Ne dites plus que l'Audi A3 est passe-partout, voire
quelconque ! Si les trois générations précédentes tentaient de sortir du
lot avec un certain « flegme allemand » et une finition premium,
cette nouvelle génération tente cette fois la carte du tape-à-l'œil. Elle se
maquille de fard à paupières et de rouge à lèvres au point d’afficher un look
quasi aussi aguicheur que cela de la puissante RS 3.
Regardez-moi !
Cette nouvelle A3 joue de tous les artifices récemment
introduits sur les derniers modèles d'Audi. On retrouve ainsi la grande
calandre Singleframe à sa proue – qui s'accompagne de grandes (fausses) entrées
d'air – et de nouveaux feux à LED à la signature visuelle saccadée. Notons en outre
qu'Audi continue à rendre hommage à la Ur-Quattro de 1980 avec une série
d'ouïes (fausses, elles aussi !) placées juste au-dessus de la calandre.
Outre cela, les flancs et l'arrière ne diffèrent que peu du modèle précédent.
Bienvenue au 21e siècle
Alors que les dimensions n'évoluent que peu – 3 cm par-ci, 3
cm par-là –l'habitacle se renouvelle de fond en comble ! La planche de
bord qui semble avoir été taillée au scalpel présente trois niveaux plats et
angulaires. En son centre, elle intègre parfaitement l'écran de 10,1" du
système d'infodivertissement, qui fait d'ailleurs partie de la dotation de
base. Mais le plus impressionnant se trouve directement en face du
conducteur : comme posé en un bloc sur la planche de bord, le combiné
d'instruments se trouve surélevé par rapport au reste et embarque deux buses de
ventilation. Outre ces formes originales, les commandes et autres systèmes sont
tout droit sortis des derniers modèles de la marque. La finition reste
généralement de très bonne facture mais les plastiques durs font une apparition
décevante à l'arrière. Pour le reste, l'habitabilité évolue peu tandis que le
coffre offre toujours 380 litres d'espace de chargement.
Économies d'échelle
Sous ses nouveaux habits, cette A3 ne diffère que peu de sa
devancière. En effet, elle repose sur une évolution de la plateforme modulaire
MQB du groupe Volkswagen, tout comme les Golf, Octavia et Leon découvertes
dernièrement. Dans la même lignée, les motorisations sont reprises du modèle
précèdent et améliorées quelque peu. Ainsi, avant l'arrivée d'une version
hybride rechargeable et d'une version tournant au CNG, il faudra choisir entre
un moteur diesel de 2.0 l disponible en deux puissances (115 et 190 ch) et un
moteur essence de 1.5 l et 150 ch. Ce dernier s'équipe d’ailleurs de
l'hybridation légère à 48V lorsqu'il est couplé à la boîte à double embrayage
DSG.
Dans le mille
Bien que l'expérience de conduite puisse fortement varier en
fonction de l'équipement, notre modèle d'essai aux suspensions de série s'est
montré remarquablement homogène…et même dynamique ! Lorsque le tarmac se
tord, cette nouvelle A3 dévoile son comportement sain et prévisible. Sa
direction, quoique muette, a tout de même l'avantage d'être directe. Ajoutons
que l'amortissement frôle la perfection tant il contrôle les mouvements de
caisse avec brio tout en conservant un niveau de confort et de filtrage
remarquables lorsque les ardeurs du conducteur se calment. Cette nouvelle
génération serait proche du sans-faute si ce n'était pour une isolation aux
bruits de roulement quelque peu brouillonne à ce niveau de gamme. Le moteur,
quant à lui, semble complètement muet.
Soif régulée
À ce niveau de confort élevé, vient s'ajouter une soif de
sans plomb plutôt bien contrôlée. Pour notre modèle d'essai 35 TSFI équipé d'un
1.5 l essence de 150 ch et d'une boîte manuelle, Audi annonce une consommation
moyenne de 4,8 l/100 km (NEDC) pour des émissions de CO2 de 111 g/km. Notre
essai s’est conclu avec une conso moyenne de 5,3 l/100 km, soit moins que
l’homologation WLTP (6,0 l/100 km). Encore un bon point pour l'Allemande !
Addition salée
Avec un prix d'attaque de 26.100 €, la nouvelle Audi A3
vient se placer en plein centre de son segment. Comparée à ses concurrentes
premium, elle est quelques centaines d'euros plus chère qu'une Mercedes Classe
A mais presque 1.500 € plus abordable qu'une BMW Série 1. Comme à l'accoutumée
chez Audi, la politique du tout à l'option reste néanmoins de mise…
Notre verdict
Cette nouvelle Audi A3 ne soigne pas que son esthétique. Ses
dessous techniques sont aussi plus « affirmés » que jamais. Plus
« désirable », cette A3 se montre en outre aussi confortable mais
bien plus dynamique qu'auparavant. Une belle réussite.