Selon des sources proches de Reuters, Suzuki a suspendu la production de la Swift. En cause : une pénurie de composants provoquée par les nouvelles règles strictes imposées par la Chine sur l’exportation de matières premières rares.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Début avril, le ministère du Commerce chinois a introduit une série de nouvelles réglementations concernant l’exportation de plusieurs terres rares et aimants, largement utilisés dans le secteur automobile. Ces matériaux sont indispensables à la fabrication des voitures électriques, mais aussi des véhicules à moteur thermique. Plusieurs constructeurs tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme, car le manque de matières premières chez les fabricants et leurs sous-traitants commence à perturber la planification de la production !

Suzuki interrompt la production de la Swift

Suzuki a déjà pris des mesures en suspendant la production de la Swift du 26 mai au 6 juin en raison d’un manque de pièces. La reprise partielle est prévue pour le 13 juin, et la reprise complète ne pourrait intervenir qu’après le 16 juin… Tout dépend de l’approvisionnement en matériaux. Toutefois, il n’est pas certain que la situation se clarifie d’ici là !

Si la Chine a décidé de bloquer les exportations de terres rares et d’aimants, c’est en riposte à la guerre commerciale en cours avec les États-Unis. Les entreprises commerçant avec la Chine doivent désormais obtenir une nouvelle licence d’exportation, un processus particulièrement lent. Et même une fois cette licence en main, le passage des produits à la douane chinoise prend plus de temps qu’à l’accoutumée !

Le secteur automobile réagit à la domination chinoise

Les associations professionnelles multiplient les appels à réduire la dépendance envers la Chine pour ces ressources. Mais dans quelle mesure cela est-il réaliste ? L’industrie minière chinoise représente à elle seule 69 % de la production mondiale de terres rares, dont 90 % sont transformées sur le territoire chinois. Pas moins de 94 % des aimants utilisés dans les véhicules électriques dans le monde proviennent également de Chine !

Et quid de l’industrie automobile européenne ? Elle non plus, n’échappe pas aux conséquences des restrictions. BMW indique que plusieurs de ses fournisseurs sont déjà touchés par ces nouvelles mesures. Mercedes-Benz (tout comme Nissan) affirme intensifier ses efforts pour se prémunir contre la pénurie de matériaux. Du côté de Volkswagen, la situation semble pour l’instant sous contrôle.

Quoi qu’il en soit, et au-delà de la question environnementale, voilà une raison supplémentaire pour les constructeurs d’investir dans la recherche de technologies moins dépendantes de ces matériaux rares et coûteux.