Essais

Essai : Audi RS 6 Avant Performance, déménageuse bipolaire

L’Audi RS 6 peaufine encore sa recette de déménageuse… qui déménage avec cette version siglée Performance encore plus puissante. Et qui dit plus, dit forcément encore mieux ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 05 janvier 2024
  • Audi
3,9
score VROOM
  • 4,5
    Performance
  • 5,0
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 4,0
    Sécurité
  • 3,5
    Prix/Qualité
  • 2,5
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Compromis confort/agilité
  • Efficacité sidérante
  • Habitabilité/coffre
  • Performances inavouables…
  • Consommation en conduite sportive
  • Prix final conséquent
  • Détails cosmétiques moins « subtils » que par le passé

Depuis plus de 20 ans maintenant, l’Audi RS 6 se profile comme la référence du break qui déménage… dans tous les sens du terme ! Alors, bien sûr, BMW, Mercedes ou Porsche peuvent aussi se targuer d’avoir assemblé des breaks explosifs. Mais la RS 6 Avant a toujours eu le don de séduire grâce à son tempérament bipolaire : pratique, confortable et chic d’un côté, mais aussi explosive et performante quand les conditions le permettent. Comme si notre sage compagnon de route, très propre sur lui, se transformait soudainement en rockeur endiablé sans transition…



Moins subtile…

La quatrième mouture de la lignée (la C8), présentée en 2019 tant dans sa silhouette break RS 6 Avant qu’en coupé RS 7 Sportback, a tout de même un peu redistribué les curseurs entre les deux personnalités du modèle. En optant à la fois pour un look plus bestial, mais aussi en multipliant les techniques rendant son jeu de jambes encore plus tranchant. Comme des roues arrière directrices, par exemple. Comme c’était déjà le cas de sa devancière, la C7, la génération C8 actuelle se décline maintenant dans une version siglée Performance remplaçant même totalement au catalogue la RS 6 « normale » en Belgique.

… et moustachue

Côté look, on note l’apparition pour l’occasion de nouvelles teintes, comme notre Ascari Blue. Les modèles griffés Performance se distinguent aussi par des équipements extérieurs RS réalisés en gris mat en série : rétroviseurs, spoiler, inserts de bas de caisse ou encore le diffuseur arrière. On s’éloigne du look « sport casual » discret qu’on appréciait tant des précédentes RS 6… Dommage. Mais ne faisons tout de même pas la fine bouche : cette RS6 Avant Performance avec ses ailes galbées a toujours le don de nous faire saliver malgré ses « moustaches » et son grimage de carnaval. Et puis de toute façon, Audi laisse la possibilité d’opter pour des packs traitant tous ces détails dans un coloris foncé plus discret si on le souhaite.



« Chaussures de sport »

Ce qui est, en revanche, nettement plus intéressant, c’est l’arrivée de ces nouvelles jantes allégées de 22 pouces. Elles n’améliorent pas seulement le refroidissement des freins mais chaque roue pèse alors environ cinq kilos de moins que la version en aluminium de 22 pouces des « simples » RS 6 Avant. Une réduction globale de 20 kilos des masses non suspendues clairement non négligeables ! De plus, ces jantes sont chaussées de nouveaux pneus hautes performances 285/30 qui améliorent aussi l’efficacité générale en conduite sportive. Sur papier, ils permettent d’augmenter sensiblement les vitesses de passage dans les courbes et raccourcissent également de jusqu'à deux mètres la distance de freinage lors d’un freinage de 100 à 0 km/h. Bien sûr, on n’a pas sorti notre mètre pour vérifier. Mais la sensation de grip est impressionnante et renforce encore le côté « agile » que l’on ne soupçonne pas au premier regard compte tenu du gabarit de l’engin.

Supercar familial

De série, les variantes Performances présentent un habitacle relevé de détails bleus, comme sur notre modèle d’essai. Mais à nouveau, inutile de s’inquiéter puisque le look intérieur est aussi configurable à la carte en divers coloris. On retiendra seulement que la RS 6 Avant Performance reste une supercar habillée d’une carrosserie parfaite pour un usage familial. Elle est spacieuse et libère un vaste coffre facilement accessible, comme ses sœurs « civiles » A6 Avant.



