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Essai: Mercedes Classe X 250d, la benne étoilée

Avec le Classe X, Mercedes s’aventure sur un terrain à défricher : celui des pick-up premium. Des concepts a priori antinomiques. Antinomiques, vraiment ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 03 avril 2018
  • Mercedes-Benz
3,2
score VROOM
  • 3,5
    Performance
  • 3,0
    Tenue de route
  • 3,5
    Confort
  • 3,5
    Équipement
  • 3,5
    Sécurité
  • 3,0
    Prix/Qualité
  • 2,5
    Consommation
  • 3,5
    Global
Avantages et inconvénients
  • Capacités de chargement
  • Confort global... pour un pick-up
  • Equipement disponible pour le segment
  • Prestations routières convaincantes
  • Présentation soignée pour le segment
  • Consommation réelle
  • Encombrement conséquent
  • Poids total conséquent
  • Position de conduite
  • Prix élevés

Légitime tant dans le marché des voitures premium que dans celui des véhicules utilitaires, Mercedes était le mieux placé pour proposer le premier pick-up premium. Préfigurés par des concepts dès octobre 2016, les modèles de série s’exposent dans les concessions européennes depuis la fin de l’année dernière. Mais ce n’était qu’une première étape : la commercialisation du Classe X va débuter en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande en ce début 2018. L'Argentine et le Brésil recevront, quant à eux, leurs exemplaires au début de l’année prochaine. Car c’est bien l’intérêt de ce nouveau modèle ajouté à la gamme Mercedes : s’attaquer, d’un côté, à des marchés à grands volumes friands de la silhouette pick-up. Et, de l’autre, séduire les clients à la recherche d’un « 4X4 » premium mais offrant une fiscalité allégée.

Base connue

Pour limiter l’investissement et réduire le temps de gestation, Mercedes n’a pas développé en interne l’intégralité de son Classe X. Ce n’est pas un secret : ce nouveau pick-up se base sur le Nissan Navara, lui-même déjà rebadgé Alaskan chez Renault. Bref, les modèles proposés par l’Alliance Renault-Nissan avec laquelle les synergies industrielles consenties avec l’allemand Daimler s’intensifient de plus en plus.

Signé Mercedes !

Pas question, toutefois, de simplement apposer l’étoile Mercedes sur la calandre du Nissan Navara. Les modifications esthétiques sautent au premier regard : calandre, capot, ailes, phares… tout est spécifique. Aucun panneau de carrosserie n’est repris à l’identique sur le Classe X. Voilà qui assure une certaine présence à ce nouveau pick-up, notamment grâce à sa grande étoile signant une calandre plutôt impressionnante. Mais c’est surtout à l’intérieur que le changement d’univers par rapport aux cousins est le plus sensible. La présentation est moins utilitaire, la finition plus soignée et les matériaux plus flatteurs. Certes, on retrouve toujours une majorité de plastiques durs, plus robustes pour une utilisation utilitaire, dans les parties basses. Mais on note aussi la présence de quelques plastiques moussés sur les parties les moins exposées. On ne retrouve, en outre, pas le système d’info-divertissement signé Nissan des Navara et Alaskan mais bien le module caractéristique des produits Mercedes.

Molette centrale

L’écran tactile intégré à la planche de bord des cousins cède donc sa place à un écran, flottant au-dessus de la planche de bord, commandé par une molette située sur la console centrale. Une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que cela permet de naviguer dans le menu même avec des mains sales ou des gants dans des environnements poussiéreux (c’est un pick-up après tout !) sans risquer de griffer l’écran. Par contre, il faudra s’habituer à l’ergonomie du système un peu plus complexe à appréhender. Et, surtout, se contenter de moins d’espaces de rangement.

Dossier très droit

Uniquement proposé en version double-cabine, le Mercedes Classe X présente un habitacle spacieux pour 5 personnes. Un peu plus large que ses cousins, le pick-up Mercedes libère un plus grand espace pour les coudes. La banquette présente également un dessin plus marqué assurant un meilleur maintient. Par contre, on y retrouve toujours un dossier assez droit qui rend les longs trajets plutôt inconfortables. Côté pratique, la banquette à l’arrière peut néanmoins toujours être relevée pour permettre le transport d’objets plus fragiles à l’intérieur de l’habitacle.

17 fûts de bière !

Les nouvelles proportions offertes par Mercedes à son Classe X, notamment des voies sensiblement élargies par rapport au Nissan Navara, lui permettent de présenter une benne aux dimensions plus généreuses que celle de ses cousins. On peut, notamment, y glisser une euro-palette tant en longueur qu’en largeur ce qui est inédit sur le segment. La benne présente, en effet, une surface XXL de 1,59 m de long sur 1,56 m de large avec un renfoncement réduit à 1,21 m (mais donc toujours suffisant pour caser une palette de 1,20 m) entre les passages de roue. Une « surface au sol » de 2,46 m² qui peut accepter jusqu’à 1,1 tonne de charge. Pour donner une idée, Mercedes précise que cela permet notamment de charger 17 fûts de bière de 50 litres !

