François Piette

14 JUN 2006

un cœur gros comme ça !

De loin, on ne voit qu’une Audi A4. Cependant, à y regarder de près, certains détails troublent. Les énormes jantes de 18 pouces et les ailes bodybuildées trahissent le caractère trempé d’une RS4, à l’instar de deux grosses sorties ovales de pot d’échappement ou des rétroviseurs peints en gris mat.

En fait, c’est surtout au bruit que l’on reconnaît le nouveau monstre produit par la division Quattro GBMH. Très sourd, profond et exaltant, ce son devient vite une drogue. Une simple pression sur le bouton « S » situé sur le magnifique volant et l’échappement actif se libère davantage grâce à une gestion du moteur différente. Plus gadget qu’indispensable, cette fonction permet de sublimer les oreilles et évite l’utilisation de l’avertisseur sonore en ville. Une simple pression des gaz et la route se libère, tant elle est impressionnante ! Vitrine technologique Lancée fin d’année dans notre pays, la RS4 a d’abord été commercialisée en berline. Afin de proposer une gamme complète de sportives, Audi propose maintenant l’A4 survitaminée en break (Avant) et en cabriolet. Véritable pièce d’orfèvrerie, le cœur de la bête est un V8 atmosphérique d’une cylindrée de 4,2 litres qui développe une puissance de 309 kW (420 ch) à 7800 t/min ! Commandé par une boite de vitesse manuelle à 6 rapports, ce bloc emmène l’allemande de 0 à 100 km/h en 4,9 secondes (4,8 pour la berline). Pour faire passer toute cette cavalerie, Audi a doté la RS4 de la transmission intégrale permanente Quattro qui fonctionne selon un rapport de 60/40 pour l’arrière et l’avant. Grâce à un différentiel central autobloquant Torsen qui gère la répartition du couple entre les trains roulants, cette répartition peut varier selon le type de terrain sur lequel la voiture évolue. Deux « packs » de sièges A l’intérieur, l’environnement ne change pas beaucoup par rapport à une A4 normale. Seuls les sièges baquets marquent vraiment la différence. Très enveloppants, ces derniers sont vraiment sans reproche. Disponibles sur demande et sans supplément, les sièges « confort » plus conventionnels satisferont les grands rouleurs par leur assise moins « costaude ». Sinon, pour le reste, la finition frise comme d’habitude la perfection tant les assemblages et les matériaux sont de bonne qualité. Empire des sens Sur la route, la RS4 flatte les sens grâce à son comportement de « gentille fille », ses performances de haut vol et sa sonorité jouissive. En aucun cas, elle se révèle piégeuse tant sa transmission Quattro est efficace. Malheureusement, cette technologie a tendance à gommer quelque peu les sensations de pilotage qu’on aurait peut-être voulu plus « viriles ». Avalant la route à une allure impressionnante, à l’instar de sa consommation qui peut atteindre les 20 l/100 km, la RS4 est vraiment bluffante. Cependant, vendue à partir de 77 000 € en version Avant et à 87 000 € en cabriolet, elle fait payer cher son exclusivité. D’autant plus qu’il faut aller visiter l’épais catalogue des options pour bénéficier d’un équipement complet.
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