Bruno Wouters

23 MAR 2014

Mercedes‑Benz Classe C: baby Benz ou baby S?

Que de chemin parcouru depuis la naissance de la 190 (W201) en 1982! Cette cinquième génération (W205). Chaque génération voit progresser l'habitabilité et la sécurité, mais aucune sans doute n'était arrivée à faire presque passer au second plan la gamme supérieure, la classe E. Car que lui reste-t-il, à cette classe E, presque désuète en regard de la nouvelle C, et à peine plus logeable?

Car la W205 a bien grandi: dix centimètres en longueur, huit centimètres en empattement, quatre centimètres en largeur, de quoi se rapprocher dangereusement de la classe E, avec en prime un habitacle exceptionnellement soigné et attractif. Inutile de préciser combien cette C sait se montrer valorisante.

La ligne profite de ces nouvelles proportions pour afficher son dynamisme, reprenant à son compte l'offre de la génération précédente, à savoir deux proues bien différenciées. L'une, plus sportive, reprend l'énorme étoile au milieu de la calandre, un héritage des mythiques SL, l'autre arborant la calandre statutaire des berlines de la marque, surplombée de l'incontournable étoile au bout du capot.

Malgré ses nouvelles mensurations, la baby Benz gagne une centaine de kilos sur la balance, par une construction hybride aluminium/acier de la coque. Le dessin particulièrement soigné de celle-ci permet d'avancer des chiffres exceptionnels en termes d'aérodynamique, avec un Cx de 0,24 pour la C220 BlueTEC EFFICIENCY Edition. Tout concourt à ce résultat, jusqu'aux volets pouvant occulter complètement la calandre!

Cocon

Si la ligne extérieure donne un coup de vieux à la génération précédente (et à la classe E!) en s'inspirant de la récente classe S, elle frappe encore plus par son aménagement intérieur, en évitant les excès de la "S" et en proposant une planche de bord particulièrement racée et raffinée. Matériaux et design se conjuguent pour offrir un habitacle plaçant la nouvelle "C" au sommet. Notre coup de cœur, assurément!

Bien entendu, l'accent est mis sur le large écran trônant au sommet de la console, tel un iPad posé sur son support, d'une diagonale de 7 à 8,4 pouces (17,8 à 21,3 cm) suivant la dotation. A défaut d'écran tactile, la navigation s'opère par un pavé tactile doublé d'une molette. Une fois de plus, le constructeur (et certains de nos collègues) s'extasient sur la formidable intuitivité offerte, un avis que décidément nous ne partageons guère. Mais, bonne nouvelle, Mercedes travaille à l'intégration du système CarPlay d'Apple. Peut-être y gagnerons-nous une intuitivité, celle qui permet enfin à Mamy d'échanger des sms avec ses petits-enfants depuis qu'ils lui on offert un iPhone pour sa Noël!

Chère sécurité

La classe C peut maintenant recevoir un affichage tête haute directement dans le pare-brise, qui reprend la vitesse, les indications du GPS et des messages d'avertissement. C'est d'ailleurs au niveau de la sécurité et des différentes aides à la conduite que les concepteurs de la "C" ont mis l'accent. Rapide tour d'horizon: L'Attention Assist qui alerte le conducteur en cas d'inattention ou de fatigue. Le Collision Prevention Assist Plus, qui peut freiner ou stopper la voiture si le conducteur ne réagit pas. Le Distronic Plus, qui assiste le conducteur dans les embouteillages en suivant le véhicule qui précède. Le Pre-Safe, qui peut détecter un piéton et freiner si le conducteur ne réagit pas. L'avertisseur de franchissement de ligne, qui peut empêcher une sortie de voie involontaire.

Citons encore pour rappel l'aide au parking, la caméra à 360°, l'assistant de signalisation routière, l'assistant de feux qui ajuste le cône lumineux en fonction des véhicules environnants, et nous en oublions certainement. Parmi les petits "plus" amusants, le recyclage de l'air ambiant qui s'enclenche dans les tunnels, ceux-ci étant détectés par les infos du système GPS!

Une offre qui s'étendra

Si le choix des motorisations se limite pour l'instant à la C 220 BlueTEC diesel de 170 ch et aux C180 et C200 essence (respectivement 156 et 184 ch), l'offre s'élargira très rapidement et nous avons pu, lors de cette présentation, prendre le volant de différents modèles dont, par exemple, la "modeste" C 200 BlueTEC, mue par un 1.6 L diesel d'origine Renault, développant ici 136 ch. Et ce fut une bonne surprise! Ce bloc s'est montré plus silencieux que les 2.2 L d'origine Mercedes!

Certes, les 136 ch ne permettaient pas des prestations dynamiques aussi franches que les 170 ch de la 220 ou les 204 ch de la 250, mais en adoptant une conduite paisible et coulée, on ne se sent pas un instant puni à son volant, profitant d'un confort et d'un silence de marche exceptionnels.

Plus confortable que sportive

Si le confort est préservé sur les autres modèles, on regrette toutefois l'isolation phonique perfectible des blocs diesel d'origine Mercedes. Rien de rédhibitoire, mais le petit bloc fait mieux.

La classe C peut disposer d'une suspension pneumatique "AIRMATIC" avec pilotage en continu de l'amortissement, laissant le choix entre différents modes (Eco, Confort, Sport, Sport+ et Individual). Ces modes agissent sur les suspensions, mais aussi la réactivité de la pédale de gaz et de la direction.

A défaut d'une sportivité clairement affichée, la "C" fait preuve d'un joli dynamisme, avec des mouvements de caisse bien maintenus, une direction légère et précise, et dans tous les cas, un confort exceptionnel. Seul bémol, une boîte automatique qui n'égale pas la ZF à huit rapports montée par exemple chez BMW ou Jaguar. Sa réactivité laisse à désirer en conduite sportive, avec des passages brutaux et des rétrogradages trop lents. Mais achète-t-on une classe C pour aller faire le zazou sur la route des crêtes?

Mercedes-Benz a frappé fort avec sa petite dernière, et l'offre en plein déploiement devrait répondre à toutes les demandes, de l'hybride à la 4MATIC. Baby S?

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