François Piette

26 MAI 2017

Ruine à l’usage : Rolls‑Royce Corniche Cabriolet

Avec le retour des beaux jours, il est difficile de résister à l’appel d’un cabriolet ! Et quitte à opter pour un modèle décapsulé, pourquoi ne pas choisir le summum en la matière ? Mais ne vous fiez pas à sa cote raisonnable : acheter une Rolls est une chose, l’entretenir en est une autre !

Version décapotable de la Rolls-Royce Silver Shadow lancée en 1965 et suivant la « Drophead Coupe » de 1967, la Corniche est entrée en production en 1971, pour ne connaître son premier restylage que six années plus tard. Ensuite, à coups d’équipements supplémentaires et de relifting, la voiture poursuivra sa carrière sous trois autres évolutions jusqu’en… 1995 !

Technique

D’un point de vue mécanique, la voiture est restée largement inchangée tout au long de sa carrière : le V8 de 6,75 l a simplement été converti des carburateurs à l’injection, quelques équipements de sécurité sont apparus (ABS sur la Corniche II et airbags sur la Corniche III) et le style général a délaissé les chromes pour les caoutchoucs. La Corniche a donc suivi les modes des différentes époques sans pour autant chambouler ses dessous !

Quelle puissance ?

Qu’il est vulgaire de parler puissance ! Rolls-Royce s’est toujours abstenu de divulguer des chiffres exacts, signalant simplement qu’elle était « suffisante ». Aujourd’hui, nous savons que le V8 développait environ 240 chevaux. Il était accouplé à une boîte automatique à 3 puis à 4 rapports. La suspension était particulièrement intéressante car hydraulique, mais retenant des ressorts classiques !

Aujourd’hui

Sur ses 24 années d’existence, le modèle a été produit à plusieurs milliers d’exemplaires. Il ne s’agit donc pas d’une bête rare que vous devrez chercher à l’autre bout de la planète ! Cela permet également de niveler les tarifs qui sont compris entre 40.000 et 60.000 € pour la plupart des voitures. Une cote qui paraît extraordinairement basse, au vu du pedigree de l’auto ! Mais ne soyez pas dupe…

Entretien faramineux !

Une Rolls-Royce ne s’apprécie réellement que lorsqu’elle est parfaitement entretenue et que tout fonctionne. Pour ce faire, inutile de tourner autour du pot : les spécialistes sont rares et donc très chers et pire encore, le prix des pièces est absolument astronomique ! Comptez ainsi plus de 10.000 € pour une nouvelle capote ! Voilà qui justifie les trois couches d’épaisseur… Une réfection des boiseries de l’habitacle vous délestera de quelques 3.000 €. Ne comptez pas non plus moins de 1.200 € pour un échappement. Et attention à la carrosserie : vous voyez ces mignons petits butoirs chromés ? Près de 800 € la paire…

Toutefois, quelques bonnes nouvelles du côté de la mécanique : une réfection moteur coûte entre 6.000 et 12.000 €, alors qu’une boîte neuve coûte environ 4.000 €. Certes, les prix sont conséquents, mais chez Aston Martin ou Ferrari, comptez au minimum le double, voire le triple ! Enfin, sachez qu’il existe quelques spécialistes en Grande-Bretagne qui refont absolument tout !

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