Essai : Lancia Ypsilon, une renaissance en demi‑teinte

Des trois citadines du groupe Stellantis, la Lancia Ypsilon est sans aucun doute celle qui se distingue le plus : en effet, son style la rend vraiment unique ! Ses faces avant et arrière, aux « signatures lumineuses » pour le moins originales, ne ressemblent à rien de connu ! À l'avant, les trois bandes LED forment un « T » très design et se voient complétées par des blocs lumineux au style très distinctif. À l'arrière, l'influence de la Stratos est évidente, avec des feux ronds reliés par une barre noire sur laquelle « Lancia » est écrit en toutes lettres. Le logo de la marque, pour sa part, revient sur les montants C : comprenez que peu importe l’angle sous lequel vous la regardez, l’Ypsilon est fière d’être une Lancia !

Par rapport à précédente génération de l'Ypsilon (qui se vendait d’ailleurs comme des petits pains en Italie), la nouvelle venue gagne en dimensions : 4,08 mètres de long (soit 24 cm de plus), 1,76 mètre de large et 1,44 mètre de haut. Par rapport aux 208 et Corsa, l’Ypsilon repose sur des voies plus larges de 24 mm, ce qui est sympa d’un point de vue visuel, tout en améliorant la stabilité.

Velours côtelé

Dans l'habitacle, vous trouverez un mélange d'éléments nouveaux et existants. Le design général du tableau de bord est unique, avec des textures spéciales et des grilles de ventilation inédites. L'élément le plus curieux est bien sûr la « table » sur la console centrale, qui sert à la fois de compartiment de rangement et de chargeur à induction pour votre smartphone. À partir du deuxième niveau de finition, vous disposez également de sièges en velours côtelé… Notez que vous pouvez parfaitement commander ces derniers dans un rouge bien énervé, si le cœur vous en dit ! Voilà qui a le mérite de l’originalité… En ce qui concerne la qualité générale des matériaux, disons qu’elle est assez variable : certaines parties de l'habitacle sont recouvertes de matériaux doux et agréables, tandis que d'autres sont recouvertes de plastiques durs, même dans les zones fréquemment touchées. Nous émettons également quelques doutes quant à la solidité de l’ensemble… Entre nous, ce constat n’est nullement dérangeant pour une citadine, mais Lancia voulant jouer dans le monde « premium », elle doit faire des efforts dans ce sens...

En termes d'infodivertissement, l’Ypsilon propose de série et sur toutes les versions, deux écrans de 10,25 pouces, comprenant une connexion Apple CarPlay et Android Auto sans fil. Le système d'infodivertissement est identique à celui des autres modèles Stellantis européens, mais avec des couleurs et une police de caractères spécifiques à Lancia. Ce n'est pas le système le plus épuré ou le plus réactif, mais heureusement, on retrouve bel et bien des commandes séparées pour la climatisation. Enfin, il est assez facile de désactiver l’énervante alerte de vitesse.

S.A.L.A. ? Un système convaincant ?

Autre nouveauté, le système S.A.L.A. (Sound Air Light Augmentation), qui permet d'harmoniser le son, la climatisation et l'éclairage d'ambiance. Honnêtement, ce système n'apporte pas grand-chose, sauf peut-être lors des trajets nocturnes, où il donne un peu de cachet à l’habitacle.

En termes d'habitabilité, il n'y a pas de différence entre l'Ypsilon et les Corsa et 208 : comprenez que vous disposez de suffisamment d’espace à l'avant et à l'arrière, surtout si l’on considère le segment. Les adultes de grande taille seront légèrement moins à l'aise en raison du plancher incliné à l'avant, mais les moelleux sièges en velours compensent en partie. Bon à savoir : le siège du conducteur peut même être doté d'une fonction massage ! Le coffre, quant à lui, peut accueillir 352 litres, ou 309 litres dans le cas de l'Ypsilon BEV (la version électrique).

Quid de la partie technique ? Pour l’instant, Lancia propose une gamme assez simple composée de deux motorisations : l'Ypsilon Hybrid ou MHEV, à savoir embarquant un 3 cylindres turbo essence mild-hybrid de 1,2 litre, délivrant 74 kW (100 ch). Ce moteur est associé à une boîte automatique à double embrayage et 6 rapports. L’autre modèle est l'Ypsilon Electric ou BEV, dont le moteur électrique délivre 115 kW (156 ch). La batterie de 51 kWh autorise une autonomie WLTP de 403 km. Une version sportive et électrique suivra l’année prochaine : cette Ypsilon HF devrait délivrer 240 chevaux sur les seules roues avant !

Les deux moteurs sont bien sûr connus des autres modèles compacts de Stellantis. Lancia affirme avoir travaillé sur les suspensions, la direction et même sur l'insonorisation afin d'améliorer le confort à bord, sans pour autant compromettre le comportement dynamique de l'Ypsilon. Même le son des portières a été travaillé pour donner une impression de qualité supérieure ! Est-ce que tout cela se remarque dans la pratique ? Euh... non. Les portes se ferment peut-être un peu plus « lourdement », mais l’asphalte italien passablement défoncé sur lequel s’est déroulé ce premier essai, faisait toujours remonter de nombreux bruits de roulement dans l’habitacle.

L'électrique est plus rapide, l'hybride est plus légère

Vous l’aurez compris, à conduire, l'Ypsilon est assez proche des Corsa ou 208, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose ! A l’instar de ses cousines françaises et allemandes, elle offre un bon équilibre entre confort et dynamisme. Grâce à sa puissance supplémentaire, l'Ypsilon BEV électrique est même un peu plus rapide (0-100 km/h en 8,2 secondes contre 9,3 secondes pour le MHEV). La version essence, pour sa part, affiche une masse inférieure de 300 kg (1.584 kg pour la BEV, contre 1.282 kg pour la MHEV), ce qui lui permet de digérer plus facilement les nids-de-poule et autres ornières, tout en profitant d'une direction légèrement plus souple. De son côté, l'Ypsilon BEV est un peu plus silencieuse, son moteur électrique n'émettant qu'un léger sifflement. En résumé : les deux variantes ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais le choix dépend probablement de votre budget.

La Lancia Ypsilon est disponible en trois versions : Ypsilon, LX et la version de lancement Edizione Cassina, développée en collaboration avec la marque italienne d’ameublement et qui dispose donc d’un intérieur spécifique. En Belgique, l'Ypsilon Hybrid est affichée à partir de 24.000 euros, tandis que l'Electric coûte un minimum de 34.500 euros. Curieusement, l'Ypsilon est donc légèrement moins chère que la Peugeot 208 ou l’Opel Corsa avec le même moteur, bien qu'elle se positionne plus « premium ». Lancia cite la Mini Cooper (à partir de 30.500 €, ou 34.500 € en Cooper Electric) et l'Audi A1 (à partir de 24.240 €) comme principales concurrentes.

Notre essai de la nouvelle Lancia Ypsilon nous laisse un sentiment mitigé. D'un côté, nous nous réjouissons du retour de la marque : nous sommes toujours ravis de voir de belles voitures italiennes fouler nos routes ! En revanche, il s'agit clairement d'un produit remanié par Stellantis. L’Yspilon peut donc séduire par son look et son intérieur original, mais il ne faut pas s'attendre à la même qualité de fabrication qu’à bord d’une Audi ou une Mini. Les prochains modèles (un SUV coupé électrique en 2026 et une nouvelle Delta en 2028) seront peut-être plus originaux...