François Piette

15 JUN 2007

pas que pour la frime

La version précédente n’a jamais totalement réussi à faire l’unanimité : si certains voyaient en elle un dessin superbe et une finition sans défaut, d’autres lui reprochaient un certain manque de caractère et un comportement pas franchement dynamique. La nouvelle essaye donc de réunir ces deux mondes en travaillant l’agrément de conduite.

Style Suggestives, les lignes de la précédente TT étaient le point fort de l’auto. Le nouvelle les fait évoluer en douceur, les rendant plus anguleuses, avec une proue plus menaçante et une dynamique de ligne encore renforcée. Toujours aussi aguicheuse, la TT a mûri et est devenue moins rondouillarde. Du beau travail… Moteur Deux motorisations sont, pour l’instant, disponibles : le connu et renommé 2.0 TFSI et le V6 de 3.2 l. C’est cette dernière version qui équipait notre exemplaire. Fournissant 250 chevaux à 6.300 tr/min, il délivre un couple intéressant de 320 Nm entre 2.500 et 3.000 tr/min. Sur notre modèle, il était accouplé à la boîte S tronic, anciennement appelée DSG. Beaucoup plus rond que nerveux, ce moteur fait surtout preuve d’une belle disponibilité à bas régimes. Doté d’un accélérateur à la réponse très franche, il se montre fougueux à la moindre pression sur la pédale des gaz, mais déçoit lorsque l’on ouvre en grand. Il n’a pas la rage d’un moteur Porsche, ni le caractère d’un BMW, mais séduit toutefois par sa rondeur à mi-régime. A consommer de préférence entre 2.500 et 4.000 tr/min. Pour une sportive, on espérait un caractère plus marqué… Il lui reste une sonorité très travaillée, sourde et profonde à bas régime avec des accents de plus en plus métalliques au fil de la montée en régime. La boîte DSG, pardon pardon S Tronic, est toujours aussi rapide et douce dans ses changements de rapports. Un pur bonheur en mode manuel ! En revanche, la gestion du mode automatique déçoit, manquant de discernement et rétrogradant à outrance. Quant au mode sport, s’il rétrograde au freinage, il se montre à contrario trop sportif et empêche toute douceur dans l’évolution. Autant donc se rabattre sur les palettes situées derrière le volant qui sont servies automatiquement avec la boîte S Tronic… Ou se contenter de la boîte manuelle. Comportement routier Oubliez tout ce que vous avez pu lire, entendre ou percevoir au sujet de l’ancienne TT, la nouvelle entend remettre les pendules à l’heure sur ce chapitre ! L’amortissement a fait l’objet de toutes les attentions, avec maintenant un maintien de caisse exemplaire et un filtrage remarquable des aspérités. Le mode sport raffermi encore les suspensions pour accentuer le dynamisme… surtout sur routes lisses ! La rigidité en très nette hausse est pour quelque chose dans ce bilan très positif. La motricité ne pose évidemment aucun problème grâce à la transmission quattro, qui, si elle privilégie toujours le train avant, peut envoyer jusqu’à 50 % du couple moteur vers les roues arrière,. La direction est précise et linéaire, et l’auto reste saine en toute circonstance. Mais le V6 n’est un moteur léger et sa masse nuit un peu à la vivacité de l’ensemble. Nul doute qu’équipé du léger 2.0 TFSI, le TT soit plus tranchant. Comparativement, la V6 demande d’être inscrit en virage avec davantage de conviction. Confort On l’a dit, les capacités de filtrage ont progressé et si cela se ressent au niveau de la tenue de route, cela se sent aussi en ce qui concerne le confort. En dépit de jantes de 19 pouces, notre TT V6 roadster a absorbé les irrégularités de revêtement sans les transmettre avec sécheresse dans le dos des occupants. L’insonorisation est excellente, la capote doublée protégeant bien des bruits d’air. Seul le V6 se fait entendre en accélération. L’habitabilité est correcte et les sièges avant ne souffrent pas la critique, soutenants parfaitement le corps. La position de conduite est excellente et devrait convenir à tous les gabarits. L’ergonomie est typée Audi, et tout est clair, lisible, de qualité et facile à appréhender. La finition Audi fait figure de référence ! Enfin, si le coffre est relativement spacieux pour la catégorie, les espaces de rangement sont comptés. Tarifs et équipements Pour un prix de base de 46.360 €, l’acheteur a droit au châssis sport, aux jantes alliage de 17 pouces, à la sellerie cuir-Alcantara, à la climatisation électronique, aux phares au xénon, à la radio CD, aux airbags frontaux et latéraux,… Pléthorique ? Moui, dommage que les capteurs de pluie et de luminosité soient relégués au rang d’option, de même que les commandes au volant et le régulateur de vitesse. Autres options disponibles : la traditionnelle peinture métallisée à 726 €, l’excellent système de navigation GPS Plus avec radio, chargeur CD et neuf haut-parleurs à 3.642 €, l’excellente suspension Magnetic Ride (qui adapte la fermeté de l’amortissement suivant les conditions) à 1.452 €, les jantes de 19 pouces à 2.044,90 €,… La rivale la plus proche est sans l’Alfa Spider, elle aussi équipée d’un V6 de 3.2 l et d’une transmission intégrale. Celle-ci est disponible en échange de 42.350 €. Les autres concurrentes ont pour nom : BMW Z4 3.0si (265 ch – 43.200 €), Chrysler Crossfire roadster (215ch – 35.900 €), Mercedes SLK 350 (272 ch – 48.521 €), Nissan 350Z roadster (300 ch – 45.400 €) et Porsche Boxster (245 ch – 47.069 €). La consommation, pour en finir avec cette partie budget, tourne aux alentours des 14 litres, chiffre déjà respectable, mais qui peut encore s’envoler ! Conclusion Le TT a mûri, toujours aussi agréable à regarder, il est maintenant devenu convaincant sur la route. Doté de trains roulants rigoureux, il enchante par son comportement routier ! Reste toutefois la question de l’intérêt de cette version V6 face au 2.0 TFSI déjà très agréable. La superbe sonorité du V6 et la transmission quattro justifient difficilement les près de 10.000 € d’écart. Mais voilà sans aucun doute un engin aussi agréable à regarder qu’à conduire !
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