François Piette

2 JUN 2017

Un modèle, un flop : Alfa Romeo Arna, l’hérétique !

L’Arna est le prototype même de la fausse bonne idée : un concept de base qui paraissait très prometteur mais en pratique, un désastre financier !

En 1980, Alfa Romeo et Nissan signent un accord de collaboration. L’idée est de permettre au Japonais de pénétrer certains marchés européens et à Alfa, d’avoir une offre sur un marché concurrentiel. Ainsi est née l’Arna en 1983, pour « Alfa Romeo Nissan Autoveicoli ». La voiture reprend une carrosserie de Nissan Cherry et des éléments techniques d’Alfa Romeo. L’idée est tout de même de produire une voiture économique donc Alfa Romeo simplifie quelque peu les trains roulants. La décision est prise alors de produire l’Arna (en trois et cinq portes) dans les usines italiennes de Pratola Serra.

Techniquement

On l’a dit, la partie mécanique est grandement prélevée sur l’AlfaSud. Cela signifie donc de formidables petits moteurs 4 cylindres boxer, dont la cylindrée va de 1,2 à 1,5 l pour la version Ti. Armée de 95 chevaux, cette dernière frôle les 180 km/h ! Il faut dire qu’avec moins d’une tonne à déplacer, cette pétulante et crépitante mécanique se montre franchement guillerette. Reste un châssis moins élaboré que celui d’une AlfaSud, mais qui se défend néanmoins fort bien face à ses concurrentes de l’époque.

C’est bien joli sur papier, mais…

Lors de sa présentation au salon de Francfort en 1983, les indicateurs ne sont certes pas au beau fixe : les clients « lambda » trouvent la voiture trop banale, les Alfistes jurent au scandale et Alfa soupçonne une opération pas très juteuse : la voiture est interdite sur les marchés où Nissan est présent et les investissements réalisés dans l’usine semblent impossibles à amortir.

Aujourd’hui

Il faut bien l’avouer, acheter une Arna, c’est avant tout craquer pour sa rareté et sa partie mécanique. En effet, ce n’est pas sa ligne de boîte à chaussures qui vous séduira… Toutefois, les tôles japonaises ont un immense avantage : elles rouillent nettement moins que les tôles italiennes ! Ce qui ne veut pas dire que tout risque de corrosion est exclu, loin de là… Les mécaniques sont vivantes et solides, mais demandent un entretien régulier, notamment au niveau des courroies de distribution. Et laissez très calmement chauffer la chose avant d’en exploiter le dernier carat !

Parlons sous : une Arna se vend entre 1.500 et 6.000 €. Un modèle Ti en état exceptionnel peut prétendre à un peu plus. Si les pièces mécaniques sont disponibles, les éléments spécifiques sont en revanche, quasi introuvables ! Pourtant, un peu plus de 50.000 exemplaires furent vendus entre 1983 et 1987. Mais l’immense majorité des modèles se trouve en Italie.

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