
Durant la seconde
guerre mondiale, Messerschmitt était un célèbre avionneur, redouté par les
Alliés. Une fois la paix revenue, il se voit interdit de produire des chasseurs
aériens. Il décide donc de se reconvertir dans l’automobile, et plus
précisément, dans l’automobile populaire ! Nul besoin d’être apparenté à
Sherlock Holmes pour deviner la logique inspiration aéronautique de sa première
création…

2 places, 3 roues, 4 vitesses et (presque) 10
chevaux !
En 1953,
Messerschmitt présente sa première voiture, la KR175. Le look fait clairement
référence à un avion dénué d’ailes, tandis que l’architecture en surprendra
plus d’un : trois roues, deux places en tandem, cabine basculante, guidon
en guise de volant et transmission par chaîne. Difficile de faire plus
original ! Le petit moteur Sachs 2 temps délivrant une dizaine de chevaux,
se démarre au… kick ! Mais le clou du spectacle, c’est sa capacité à
pouvoir tourner… à l’envers ! Ce qui donne donc 4 vitesses en avant et
autant en arrière !

Un tigre dans son moteur !
Au fil de sa
carrière, le Messerschmitt connaîtra plusieurs évolutions : un moteur
porté à 200 cm³, l’apparition d’une version cabriolet qui troque la bulle en
verre pour une bien plus respirable capote repliable et enfin, en 1958, une
redoutable version Tiger ! Cette dernière gagne une quatrième roue et un
moteur de 500 cm³ délivrant 24 chevaux. Ainsi armé, le Messerschmitt torpille
toute concurrence avec une vitesse de pointe annoncée à près de 130, voire 140
km/h ! Honnêtement, il faut soit avoir une panne de cerveau, soit être
doté de pouvoirs surnaturels pour emmener pareil engin (moins de 400 kg et 3 m
de long…) à pareille allure !

5 choses à savoir avant de craquer
- On
parle d’une production assez copieuse, de plus de 50.000 exemplaires entre 1953
et 1964.
- Les
pièces détachées sont, comme vous vous en doutez, un cauchemar à trouver
- L’agilité
est redoutable une fois que vous avez assimilé l’ultra réactivité du
guidon ! Sensations (très) fortes garanties !
- Les
collectionneurs se l’arrachent : environ 30.000 euros pour une KR et entre
100.000 et 150.000 euros pour une rarissime Tiger (à peine plus de 300 exemplaires)
- Préférez une version 201 à capote : sous la
bulle, il fait intenable en été !
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À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois
Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar.
Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?
Photos ©: Hemming (KR201).