François Piette

6 DÉC 2013

Les voitures puissantes devraient‑elles être interdites ?

Inutile de se voiler la face, nous vivons dans un monde autophobe. « La voiture, c’est tabou, on en viendra tous à bout ! », semblent chanter en chœur les politiques… Pire : à l’heure où le chômage atteint des sommets, où le pétrole se raréfie et où la sécurité est plus que jamais au cœur des débats, comment peut-on encore admettre que d’onéreux engins, criminogènes en puissance et délivrant d’insolentes performances, peuvent encore être admis ?

Une course à la puissance

En Allemagne, les visions sont différentes… Et Angela le comprend d’autant mieux que l’industrie automobile allemande est une formidable carte de visite pour le pays et, accessoirement, un incroyable eldorado pour l’emploi. Bref, l’automobile en Allemagne, difficile de faire sans.

Mieux, avec les Autobahn qui débrident les mécaniques et les marchés émergeants toujours demandeurs d’exclusivité, les constructeurs jouent à « qui a la plus grosse », en épaississant la cavalerie de leurs bolides. S’ensuit une considérable et unique course à la puissance qui débouche sur des engins dépassant allègrement le demi-millier de chevaux.

Est-ce bien raisonnable ?

Mais pour nous, petits Belges, affublés d’un réseau routier éventré et saturé, avec de strictes condamnations sur les excès de vitesse et, il faut bien le dire, avec un climat qui n’incite plus vraiment à la griserie, est-ce bien raisonnable ?

Imposez une puissance maximum, comme en rêvent certains ayatollahs de l’écologie, reviendrait à limiter l’insécurité sur les routes, diminuer la pollution et la consommation de ce précieux carburant qu’est le pétrole et, accessoirement, éviter aux journaux de garnir leurs couvertures avec de jeunes vedettes retrouvées au travers d’un immeuble, une nuit de grosse débauche. Bref, que du bonheur ?

Pas sûr…

L’automobile peut se résumer à un simple moyen de locomotion. Toute la fanfreluche que l’on retrouve autour, c’est de l’émotion. Et l’émotion, cher lecteur, c’est le moteur de toute l’industrie. Une industrie qui, alimentée par des ingénieurs et des clients passionnés, se lancent dans des projets invraisemblables qui peuvent paraître en complet désaccord avec certaines réalités. Mais les onéreux produits de ces rêves absurdes sont également des machines à financer la voiture de Monsieur-Tout-Le-Monde et à explorer de nouvelles voies technologiques.

Exemple : le système de désactivation des cylindres, qui réduit la cylindrée « active » du moteur lorsque le pied droit se fait léger, a d’abord équipé les plus grosses cylindrées, avant de petit à petit, aboutir sur des véhicules plus populaires, comme la VW Polo. Même refrain au niveau de certains matériaux composites qui allègent les structures.

En conclusion…

Ne soyons pas sectaires. Si tout grondement d’un moteur de 300 chevaux vous donne des frissons de dégoût, considérez ces voitures comme, au mieux, des objets de passionnés à la technologie d’avant-garde ou, au pire, comme un mal nécessaire… Et n’oubliez pas que leurs propriétaires, d’indirects mécènes de la technologie automobile, restent souvent frustrés de ne pouvoir exploiter leurs bolides ! Mais la liberté de pensée a ceci de magique : vous avez le droit d’être en total désaccord avec nous !

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