Si les moteurs diesel se présentaient, avant, comme la solution naturelle pour animer un SUV destiné à arpenter régulièrement de longs trajets autoroutiers, la situation a maintenant bien changé. D’ailleurs, les modèles encore équipés d’un moteur diesel deviennent rares. Le Renault Austral, par exemple, n’a jamais accueilli une telle proposition sous son capot depuis son lancement en 2022 contrairement à son prédécesseur Kadjar. Et sa version restylée, présentée en 2025, n’y a pas davantage droit en ne misant plus que sur deux motorisations à essence électrifiées : un 1.3 l mild-hybrid de 160 ch et un 1.2 l full hybrid de 200 ch. Mais est-ce que cela signifie pour autant que l’Austral 2025 n’est pas taillé pour siroter aussi son carburant avec parcimonie durant les trajets autoroutiers ?
Technique « complexe »
L’Austral full hybrid E-Tech profite d’une mécanique assez complexe. Elle combine un moteur thermique 1.2 l turbo essence de 130 ch à deux moteurs électriques (un principal de 70 ch et un secondaire de 25 ch) par l’intermédiaire d’une boîte automatique à crabots, sans embrayage, et avec l’aide d’une batterie lithium-ion à la capacité de stockage généreuse de 2 kWh. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, l’ensemble offre non seulement une puissance totale confortable de 200 ch, mais permet surtout de jouir d’une consommation réelle particulièrement basse grâce à un mode électrique souvent actif en ville. Mais quelle est alors la consommation réelle de l’Austral lorsqu’il est conduit à vitesse stabilisée sur autoroute ?
Homologation CO2 alléchante
Les chiffres officiels en cycle WLTP sont, en tous les cas, prometteurs : la consommation mixte est annoncée à seulement 4,7 l/100 km et les émissions de CO2 à partir de 106 g/km. Avant de vérifier si tout cela est bien vrai dans la pratique, on peut déjà se réjouir de ces chiffres théoriques. Ils permettent, en effet, de jouir d’une fiscalité (dorénavant basée en partie aussi sur l’homologation CO2 en Wallonie depuis le 1er juillet 2025, comme c’était déjà le cas en Flandre) plutôt compétitive pour un SUV de ce gabarit.

Consommation réelle de l’Austral hybride sur autoroutes belges à 120 km/h
Le modèle mis à notre disposition, une version haut de gamme Esprit Alpine avec de nombreuses options dont le pack Extended Grip qui comprend des pneus toutes saisons en 20 pouces, avance une homologation un peu plus élevée : 4,9 l/100 km et 109 g de CO2/km. Un long trajet aller-retour traversant la Belgique d’Ouest en Est et inversement offrait des conditions idéales pour tester la consommation réelle sur autoroutes, à 120 km/h. Après plusieurs centaines de kilomètres à cette vitesse stabilisée, et peu de perturbations de trafic rencontrées, la consommation réelle s’est fixée à 5,4 l / 100 km. Ce chiffre est, certes, un peu supérieur aux 4,9 l/100 km annoncés en cycle mixte. Mais cela reste tout à fait raisonnable pour un SUV de 200 ch chaussé de pneus toutes saisons quand le mercure dépasse allégrement les 20°C. Et avec un réservoir de 55 l, cela permet une autonomie théorique confortable de plus de 1.000 km.



Consommation réelle de l’Austral hybride 200 ch en conduite mixte ?
Et si l’on corsait un peu l’exercice, en intégrant cette fois aussi des autoroutes limitées à 130 km/h, des embouteillages et des routes secondaires ? Cap sur Paris, pour le second volet de notre test « consommation réelle », avec cette fois passagers et bagages en sus. On s’aventure donc pour un aller-retour Liège-Paris en arpentant des autoroutes limitées à 130 km/h, les inévitables ralentissements aux abords du périphérique parisien et un retour via des routes secondaires plus enthousiasmantes à travers la Champagne et les Ardennes. Bref, de quoi tester l’efficacité du système hybride Renault dans des conditions un peu plus exigeantes. Verdict : la consommation réelle sur ce parcours d’environ 800 km a atteint, cette fois, 6,1 l/100 km. Un chiffre, à nouveau, plutôt flatteur compte tenu des prestations générales offertes, la présence de pneus toutes saisons et un véhicule chargé.



Bilan global de la consommation de l’Austral 2025 après 1.500 km
Au terme de cet essai global de 1.500 km, dont une grande majorité sur autoroutes, la consommation moyenne a été mesurée à 5,9 l/100 km. Le réservoir de 55 l offre alors, dans ces conditions, encore la possibilité d’espacer ses arrêts à la pompe d’environ 900 km. A nouveau, voilà qui est plutôt un résultat très appréciable pour un véhicule hybride de cette catégorie. D’autant plus qu’on dispose, dans ce cas-ci, d’une excellente insonorisation et d’un agrément dynamique de haut vol (surtout avec les quatre roues directrices de la version Esprit Alpine). Les conducteurs à la recherche d’un SUV polyvalent, confortable, performant et relativement sobre sur autoroute pourront donc y trouver leur bonheur, même si la chaîne cinématique hybride se montre, en effet, parfois un peu « hésitante » en conduite moins coulée.