Jean-Francois Christiaens

19 MAR 2019

Pourquoi la vente en ligne exclusive des voitures n’est pas encore pour demain !

Tesla et d’autres nouveaux acteurs automobiles entendent bousculer les codes et miser sur la vente en ligne pour leurs voitures… comme pour une simple paire de chaussures ou un livre ! Mais la révolution totale n’est certainement pas encore pour demain.

La prolifération de boutiques en ligne a profondément changé notre shopping quotidien, au grand dam des commerçants. De nos jours, il est presque possible de tout commander sur internet, d'une paire de chaussures, à de nouveaux vêtements ou même un nouveau matelas. Et pourquoi pas une voiture, après tout ?

Réservé aux trouble-fêtes ?

Bien que cette idée puisse paraître farfelue, notamment compte tenu du tarif sensiblement plus onéreux d’une voiture par rapport aux autres objets de notre quotidien, c'est pourtant le pari que font certains constructeurs, comme Tesla, Polestar ou Lynk&Co. Ces « trouble-fêtes » veulent révolutionner le réseau de distribution archaïque mis en place par les constructeurs de l’ancienne école pour économiser les frais liés à un réseau de vente/distribution physique.

Pas aussi simple ?

Mais tout cela n’est pas aussi simple à réaliser qu’un clic de souris ! En début de ce mois, Tesla annonçait ainsi qu'elle fermerait toutes ses boutiques pour se consacrer exclusivement à la vente en ligne… avant de se rétracter, notamment sous la pression des clients mais aussi de la chute du cours de son action en bourse. La marque californienne annonce maintenant qu'elle conservera une grosse partie de ses concessions. Il n’est plus question que de fermer seulement de 10 à 30 % des stores existants.

Pop-up stores automobiles

Dans le domaine de la vente en ligne, le Chinois Geely veut aussi jeter un pavé dans la mare avec ses nouvelles marques Polestar et Lynk&Co. La nouvelle Polestar 2, présentée à Genève, peut notamment être commandée via internet. Pour son autre marque, plus généraliste, Lynk&Co, le groupe chinois veut aussi révolutionner la mobilité en se concentrant sur l’achat ou la location de ses modèles en ligne. Néanmoins, Lynk&Co a aussi déjà annoncé son intention d’installer une série de pop-up stores afin de présenter « physiquement » ses nouveaux modèles au public dans les grandes villes. Et pour l’entretien ? L’avantage de ces deux marques qui annoncent miser sur les concessions virtuelles... est de pouvoir bénéficier du réseau « traditionnel » de la marque cousine Volvo pour le service après-vente !

Mon concessionnaire va-t-il disparaitre ?

Il est certain que le rôle de la concession automobile traditionnelle va évoluer sensiblement dans les prochaines années. Mais malgré les effets d’annonce, cette révolution n'en est pour l'instant qu'à ses balbutiements. Les facettes touchant à l'entretien et à la réparation des véhicules ne disparaitront notamment pas, même si elles aussi vont se réduire progressivement avec l’avènement des voitures électriques qui nécessitent moins de maintenance. Et les vendeurs ? Ils devraient progressivement se muer en informateurs. Des sortes d'« Apple Genius » pour automobiles chargés de finaliser avec vous l’achat ou, plutôt la location ou l’utilisation partagée, de votre future voiture.
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