La BMW M2 2023, soit la M2 de deuxième génération, rompait avec les codes de sa devancière. Tant au niveau des mensurations et du poids que du style. Mais le cœur de la recette restait, heureusement, identique : un six cylindres en ligne explosif, des seules roues arrière motrices et la possibilité de commander l’ensemble au travers d’une boîte manuelle si on préfère. Tous ces ingrédients sont encore de mise avec le nouveau millésime 2025. Mais avec une pincée d’améliorations mécaniques, dont principalement encore 20 canassons sauvages supplémentaires à dompter dans l’écurie, et électroniques.
Design - BMW M2 Coupé
Géant vert
Dans la lignée des derniers produits BMW M, voire BMW en général, la M2 de deuxième génération ne mise pas sur un design consensuel. Ce nouveau millésime 2025, concentrant ses améliorations sur son moteur et son info-divertissement, ne change rien à cette donne. On retrouve donc la même allure générale taillée à la serpe que celle découverte en 2023. Et les appendices saillants qui semblent sortis de l’imagination d’un disciple de Picasso dans sa période cubiste. On aime ou pas. Mais en tous les cas, on peut dire objectivement que cette BMW M2 en impose et annonce, façon Hulk, clairement la couleur quand on la découvre. Et on ne parle pas uniquement du « Vert Java » de notre modèle d’essai, l’une des nouvelles teintes BMW Individual ajoutées au millésime 2025 (5.050 € l’option tout de même). Les quatre sorties d’échappement (désormais traitées en noir en série), les ailes musclées, les pneus larges chaussés sur des jantes redessinées et le toit noir en carbone (toujours proposé en option pour économiser 6 kg haut perchés) indiquent au premier regard que cette BMW M2 n’attend que le feu, vert bien sûr, pour lâcher sa cavalerie. Par contre, pas de « queue de canard » pour cette M2 2025. Cet appendice reste bien l’apanage de la nouvelle M2 CS qui chapeaute la gamme avec ses 530 ch !
Aérateurs restylés et…
Quand on se glisse à bord, on découvre a priori aussi le même poste de conduite que celui du millésime précédent. On remarque tout de même l’apparition de nouveaux aérateurs, au centre de la planche de bord. Ils sont commandés par des petits boutons saillants qui permettent de régler le sens du flux d’air par des mouvements de rotation et d’inclinaison. Ils semblent un peu « légers » à l’usage. Mais pourquoi pas. Au moins, on ne doit pas faire coulisser son doigt sur un écran pour une manœuvre aussi « bête » que régler le flux d’air, c’est toujours ça de sauvé…
… nouveaux volants
Un autre changement sensible au bout des doigts se trouve juste devant le conducteur. BMW a développé deux nouveaux volants pour la M2. Le volant M en cuir, de série, est désormais doté d’une jante à fond plat et de branches modifiées. Mais on retrouve toujours le repère central rouge en position 12 heures, les palettes de changement de vitesses de la boîte automatique et, bien sûr, surtout les deux boutons « M »(agiques). Ces M1 et M2 permettent en effet d’un claquement de pouce de sélectionner l’une des deux configurations individuelles préenregistrées. C’est pratique. Pour être complet, notons qu’un volant « M Alcantara » est désormais aussi disponible en option, avec le même design. Et, pour les amateurs de touches colorées, signalons que les sièges M Sport en cuir Vernasca optionnels peuvent désormais être commandés dans une variante bicolore rouge/noir.



Expérience - BMW M2 Coupé
BMW OS 8.5
L’évolution technique la plus notable sur cette BMW M2 millésime 2025 réside toutefois dans l’apparition d’une nouvelle évolution du BMW iDrive. On retrouve toujours les deux grands écrans constituant le double panel incurvé de respectivement 12,3 et 14,9 pouces. Mais ils fonctionnent maintenant sous le BMW Operating System 8.5. Cela autorise notamment de pouvoir commander plus facilement les fonctions du système de climatisation ainsi que le chauffage des sièges et du volant via un menu spécial situé dans la zone inférieure de l'écran. Bien sûr, cela reste moins commode que de bons vieux boutons… qu’on ne retrouve d’ailleurs quasiment plus du tout à bord de cette M2. Mais l’ergonomie nous a semblé tout de même meilleure que sur le précédent millésime sur ce point. Pour le reste, cette M2 mérite son blason BMW et offre une connectivité de pointe. Et des équipements haut de gamme. Le BMW Live Cockpit Professional, en option, intègre d’ailleurs désormais aussi l’« Augmented View » sur l’écran de contrôle de ce nouveau millésime. Bref, cette M2 est une vraie voiture premium au quotidien, avant d’être aussi une sportive.
