Essais

Nouvelle recette!

La Skoda Rapid, certes attractive, avait du mal à cacher une conception prenant pour cible des marchés moins exigeants que les nôtres. Il y avait donc place dans la gamme pour un modèle plus en phase avec nos attentes.

  • Wouters Bruno
  • 10 octobre 2013
  • Skoda
Avantages et inconvénients
  • 1.2 tsi attractif
  • Finition soignée
  • Habitabilité
  • Plastiques durs
  • Trains roulants à la peine

La Rapid Spaceback affiche une silhouette compacte deux volumes, plus conforme aux attentes européennes, donnant ainsi à la Rapid un coup de jeune, une fraîcheur bienvenue. Elégante sans tapage ni ostentation, sa ligne devrait plaire au plus grand monde (ne devrait déplaire à personne!) et vieillir sans se démoder trop vite. Les variantes à toit vitré fixe avec hayon spécifique lui donnent même un air sportif et branché. Du bon boulot, surtout avec les contraintes de proportions de la voiture, par ailleurs fort étroite.

Jeune

Comme toujours chez Skoda, l'habitabilité étonne par sa générosité, un sentiment encore renforcé par l'importance des surfaces vitrées. Ce qui ne gâte rien, l'espace dévolu aux occupants n'oblitère pas le volume de chargement, qui reste particulièrement vaste, oscillant de 415 à 1.380 litres. On apprécie au passage les astuces "Simply Clever", allant du grattoir à vitre dans la trappe à essence aux tapis réversibles, en passant par le support de GSM, les petites poubelles dans les portes ou le double fond et les nombreux filets dans le coffre. La banquette arrière peut se fractionner asymétriquement et intégrer une trappe à skis.

Correctifs

La Rapid s'était fait un peu "chambrer" lors de son lancement pour un comportement en deçà de certaines concurrentes. Le staff Skoda semble en avoir tenu compte, puisque la Spaceback hérite d'une direction électro-mécanique en remplacement de l'assistance électro-hydraulique. Cette nouvelle assistance de direction varie en fonction de la vitesse et permet en outre de gagner du poids et de la place.

Moteurs

Au niveau des motorisations, la Spaceback reprend des blocs connus, à savoir pour l'essence le trois cylindres MPI 1.2 L de 75 ch, le 1.2 TSI en 86 et 105 ch, et enfin le 1.4 TSI de 122 ch, ce dernier uniquement disponible avec la boîte DSG à sept rapports. Le 1.2 L 105 ch reçoit une boîte six, le MPI et le 85 ch se contentant de la boîte cinq.

En diesel, l'offre se limite au 1.6 TDI, disponible en deux niveaux de puissance: 90 et 105 ch, le 90 ch pouvant aussi être accouplé à la boîte DSG à sept rapports. Notons la version GreenLine du 1.6 TDI 90 ch, qui affiche un modeste 3,8 L/100km avec 99 g/km de rejets. Cette version se différencie par le Start&Stop, la récupération d'énergie au freinage, les pneus à faible résistance au roulement, mais aussi par des optimisations aérodynamiques diverses. Des packs GreenTec sont disponibles pour tous les moteurs, hormis le MPI. Ils incluent le Start&Stop, la récupération d'énergie et les pneus à faible résistance, pour des économies oscillant entre 4 et 11%. Vous suivez?

Sportive?

Lors de cette présentation de la Spaceback sous un ciel italien particulièrement morose, les responsables de la marque insistent lourdement sur la première incursion de la marque dans le segment des compactes deux volumes, mettant l'accent sur le côté "jeune", sportif et dynamique de leur dernier produit. Et de fait, malgré une relative étroitesse de la caisse, la Spaceback affiche un profil net et élancé, "bien dégagé derrière les oreilles" comme écrirait mon collègue, qui se reconnaîtra en lisant ces lignes! Certaines options, comme le toit vitré ou le hayon à vitre arrière prolongée accentuent le dynamisme de la ligne, tout comme le choix des jantes qui s'étend jusqu'au 17".

Tranquille

Seul problème, ce positionnement "sportif" et "dynamique" ne se ressent guère au niveau des prestations du châssis. Pas de plateforme MQB, ici, mais un (vieux) train avant de Polo, qui fait ce qu'il peut, avec des prestations en deçà de ce qu'offrent certaines concurrentes nettement mieux nanties sur ce plan. Le plumage "sportif" promet plus que ce que peut le ramage "paisible"… Erreur de casting?

Ne nous méprenons pas, la Spaceback n'est pas une mauvaise voiture (et loin s'en faut!) mais il ne faut pas lui demander ce qu'elle ne peut offrir. Utilisée tranquillement, "en bon père (ou mère!) de famille", elle offre des prestations tout-à-fait correctes et ne vous fera pas regretter d'avoir choisi une motorisation modeste. Nous avons en effet été particulièrement séduits par la 1.2 TSI: souple, performant, silencieux et exempt de vibrations, il se montre bien suffisant pour mouvoir la masse de 1150 kg.

Laquelle retenir?

Le 1.2 TSI de 105 ch n'apporte pas grand chose de plus: s'il apporte dans la corbeille 20 ch de mieux, sa sonorité se fait plus présente dans l'habitacle. Le diesel ne semble ici guère attractif malgré ses qualités. Poids, bruit, vibrations typiques du diesel et un couple plus généreux parfois difficilement contenu par le train avant ne le rendent guère séduisant. Amateurs de roues à profil bas, passez votre chemin: hormis du bruit de roulement, de l'inconfort et la ponction dans votre portefeuille, elles n'apportent rien!

Alors, un bon plan, la Rapid Spaceback? En vous contentant de l'excellent 1.2 TSI de 86 ch, pourquoi pas? La Spaceback apporte dans la corbeille le sérieux et la qualité auquel le constructeur tchèque nous a habitué, avec pour seul bémol des plastiques durs omniprésents (mais soigneusement ajustés: aucun bruit de mobilier à déplorer!), et une habitabilité remarquable. Restera à jauger le rapport prix/équipement, face à une concurrence sans pitié sur ce segment!

 

 

 

Lire plus:

À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
Photos ©: Bruno Wouters, Manufacturer. Source ©: Skoda.

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