Bruno Wouters

19 JUN 2014

BMW F800GS Adventure: La taille en dessous!

A force de délirer vers des hauteurs stratosphériques avec des motos de plus en plus élitistes, tant en performances et équipements qu'en poids ou en prix, les constructeurs laissent place dans leurs gammes à des motos plus raisonnables, et BMW Motorrad ne fait pas exception à la règle.

C'est ainsi qu'est apparue, quelques mois avant la nouvelle 1200 GS Adventure, une F800 GS Adventure. La recette ne change pas: il suffit de reprendre la 800 GS, et de l'enrichir de ce qui fait le succès de son aînée, à savoir un look baroudeur soigneusement étudié, une capacité en essence augmentée d'un bon 50%, ou une selle qui, Dieu merci, s'épaissit pour préserver votre fondement lors des interminables étapes que permet dorénavant l'autonomie de la machine, avec pour corollaire une hauteur encore plus inaccessible (890 mm). Citons encore parmi les évolutions une boucle arrière de cadre renforcée, un pare-brise agrandi, mais toujours fixe, un robuste protège-carter, des repose-pieds élargis ou des supports de valises faisant office de protection pour le réservoir, disposé à l'arrière. Le poids en profite pour bondir de 15 kg.

Les suspensions n'évoluent pas mais peuvent disposer en option d'un mode Enduro permettant de jouer sur l'antipatinage et l'ABS, de quoi exploiter les capacités de la machine en off-road.

Si l'ABS est fourni de série, il faudra piocher dans les options ou les packs pour bénéficier de l'antipatinage ASC ou des réglages de suspension électroniques ESA, réglages qui ne touchent, rappelons-le, que les suspensions arrière. Ce réglage de la détente du combiné arrière, accessible en roulant, laisse le choix entre trois positions: Confort, Normal ou Sport, mais la précontrainte se règle manuellement via une molette. Le mode Enduro, disponible en option, active un réglage spécifique de l'ABS et de l'antipatinage, permettant la conduite spécifique aux sols meubles.

Le bloc moteur est reconduit sans modifications, Nous retrouvons donc le bicylindre face à la route refroidi par eau et développant 85 ch à 7.500 trs/min, avec un couple de 83 Nm culminant à 5.750 trs/min.

Pour les amateurs du genre (dont je ne suis pas, je l'avoue!), pas de doute, la F800GS Adventure tient bien son rang! Massive et imposante, elle en jette un max dans le style aventurier! Et il faut bien reconnaître qu'à l'arrêt, elle ne se donne pas au premier venu, avec sa hauteur de selle peu accessible et son surpoids haut perché! Heureusement que tout s'arrange une fois en mouvement. L'Adventure reprenant le châssis de la F800GS, elle en hérite des qualités: confort royal, agilité remarquable, et stabilité impériale à haute vitesse. Cette notion de confort est encore accentuée par la selle, une option sur la GS normale, et le grand pare-brise très protecteur. Celui-ci renvoie hélas toujours des remous bruyants au niveau du casque, dommage et fatiguant à la longue.

Autre solide bémol, les vibrations omniprésentes engendrées par le moteur par ailleurs particulièrement tonique. Si ses performances permettent à l'Adventure de tenir son rang en toutes circonstances avec une consommation très raisonnables, les vibrations deviennent vite lancinantes au fur et à mesure que le régime moteur augmente, ôtant vite l'envie de parcourir les longues étapes que permet la capacité accrue du réservoir.

Le grand moment de solitude

Par rapport à une F800GS "ordinaire", l'Adventure offre (un peu) plus de confort, encore plus d'autonomie, mais cela se paie cash ou niveau du poids et de l'accessibilité. Nous persistons à lui préférer une F700GS ou une F800GT, bien plus faciles au quotidien. Et pour les apprentis aventuriers, autant tordre tout de suite le cou à un canard: le baroudeur qui veut filer au bout de la planète se contente en général d'un monocylindre 650, bien plus léger à relever et facile à réparer. Je ne vous raconte pas le grand moment de solitude quand on se gamelle à 4.000 mètres d'altitude au fin fond de l'altiplano bolivien avec une "Adventure" encore alourdie des nombreux accessoires qu'on se sera empressé d'ajouter après avoir frénétiquement compulsé le catalogue Wunderlich ou Touratech, et je ne vous parle même pas d'une intervention électronico-mécanique…

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