François Piette

15 FÉV 2007

Le modèle de la dernière chance

Devenue l’unique modèle de la marque, la Smart Fortwo a été revue totalement. Plus grande et plus confortable, elle demeure toujours la reine des villes.

Lors de sa présentation à la presse il y a quelques mois, la nouvelle Smart Fortwo a jeté un pavé dans la mare du constructeur. En effet, en proies à de graves difficultés financières, ce satellite du groupe Daimler-Chrysler a subit une sérieuse crise d’amaigrissement. Peu rentables, les Roadster et Forfour sont passées à la trappe pour laisser champ libre à sa majesté la Fortwo, seul succès commercial à ce jour. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, les dirigeants de la jeune marque ont décidé de refondre entièrement le modèle phare. Cependant, ces derniers ont développé un produit dans la continuité de son prédécesseur, dans le style surtout. En effet, lorsqu’on se trouve face à la petite nouvelle, peu de détails la différencient vraiment de l’ancienne. Pourtant, les nouvelles normes de sécurité l’on rendue 5,5 cm plus longue et 3,1 cm plus large et ceci se traduit par plus d’habilité à l’intérieur. Passons les détails extérieurs qui ont changé (feux arrières doubles, capot plushaut, etc.) pour se concentrer sur l’habitacle. Afin de satisfaire au marché américain auquel la Smart s’attaque pour la première fois, la petite puce des villes reçoit un nouveau tableau de bord horizontal recouvert de tissus « fashion ». Conservant ses petits espaces de rangements coulissants très partiques, l’ensemble est joli à regarder mais certains assemblages et matériaux sont encore perfectibles. Plus grave, le volant est entièrement fixe et ne permet aucun réglages ! Placée sur le plancher entre les deux sièges, la clé de contact trône devant le petit levier de la boite de vitesse séquentielle si chère au constructeur. Plus vaste que l’ancien, le coffre du coupé possède une capacité de 220 litres, permettant enfin d’accueillir un minimum de courses au supermarché. Présentée également dans sa version cabriolet, la Smart reçoit une capote qui se rétracte entièrement de façon électrique. Légères améliorations Sur l’ancienne version, le défaut majeur résidait dans la boite de vitesse séquentielle dont les passages étaient de rapports étaient beaucoup trop lents, causant des à-coups désagréables. De plus, en mode « tout automatique », la transmission se révélait extrêmement pataude et exaspérante. Pour la nouvelle mouture de la Fortwo, une nouvelle unité ZF à 5 rapports remplace la boite tant décriée. Commandée via le levier central ou par des palettes situées derrière le volant (en option), celle-ci se montre un peu plus convaincante à l’usage. Cependant, bien que plus rapides qu’avant, les passages de rapports sont encore trop lents par rapports à d’autres boites robotisées du marché. De même, le mode automatique reste proscrit hors de la ville. Plus préoccupant est l’étagement bizarre de celle-ci ! En effet, les deux derniers rapports sont beaucoup plus « longs » que les autres. En particulier, la 5eme qui fait plus office d’overdrive que d’un rapport à part entière. Le régime moteur est tellement bas qu’il est presque impossible d’accélérer une fois la dernière enclenchée. Etant donné que les moteurs ont peu de couples, il est absolument nécessaire de rétrograder en côte ou pour un dépassement, et la consommation en prend un coup. Nouveaux moteurs essence La Fortwo reçoit trois nouvelles mécaniques 3 cylindres d’origine Mitsubishi de 999 cc. Les deux premiers, atmosphériques, développent respectivement 45 et 52 kW pour un couple de de 89 et 92 Nm. Le haut de gamme possède un turbo qui lui procure une puissance de 62 kW et 120 Nm de couple. Repris de l’ancienne, le diesel passe quant à lui à 33 kW au lieu de 30 kW précédemment. Lors de notre essai, la 52 kW essence s’est montrée « limite » dès la moindre côte avec pourtant votre serviteur seul à bord. Plus convaincante, la version turbo dispose de la pêche dont les plus petites mécaniques manquent. Idéale pour se faufiler partout en toute agilité, elle n’est jamais à la traîne. Malheureusement, elle est aussi la plus gourmande de la gamme avec une consommation annoncée de 4,9 litres qui peut grimper très vite si l’on profite de son punch. A noter que les vitesses de pointe ont été améliorées avec 135 km/h pour la diesel et 145 km/h pour les versions essence. Pour la première fois, la Smart peut recevoir en option une direction assistée qui facilite les manœuvres en villes. Même si elle est plus grande que l’anciennes, l’allemande reste néanmoins la championne du créneau et du parking dans des trous de souris. Agrémentée de nouvelles mécaniques plus puissantes, elle n’est quand même pas très à l’aise hors des agglomérations où sa sensibilité au vent latéral la rend instable, malgré des suspensions revues. Conçue pour la ville, elle doit être utilisée en conséquence. Revendiquant sa différence, la Fortwo doit être vue comme un véhicule atypique qui fait payer cher son côté pratique.
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