En attendant le V6

Sur le plan mécanique, le Classe X pourra jouir d’un V6l diesel signé Mercedes pour assoir définitivement son positionnement premium. Et donc faire face au Volkswagen Amarok V6, son plus proche concurrent. En attendant, le Classe X reprend à son compte le quatre cylindres 2.3l diesel d’origine Renault. Un moteur proposé, comme chez Nissan et Renault, dans une version à simple turbo de 163 ch ou à double suralimentation de 190 ch. Le couple passe alors de 403 Nm à 450 Nm. Chez Mercedes, ces versions sont siglées respectivement X 220d ou X 250d. Le futur V6 3.0l diesel, intitulé X 350d, développera quant à lui 258 ch et 550 Nm de couple.

Propulsion ou 4X4

Ce futur V6 diesel bénéficiera également d’une transmission intégrale permanente dotée d’un différentiel central. Ce qui signifie que l’on pourra aussi bénéficier d’une transmission intégrale pour évoluer sur les routes. Les X 220d et X 250d se contentent quant à eux d’une transmission plus basique : propulsion avec mode 4X4 « enclenchable » en option. En pratique, on évolue sur la route en propulsion et l’on tourne la molette vers « 4H » uniquement quand les conditions se détériorent pour bénéficier d’une transmission intégrale. En cas de besoin, on peut également passer vers la position « 4L » qui permet de jouir d’une gamme de rapports courts. Pour une utilisation encore plus sévère, Mercedes propose d’opter en outre pour un différentiel arrière verrouillable combiné à des pneus off-road mais aussi une garde au sol légèrement surélevée (+ 2 cm).

Souverain

En route, il faut encore accepter quelques caractéristiques héritées de l’univers utilitaire. Comme une position de conduite perfectible (le volant est implanté assez bas et n’est pas réglage en profondeur) et, surtout, une direction très démultipliée (quasiment 3,5 tours de volant de butée à butée) et au rendu très artificiel. Dommage, car pour le reste, le Classe X se montre plutôt « souverain » sur les routes. Son insonorisation paraît relativement soignée (une fois son moteur, claquant à froid, arrivé à température) et les performances offertes par le quatre cylindres de 190 ch de « notre » version X 250d déjà largement suffisantes. On peut d’ailleurs déjà tracter jusqu’à 3,5 t avec le quatre cylindres. Le confort de marche paraît aussi plutôt convaincant pour le segment grâce à l’abandon de l’essieu arrière rigide au profit de roues arrière indépendantes comme sur le cousin Nissan Navara. Signalons, en outre, que Mercedes a sensiblement fait évoluer les trains roulants (voies plus larges, garde au sol légèrement abaissée, réglages d’amortisseurs différents) pour rendre le Classe X plus routier.

Inconvénients de la formule

À l’usage, le Classe X ne peut gommer les inconvénients classiques des pick-up. Comme un encombrement XXL (5,34 m), un rayon de braquage handicapant (13,4 m) une benne relativement haute (80 cm du sol) accessible via une ridelle plutôt lourde à manipuler et une consommation réelle assez élevée. Comptez au minimum 10 à 12l avec le bloc quatre cylindres de 190 ch et sa (bonne) boîte automatique à 7 rapports comme sur notre modèle d’essai. Bon, par contre, on jouit d’une fiscalité d’utilitaire. Autrement dit : nettement plus allégée que pour un SUV traditionnel équivalent !

Plus cher, forcément…

Par rapport à ses cousins japonais et français, le pick-up allemand s’offre plusieurs équipements spécifiques. Notamment un système de freinage automatique d’urgence avec détection des piétons, des freins arrière à disques (contre des tambours sur les cousins), une lunette arrière à ouverture électrique, un avertisseur de franchissement de ligne ainsi que de nombreux renforts et matériaux insonorisant spécifiques (qui augmentent le poids d’environ 100 kg au passage !). Le tarif de base passe ainsi à 37.447€ pour le X 220 d en 4X2. Comptez néanmoins un minimum de 42.894€ pour le X 250 d 4Matic, comme notre exemplaire d’essai, dans sa version de base Pure voire 46.899€ avec l’exécution Progressive au style plus soigné. Et même 52.078€ en version Power aux détails cosmétiques plus « premium ».

Verdict

Le Classe X est bien le premier pick-up proposé par une marque premium… mais pas vraiment le premier pick-up premium du marché ! La différence est subtile. Mais le Classe X ne se démarque finalement pas, hormis par son blason plus noble, vraiment à l’usage des Volkswagen Amarok ou Ford Ranger les plus huppés proposés au catalogue. Reconnaissons-tout de même à Mercedes d’avoir sensiblement fait évoluer la présentation, les réglages et l’équipement optionnel de son Classe X par rapport à ses cousins Nissan et Renault pour en faire bien plus qu’une simple version « rebadgée » du Navara. Mais ce sont des attentions qui, bien sûr, se paient !

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?

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