’attendu
Nous n’avons malheureusement pas encore pu évaluer la consommation ni l’autonomie lors de cette courte première prise en main. Mais les quelques tours effectués sur la piste d’essai nous ont déjà permis de nous faire une idée des performances du système hybride et du comportement dynamique. Et il en ressort que le Jaecoo 8, malgré ses plus de 500 ch, privilégie avant tout la souplesse et la stabilité. Les accélérations sont franches, mais pas aussi explosives qu’on pourrait le croire. Et en pleine charge, on entend clairement le moteur essence grimper dans les tours !
Taillé pour l’autoroute
Ce n’est donc pas vraiment un SUV destiné aux amateurs de sportivité. La position de conduite n’est d’ailleurs pas parfaite : pour les grands gabarits, le volant ne se rapproche pas assez du corps. L’assistance de direction est également assez ferme, renforçant cette impression de lourdeur (aucun poids officiel n’a encore été communiqué, mais le Jaecoo 8 dépassera sans doute les 2 tonnes). Nous pensons donc qu’il sera plus à l’aise sur les longs trajets autoroutiers que sur de petites routes sinueuses. Il nous faudra donc l’essayer de manière plus approfondie sur nos routes pour confirmer ce ressenti, de même que pour juger de l’efficacité des aides à la conduite.



Budget
Prix du Jaecoo 8 2026 en Belgique
C’est encore un grand point d’interrogation : Jaecoo n’a pas encore annoncé les prix ni la date de lancement précise du Jaecoo 8. Ce qui est sûr, c’est qu’il sera positionné au-dessus du J7 SHS (à partir de 36.900 euros). On peut donc estimer un prix de départ entre 40.000 et 45.000 euros. À ce tarif, l’équipement de série devrait déjà être très complet, comme c’est souvent le cas avec les marques chinoises.
Ce tarif le place dans la même fourchette que la concurrence. Le Skoda Kodiaq débute à 40.490 euros, mais la version PHEV coûte au minimum 47.045 euros. Le Peugeot 5008 est un peu plus abordable : 38.070 euros en essence, ou 46.660 euros en version hybride rechargeable. Le Volkswagen Tayron (à partir de 52.990 euros) et le Hyundai Santa Fe (à partir de 59.995 euros !) sont quant à eux, nettement plus chers.
Verdict
Il faudra encore patienter pour connaître son prix exact, mais le Jaecoo 8 SHS semble à nouveau miser sur un excellent rapport qualité/prix. Ou, pour le dire autrement, il en offre beaucoup pour votre argent ! A bord, l’atmosphère se veut premium, le confort est optimal, la technologie dernier cri et le design séduit. Ses deux sièges de coffre sont toutefois exigus et son comportement routier ne semble pas au niveau de ses concurrents occidentaux. Les clients belges lui en tiendront-ils rigueur ? Tout dépendra, une fois de plus, du prix final…