Et puis surtout, la RS 6 a atteint selon nous une sorte d’apogée en termes d’ergonomie / d’info-divertissement. Alors certes, elle n’offre pas tous les derniers gadgets du moment qu’on retrouve sur les nouvelles BMW Série 5 ou Mercedes Classe E en raison de la conception plus ancienne de l’A6 dont elle dérive. Mais rien de tout cela ne nous a manqué… On a retrouvé juste les informations nécessaires et la possibilité de basculer facilement d’une configuration « RS » à l’autre du bout des pouces sur le volant. Il ne nous faut pas plus pour être heureux !



+ 30 ch et 50 Nm

Côté moteur, cette Performance conserve le V8 4.0 l biturbo de « simple » C8, mais souffle plus fort dans ses bronches. La pression de suralimentation passe en effet de 2,4 à 2,6 bar. La puissance progresse, dans la foulée, de 30 ch et le couple de 50 Nm. Cela nous laisse 630 ch et 850 Nm ( !) disponibles au bout du pied droit. Bref, pas de quoi rougir face à des bolides électriques même avec son « archaïque » (c’est écrit entre guillemets volontairement…) V8.

D’autant plus que la RS6 Avant s’allège encore un peu dans cette version Performance (avec notamment un peu moins d’insonorisant dans le tablier, ce qui laisse un peu mieux filtrer ses vocalises) pour voir son poids à vide descendre à 2.075 kg. Avec le « launch control » enclenché, la RS 6 Performance catapulte dorénavant vos cervicales jusqu’à 100 km/h en 3,4 s (- 0,2 s par rapport à la RS 6). Bien sûr, certaines voitures électriques font dorénavant encore (bien) mieux. Mais, la RS 6 offre plus de sensations. Et puis, elle pousse jusqu’à 280 km/h voire 305 km/h avec le pack RS Dynamic optionnel !

Fiesta ST aux hormones



De toute façon, c’est surtout dans le sinueux que la RS 6 Performance impressionne ! Les améliorations apportées ajoutent juste la pincée de sel idéale pour magnifier l’expérience. On a déjà parlé des pneus. On soulignera aussi l’efficacité de la transmission qui favorise subtilement le train arrière (40/60) pour autoriser de légères ruades « de puissance » (jusqu’à 85 % derrière), mais sans trop d’exubérance inutile. Excellent point aussi pour la direction, à la fois légère mais offrant un retour parfaitement naturel et suffisamment consistant. Sans oublier les quatre roues directrices, le différentiel arrière sport et la puissance des freins carbone céramique (en série avec le pack RS Dynamic) qui participent tous à créer cette impression générale de compacité/légèreté. Pour peu, on aurait presque l’impression de balancer une ballerine de la trempe d’une Ford Fiesta ST d’un virage à l’autre. À la « petite » différence près qu’ici, ce sont 630 ch et 850 Nm qui nous catapultent d’une corde à l’autre !

Prix Audi RS 6 Performance

Audi propose sa RS 6 Performance à partir de 145.100 €. La dotation de série est alors déjà très complète. Mais si l’on ajoute, comme sur notre modèle d’essai, les phares laser, les jantes de 22 pouces, le pack RS Dynamic, etc. la note peut vite grimper (jusqu’à +-170.000 € dans ce cas). Idem pour la consommation si on ne résiste pas à la tentation. Elle flirtait avec la barre des 20 l/100 km sur l’ensemble de notre essai… Mais on peut espérer consommer presque deux fois moins avec une plus grande maîtrise de soi !

Notre verdict

Cette version Performance améliore encore subtilement les qualités sportives de la RS 6 Avant. Elle gagne en efficacité et en agilité. Mais sans nuire à son confort général et sa grande polyvalence. Si l’on ne pouvait garder qu’une voiture thermique dans notre garage, ça serait sûrement celle-là…

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?

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