M Traction Control
Justement, côté « sportive », la M2 2025 reprend, bien sûr, à son compte les menus spécifiques de sa devancière. Comme l’analyseur de « drift », par exemple, qui cote la qualité de vos ruades. Plus pratiquement, le bouton « Setup » permet aussi d’accéder directement aux options de réglage du moteur, de la suspension M adaptative (offerte en série), de la direction, des freins mais aussi de la fonction « M Traction Control ». Elle permet de définir des seuils d’intervention pour limiter le patinage des roues en fonction de ses aptitudes. Une aide, assez fine offrant un réglage allant de 0 à 10, bienvenue pour dompter la brutale Allemande en fonction des conditions d’adhérence (ou de son degré d’éveil) du moment.
4 places et un coffre pratique
Pour le reste, la BMW M2 reste pratique à l’usage pour un bolide de cette trempe. Elle prend certes la forme d’un coupé 2 portes, ce qui ne rend pas son accès vers les places arrière très pratique. Mais elle ménage un espace suffisant pour quatre adultes, même si les places arrière ne sont pas gigantesques au vu de l’encombrement extérieur qui atteint maintenant près de 4,60 m (4,58 m) contre, pour rappel, seulement 4,47 m pour la première M2 du nom. Mais elles ont le mérite d’exister. Et avec 390 l, le coffre se montre aussi plutôt spacieux et pratique, par rapport aux rangements exigus proposés par des coupés sportifs comme l’Alpine A110 R70 ou la Lotus Emira. Rappelons, de plus, que les rivales teutonnes en format hatchback, la Mercedes-AMG A 45 S et l’Audi RS3 Sportback, ne présentent pas, non plus, un coffre plus vaste (370 l pour l’AMG et seulement 282 l pour l’Audi).



Conduite - BMW M2 Coupé
480 ch et 600 Nm
On l’a écrit, outre l’arrivée de l’OS 8.5 pour piloter le système d’infodivertissement, l’autre amélioration majeure consentie par BMW pour cette nouvelle version de la M2, c’est l’ajout de 20 pur-sang supplémentaires dans son écurie. De 460 ch sur le précédent millésime, le six cylindres en ligne 3.0 l TwinPower Turbo passe ainsi à 480 ch. Une évolution plus symbolique que réellement nécessaire. Honnêtement, on ne s’était pas dit une seule fois au volant de la précédente mouture qu’on « manquait un peu de moteur » dans certaines situations… C’était, en fait, plutôt l’inverse compte tenu du couple camionesque qui mettait déjà constamment les boudins arrière à l’épreuve. Et c’est encore « pire » sur le millésime 2025, puisque le couple maximal passe maintenant de 550 Nm à 600 Nm. Du moins sur les modèles équipés de la boîte M Steptronic à huit rapports de série, comme notre modèle d’essai. Le couple reste fixé à 550 Nm avec la boîte manuelle.
0,1 s plus rapide… en théorie
Malgré l’augmentation de puissance, la vitesse de pointe de la M2 reste fixée à 250 km/h ou 285 km/h avec le pack M Driver en option. Peu importe la transmission retenue, la puissance accrue du moteur réduit tout de même de 0,1 seconde le temps d’accélération de 0 à 100 km/h. Ce qui nous donne 4,0 s pile avec la boîte automatique ou 4,2 s avec la boîte manuelle. Enfin, ça c’est pour la théorie. Ou au moins pour les revêtements bien abrasifs avec une météo clémente. Car dans la pratique, les sprint de 0 à 100 km/h se transforment souvent en séances de rodéo. A tout le moins avec des conditions « automnales » comme durant notre essai. Et il faut alors avoir un « gros cœur » (pour rester poli) et des réflexes bien affûtés pour conserver son pied dans le phare jusqu’à 100 km/h sans frémir. Les ruades, parfois brutales, interviennent en effet encore au-delà des 80 km/h. Effectuer un launch control avec une quatre roues motrices est bien plus reposant. Mais aussi moins gratifiant, il faut le reconnaître. Cela dit, il est possible de laisser les aides électroniques fonctionner. Ce qui rend bien sûr la manœuvre plus aisée.
