En 2011,
Subaru a décliné la XV de la berline Impreza, qui se distingue par une
suspension relevée et un certain nombre de détails de carrosserie. De plus en
plus de constructeurs reprennent cette astuce aujourd'hui, mais pour Subaru, cette
manœuvre a largement porté ses fruits. En 6 ans, 700.000 exemplaires de ce
modèle de niche ont été vendus dans le monde, dont plus de la moitié (360.000)
ont réussi à séduire l’Amérique du Nord.
Ce succès
n'est pas si illogique non plus, car la Subaru WRX STI et les titres mondiaux
du rallye disparaissent peu à peu de la mémoire collective et la marque est
particulièrement appréciée pour ses pratiques SUV. Ils représentent pas moins
de 87 % de toutes les ventes, qui n'ont cessé d'augmenter depuis 6 ans.
Mieux qu'un Evoque
En
parallèle à cette nouvelle génération de la XV, l’Impreza est de retour après
quelques années d'absence. Ce qui fait que la XV est encore plus perçue comme
une Impreza surélevée. Et avec une garde au sol de 220 millimètres, elle fait
mieux que nombre de SUV. Le Range Rover Evoque offre par exemple une garde au
sol de « seulement » 211 millimètres, tandis que le crossover Nissan
Qashqai se limite à 200 millimètres.
X-Mode
Pour être
crédibilisé en tant que tout terrain qualifié, la XV est livrée de série avec
le « X-Mode » qui gère la réponse de la boîte de vitesses, le moteur,
les freins, le contrôle de la stabilité et le Hill Descent Control en cas de
promenade sur route non pavée.
Et comme
toutes les Subaru qui se respectent, elle possède aussi une véritable
transmission intégrale permanente, avec une répartition de couple statique de
60-40 (avec une préférence pour l'essieu avant). De nombreux SUV et crossover proposent
une transmission intégrale à la demande : la XV peut donc faire la
différence en termes de traction dans des circonstances difficiles.
Impressionnante hors route...
Clôturons
donc le chapitre sur les capacités hors route - qui, soyons honnêtes, n’est pas
si pertinent pour le marché belge – pour conclure avec nos impressions de
conduite. Eh bien, cette petite Impreza surélevée s’en tire avec les honneurs...
Grâce à sa
garde au sol, elle lisse les grosses bosses ! D'autre part, de par sa
traction exceptionnelle, elle grimpe toujours sans souci et sans faire patiner
ses roues, même sur une pente raide gelée de 35 degrés.
... et parfaitement sûre
Plus
important pour notre pays, voyons comment la XV se comporte sur la route. La
nouvelle plate-forme ultra-rigide efface le « flou artistique » de la précédente
XV, notamment parce que les barres antiroulis sont maintenant fixées à la
structure de la carrosserie plutôt qu’aux bras de suspension. Le roulis est quasiment
supprimé : selon Subaru, il a été réduit de près de 50 %.
Les
Japonais sont tellement convaincus de leur nouvelle venue qu'ils nous ont
permis d’essayer les deux générations sur circuit, aussi longtemps que nous le
voulions. Et nous confirmons avec conviction : c’est en effet le jour et la
nuit. Les tendances aux roulis sont beaucoup plus limitées, vous avez beaucoup
plus de contrôle sur la voiture à la limite - par exemple lors d’une manœuvre évasive
- et le volant est aussi bien plus précis.
Boxer catégorie poids léger
Cette XV
a-t-elle des défauts ? Pas beaucoup. L'intérieur a été amélioré à pas de géant
et approche sans exagération, de nombreux modèles haut de gamme. Lexus, par
exemple, pourrait devenir chatouilleux... La sécurité est à un niveau sans
précédent et la XV a recueilli des scores élevés sur les crash-tests officiels
du monde entier.
Le talon
d'Achille provient principalement des deux moteurs, tous deux à quatre cylindres
à essence : un 1.6 l de 115 ch et 150 Nm et un 2.0 Di (injection directe) de
156 ch et 196 Nm. Le premier semble fort anémique sur papier, mais parce que la
XV est livrée de série avec une transmission automatique CVT (Lineartronic), le
couple est lissé sur toute la plage de régimes.
Résultat :
un sprint de 0 à 100 km/h en 13,4 secondes et une vitesse maximale de 175 km/h.
Ce n'est... pas très rapide. En pratique, la XV s’en sort bien jusqu’à 70 km/h
mais au-dessus, elle semble à la peine…
Cher deux litres
Le moteur
deux litres met 3 secondes de moins pour atteindre les 100 km/h. Mais parce que
Subaru le livre uniquement avec le plus haut niveau d'équipement (Premium), il
vous en coûte 31.595 €, soit 8.500 € de plus que le 1,6 l dans sa version Pure
la moins chère (22.995 €).
D'autre
part, l'équipement est très complet, notamment sur cette version Pure. En plus
de la transmission intégrale, de la transmission automatique et du X-Mode
susmentionnés, toutes les XV reçoivent également l’EyeSight. C'est le système
de conduite semi-autonome développé en interne qui fonctionne sur la base de deux
caméras au lieu d'un radar et qui balaie le sol avec beaucoup d’application.
Les équipements
« de luxe » tels que les sièges chauffants, les capteurs de pluie et
de lumière, le Bluetooth, les 4 vitres électriques et beaucoup, beaucoup plus
sont de série. Et avons-nous mentionné que cette XV se distingue également par
sa suspension très confortable, son excellente insonorisation et sa facilité
d'accès ?
En conclusion
Avec cette
XV, Subaru ignore de nombreuses tendances du marché. Cette voiture ne veut pas
être inutilement sportive, ne présente pas un design révolutionnaire et ses
moteurs préfèrent la conduite détendue. Elle séduit avec un équipement particulièrement
étendu dès la version de base, promet un grand confort et, pour ce que ça vaut
dans notre pays, des capacités en tout terrain à mettre mal à l’aise un certain
nombre de marques avec une forte réputation en la matière. Ce n'est pas une
voiture qui vous séduit lors d'un premier essai routier, mais elle finit par
vous convaincre au fil des kilomètres…