François Piette

9 FÉV 2015

16,3 millions d’euros pour une Ferrari immobilisée depuis 40 ans

C’est une histoire complètement hallucinante, digne des fantasmes les plus fous. Celle d’un collectionneur avide de voitures prestigieuses, ayant rapidement connu la faillite. Celle de Roger Baillon, ayant préservé du monde une incroyable collection de voitures anciennes, dont une sensationnelle Ferrari 250 GT California châssis court. En gros, l’une des plus désirables voitures de route et surtout, le plus beau cabriolet jamais réalisé.

Fin 2014, cette collection fût révélée par la maison française de vente aux enchères, Artcurial. Une petite centaine de voitures étaient toutes rassemblées depuis un demi-siècle, exposées pour la plupart aux intempéries. Voilà qui explique l’état passablement avancé de la plupart de ces voitures. Des voitures extraordinaires, car la collection recelait quelques-unes des plus prestigieuses sportives d’avant-guerre : Hispano-Suiza, Talbot Lago, Bugatti, Lagonda, Voisin, Delahaye, toutes les marques ayant fait vibrer les années 20 et 30 furent rassemblées sous un auvent miteux. Toutes furent proposées à la vente Artcurial qui s’est déroulée ce week-end, au salon de Rétromobile à Paris.

Ferrari California

Mais le clou du spectacle, c’est incontestablement cette Ferrari 250 GT California. Un modèle à châssis court, le plus désirable, produit à seulement 37 exemplaires. Conservée dans un garage sous une invraisemblable pile de journaux, cette Ferrari a remarquablement traversé ces 40 dernières années. Seule la malle arrière à la fine peau d’aluminium a fini par s’affaisser sous le poids des journaux.

La voiture fût achetée neuve par Gérard Blain, scénariste et acteur, avant d’être revendue à la star du cinéma français, Alain Delon, qui ne la conserva que deux ans. Ce dernier s’est d’ailleurs montré particulièrement critique à l’égard d’Artcurial, pour « s’être servi de son nom pour faire monter les enchères ». Adjugé 14,2 millions d’euros, soit 16,3 millions d’euros avec les frais, ce modèle confirme donc la tendance à la hausse pour les Ferrari des années 50 et 60, surtout celles à l’authenticité irréfutable.

Les autres stars

Au sein de la demeure Baillon, la Ferrari California cotoyait dans son garage un autre trésor italien : une Maserati A6G de 1956 carrossée par Frua dont seuls 4 exemplaires furent produits ! Elle fût adjugée à 2 millions d’euros. Relevons également deux Talbot Lago carrossées par Saoutchik au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, complètement rongées par la rouille et adjugées 1,7 millions d’euros et 745.000 euros. Enfin, l’Etat français a usé de son droit de préemption et a acquis un rarissime (25 exemplaires) coupé Panhard Dynamic Junior de 1936 pour 56.000 euros. La voiture sera exposée au Musée de l’Automobile de Compiègne.

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