Sportive polymorphe
En fonction des réglages retenus, cette M2 est en effet une sportive polymorphe. Avec tous les curseurs réglés en confort, c’est une voiture premium rapide, facile à conduire et globalement assez confortable malgré un typage d’amortissement ferme. On peut aussi basculer vers les modes plus sportifs, tout en laissant l’ESP en mode intermédiaire « MDM ». On se retrouve alors au volant d’une sportive nettement plus… sportive à dompter. Les performances deviennent clairement explosives et les tentatives de ruades régulières. Mais il faut souligner la subtilité du réglage électronique du système de stabilité en mode sport MDM. Il permet de jouir de dérives grisantes à l’accélération tout en rendant la tenue de cap générale encore facilement maîtrisable en limitant les angles autorisés. Enfin, on peut aussi déconnecter complètement l’ESP. Mais même ce mode off permet encore, on l’a dit, de doser finement l’antipatinage sur 10 niveaux. De quoi apprendre, idéalement sur des pistes fermées et pas sur la route, à dompter progressivement la bête. C’est gratifiant. Mais honnêtement, il faudra déjà avoir une (très) solide expérience de pilotage et d’excellents réflexes pour exploiter tout le potentiel de cette M2. L’empattement assez court, les larges pneus arrière (285/30 ZR20), le poids total qui atteint 1.800 kg et le couple maximal déboulant sans arrêt entre 2.650 et 6.130 tr/min imposent clairement un peu d’humilité… La M2 doit rester sous contrôle, soit de l’électronique, soit d’un pilote au sang-froid et aux réflexes affûtés. La précédente M2, nettement plus légère et moins puissante, était plus progressive dans ses réactions et plus facile à dompter.




Budget - BMW M2 Coupé
Prix BMW M2 2025
La BMW M2 2025 reste disponible sous la barre des 80.000 € peu importe la transmission retenue. Elle démarre à 79.300 € avec son (excellente) boîte automatique. Si on veut commander la boîte manuelle, il faut payer un petit supplément, mais à ce niveau de prix, il reste anecdotique : 79.810 €. Si votre comptable le demande, lorgner vers la version équipée de 3 pédales fait aussi évoluer son homologation CO2 de 220 à 228g/km. Mais à nouveau, à ce niveau, cela reste aussi plutôt anecdotique. Cela correspond à des consommations officielles de respectivement 9,7 et 10,1 l/100 km. Un appétit moyen que l’on pourra égaler en conduite réelle, avec un tempo coulé et décontracté. Cravacher le six cylindres 3.0 l suralimenté mènera en revanche rapidement à des sommets bien plus élevés. Au total, sur l’ensemble de notre essai, nous avons relevé une consommation moyenne réelle de 14,3 l/100 km. Mais avouons que les précédents conducteurs de cette M2 ont su se montrer plus raisonnables face à l’appel du six-en-ligne. La consommation moyenne « depuis la sortie d’usine » affichée dans l’ordinateur de bord, soit sur 8.923 km, n’était « que » de 11,5 l/100 km.
Options indispensables sur la BMW M2 2025
De série, la M2 est déjà correctement équipée. Notamment sur le plan dynamique, avec son différentiel M Sport ou encore sa suspension adaptative M. Comme avec toute bonne BMW qui se respecte, on peut toutefois rapidement faire grimper la note finale. Soit par petites touches (255 € pour le volant chauffant, par exemple), soit par touches plus ou moins moyennes (2.655 € pour le toit en carbone ou 5.210 € pour le Plus Pack, par exemple), soit carrément à la grosse louche (14.235 € pour le M Race Track Pack, par exemple). Au final, notre exemple vert flashy avançait un prix options comprises de 95.530 €.
BMW M2 ou BMW M3 ?
Avec son prix de départ de moins de 80.000 €, la BMW M2 2025 reste toutefois compétitive par rapport à ses rivales compte tenu de ses six cylindres et de ses 480 ch. Un coupé sport propulsion, comme la Lotus Emira V6 de 406 ch, démarre à 119.900 €. Il faut aussi compter plus de 80.000 € (81.105 €) pour la Toyota GR Supra avec son six cylindres de 340 ch. Du côté des « hot hatch » premium, la vieillissante Mercedes-AMG A 45 S, avec son quatre cylindres de 421 ch, n’est pas beaucoup moins chère (à partir de 76.472 €). L’Audi RS3 Sportback (cinq cylindres, 400 ch) est en revanche plus agressive côté tarif, avec un prix de départ de 69.060 €. Mais finalement, la plus grande rivale de cette BMW M2 pourrait aussi être sa grande sœur M3. Elle est disponible, aussi en 480 ch, à partir de 97.500 €. Pour le même prix que notre M2 d’essai options comprises, on aurait donc aussi pu repartir au volant d’une M3 « dépouillée ».
Verdict - BMW M2 Coupé
La BMW M2 2025 reste l’une des dernières sportives « caractérielles » du marché. Une propulsion à l’ancienne, catapultée par un moteur rempli à tous les étages. Un peu trop, d’ailleurs, en fonction des conditions d’adhérence. Heureusement, le calibrage fin de ses aides à la conduite permet un réglage à carte de son tempérament, avec un large spectre allant de la rapide voiture premium jusqu’à la machine à drift.















