François Piette

12 AOÛ 2014

Volkswagen Golf R : La Golf ultime ?

300 chevaux dans une Golf ! Vous imaginez ? Vous vous dites que cela doit donner un monstre brutal, supersonique et à ne pas mettre entre toutes les mains… Pas si sûr…

Manifestement, les Golf GTI ne suffisaient plus à satisfaire les plus difficiles d’entre vous car en 2002, VW a glissé au chausse-pied un V6 de 3,2 litres, sous le capot de sa Golf IV. Depuis, toutes les générations de Golf ont connu leur variante « R », d’abord avec un gros V6 à aspiration libre, puis avec des 4 cylindres turbo, mais dans tous les cas, avec 4 roues motrices !

Une S3 bradée ?

Du côté technique, cette Golf ressemble très fort à sa cousine Audi S3. A savoir, un 4 cylindres de 2 litres turbo de 300 chevaux à l’avant, une boîte manuelle 6 de série (ou, en option, une unité automatique DSG 6), ainsi qu’une transmission intégrale qui répartit la puissance sur les quatre roues, avec toutefois une préférence pour les roues avant.

Esthétiquement…

D’accord, les jantes de 18 ou 19 pouces passent difficilement inaperçues, de même que la quadruple sortie d’échappement. Mais tout de même, pour le reste, cette Golf R reste relativement discrète et même les boucliers retravaillés ne font pas trop dans la démesure. On apprécie les feux arrière assombris qui annoncent discrètement la couleur…

Bleu, je veux !

Dans l’habitacle, le bleu s’invite sur les aiguilles ainsi que dans les bandes lumineuses de contre-portes… Voilà qui donne une petite touche « Tokyo by night » à l’ensemble ! Le sportif, le vrai, s’intéressera plutôt aux sièges très enveloppants, à la position de conduite suffisamment basse et au volant à la jante bien épaisse. Et pour la petite histoire, le compteur grimpe à 320 km/h mais la voiture est limitée à 250 km/h…

C’est une Golf… Ou presque…

Pratique et facile comme une Golf, cette variante R ? Pas tout-à-fait, pour être honnête… D’abord, le rayon de braquage est presque digne d’un pétrolier ! Ensuite, sachez que le coffre perd son double fond et 40 litres de volume. On n’en fera pas un drame, car le volume restant satisfera la majorité d’entre nous.

Des modes comme s’il en pleuvait !

A l’instar de l’Audi S3, la Golf R propose plusieurs modes de conduite agissant sur divers paramètres tels que le moteur, la boîte, la direction, la climatisation, la suspension adaptative… De quoi se tailler une voiture sur-mesure via le mode « personnalisable », même si, de vous à moi, je me suis principalement contenté du mode « Normal ».

En cause ? Une sonorité envahissante et très artificielle sur le mode « sport » et une suspension dure comme du bois sur ce même mode ! Quant au mode confort, il inflige une direction trop légère. Mais chacun ses goûts…

Golf supersonique

Cela dit, question efficacité et performances, la Golf R est un très méchant loup ! Sous une apparence anodine, elle est capable d’enfumer bien des sportives de renom, grâce à une incroyable disponibilité mécanique : à 2.000 tr/min, ça pousse fort… Mais pas autant qu’à 4.000 tr/min où le moteur semble trouver un second souffle ! Quelle machine ! Avec son système « launch control », la Golf R est créditée d’un temps de 4,9 secondes pour le 0 à 100 km/h. La boîte DSG fait des merveilles en enquillant les rapports à la vitesse de l’éclair.

Efficace… Trop, peut-être ?

Quelles que soient les conditions, la Golf R semble inébranlable. Ses 4 roues motrices lui assurent une sécurité et une efficacité sidérantes, qui autorisent des moyennes supersoniques même quand les éléments naturels se déchainent ! La rigueur est de mise, avec un train avant précis et un amortissement réussi (sauf sur le mode sport, où il devient presque sautillant). Comprenez que la Golf R suit sa trajectoire comme si elle était posée sur des rails… Ce qui est presque décevant, car le train arrière n’ira pas enrouler le virage, à l’inverse de la cousine Audi S3 plus portée sur la gaudriole !

Une belle polyvalence et une faible consommation

Si l’on excepte la voix grave du moteur qui nous semble peu naturelle depuis l’habitacle, la Golf R est aussi reposante et facile à conduire que n’importe quelle autre Golf. Peut-être plus encore, avec cette inépuisable réserve de puissance et les 4 roues motrices. A la condition expresse de ne pas trop chatouiller la zone rouge, il est parfaitement possible de réaliser une moyenne inférieure à 10 l/100 km.

Budget

A 37.650 € le morceau et quelques mesquineries sur la liste des équipements de série, la Golf R n’est pas donnée… Quoique si l’on se penche sur la question, ses rivales sont plus chères !

Conclusion

Cette Golf R, mérite-t-elle les 6.000 € supplémentaires réclamés par rapport à une Golf GTI ? Une fois n’est pas coutume, notre réponse est oui ! La sécurité des 4 roues motrices et le punch supplémentaire du moteur constituent les arguments chocs. Diaboliquement efficace, la Golf R se présente vraiment comme une « Über-Golf », une Golf GTI ultime qui pousse très loin les performances sont (trop) compromettre la facilité d’utilisation. Ce qui nous amène à la question suivante, le ferions-nous ? Là, la réponse est différente… Car si le supplément est justifié, une GTI ne procure pas moins de plaisir pour autant…

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