François Piette

18 JUL 2017

Porsche 911 Speedster 2010 : Le collector à l’essai !

Nous sommes en 2010. Porsche lance une série très spéciale de sa 911 qui rappelle le plus glamour de ses modèles passés : la 356 Speedster. En hommage à cette dernière, seuls 356 exemplaires seront produits. Quelque sept années plus tard, nous en reprenons le volant, avec un regard forcément nostalgique.

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Développée par le département Porsche Exclusive sur base de la 911 de l’époque, la 997, la Speedster est aujourd’hui devenue un collector très recherché. Sa rareté, ses spécificités, mais aussi son look sont des atouts qui ont aidé à faire flamber sa cote. Faisons le tour avec vous.

De lourdes modifications

Contrairement à quelques séries spéciales qui exigent un œil de vrai connaisseur pour être remarquées, la Speedster est d’emblée identifiable. C’est qu’elle reprend le physique de la version GTS, avec ses ailes arrière élargies de 44 mm, ainsi que ses phares avant assombris et cerclés de noir. Le pare-brise plus bas de 60 mm confère également un look radical à l’ensemble.

Mais c’est à l’arrière que les modifications les plus visibles se manifestent : la banquette arrière a volé à la trappe et se voit remplacée par un double bossage engloutissant la capote. La poupe se termine par deux sorties d’échappement noires qui rappellent la présence d’un échappement sport. Et si vous n’avez toujours pas remarqué que cette 911 n’était pas « n’importe quelle 911 », une teinte bleu spécifique finira de vous convaincre. Pour les plus discrets, sachez que le blanc était également disponible, sans supplément de prix à l’époque.

Avec ou sans toit ?

La Speedster était une variante de la 356 qui se destinait principalement aux marchés ensoleillés de l’outre Atlantique. Comprenez que le couvre-chef était considéré comme un accessoire secondaire. Pour cette 911, la manœuvre de (dé)capotage n’a donc rien à voir avec celle, infiniment plus simple, d’une 911 cabriolet traditionnelle. Ici, il faudra jouer des commandes, tirer des leviers, sortir de la voiture pour basculer l’ensemble vers l’arrière et de préférence appeler le voisin pour vous donner un coup de main. N’espérez donc pas recapoter en urgence à la vue d’un nuage menaçant… Après tout, cette 911 ne se destine pas à remplacer une Carrera dans son rôle de transport quotidien. A tout prendre, cela fait partie du charme !

A bord

Prenons place à bord. Ciel, que cela a vieilli ! La 911 de dernière génération (991) nous a habitués à des ajustements au micromillimètre, des matériaux soignés, une harmonie absolue, une ergonomie au sommet et une technologie dernier cri. Nous revoilà plongés sept ans en arrière et pas de doute, Porsche a réalisé de solides progrès ! Ne boudons pas notre plaisir, car du charme, cet habitacle en distille avec ses inserts bleutés à gogo, son instrumentation classique à 5 cadrans et la vue qu’il donne sur les ailes avant.

Démarrage et sourire

Tournons la clé à gauche. Immédiatement, le flat-six situé derrière notre dos gronde d’une voix grave. Une voix qui donne le frisson et qui rappelle que ce moteur n’est aucunement gavé par un turbo ! En effet, nous retrouvons ici le flat-six de 3,8 litres de la Carrera S de l’époque, mais poussé à 408 chevaux. Porsche ne laisse pas beaucoup de choix côté transmission : boîte PDK à 7 rapports et propulsion sont imposées. Mais la marque rajoute un différentiel autobloquant pour confirmer les intentions sportives.

Du sport, vraiment ?

Pourtant, au volant, l’envie de pousser la mécanique dans ses derniers retranchements et d’approcher les limites d’adhérence ne viennent aucunement à l’esprit. Cette Speedster est non seulement une pièce de collection à respecter mais de plus, sa conduite révèle son âge : la rigidité est très perfectible, le moteur, quoique très coupleux, n’a pas la vigueur des flat-six biturbo actuel et la boîte PDK d’ancienne génération manque de célérité.

Qu’importe, on utilise ce Speedster comme il devrait l’être : en savourant les fantastiques grondements graves à mi-régimes, en profitant des saveurs de la conduite décapotée et en se délectant du rendu de cette excellente direction. Le trajet n’aura duré que dix kilomètres, mais chaque millimètre furent savourés. Et ce moteur est une perle de réactivité, de sonorité et de caractère !

Aujourd’hui

Hier comme aujourd’hui, le Speedster ne se destine donc pas à une utilisation quotidienne. Sa capote au maniement malaisé et son manque de fonctionnalité sont de solides désagréments. Qu’importe ! Voilà l’exemple-type de la voiture plaisir que l’on prend plaisir à conduire le dimanche, sur ses petites routes préférées. D’ailleurs, la demande pour la 911 Speedster ne s’est pas tarie : vendue neuve un peu plus de 206.000 €, un modèle d’occasion dépasse aujourd’hui, allègrement les 300.000 € !

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