Pionnier tant du côté des véhicules 4X4 (avec notamment son étude
PX33 de 1936) que des modèles électriques (avec un concept Minica EV présenté dès
1971), Mitsubishi a mis à contribution ses longues années d’expérience dans ces
deux domaines pour élaborer l’Outlander PHEV. Un SUV hybride rechargeable,
pionnier du genre, lancé dès 2013 sur le marché européen. Un engin qui, depuis,
multiplie les records de vente en s’octroyant notamment les titres de véhicule
hybride rechargeable le plus vendu en Europe en 2015 ; 2016 et 2017.
SUV électrique
Contrairement aux autres véhicules hybrides rechargeables
proposés sur le marché qui se profilent davantage comme des modèles thermiques
épaulés par une mécanique électrique, le SUV de Mitsubishi se profile comme un
engin électrique embarquant un bloc thermique. Une différence de philosophie
assez fondamentale qui explique sa « complexité » technique apparente.
Mais aussi son efficacité !
Hybride série ou parallèle
Pour rappel, on relève trois grands modes de fonctionnement pour
ce SUV hybride rechargeable : 100% électrique, hybride série et hybride
parallèle. Le mode électrique correspond au mode « par défaut » et
permet à la voiture d’avancer via ses deux moteurs électriques (un par train)
grâce à l’énergie stockée dans son module de batterie. En mode hybride série,
la voiture reste animée uniquement par ses deux moteurs électriques. Mais le
moteur thermique sort de sa torpeur pour venir les alimenter en électricité « fraîche ».
Soit parce que le conducteur enfonce franchement la pédale de droite et réclame
la puissance électrique maximale, soit parce que la batterie est totalement
épuisée. Dans certaines conditions, l’Outlander PHEV peut également passer en
mode hybride parallèle. Le moteur thermique anime alors ici aussi directement
les roues avant en plus des deux moteurs électriques.
Pas de CVT !
Dans la pratique, cette « usine à gaz » technique
peut donner l’impression de conduire une voiture hybride équipée d’une
transmission de type CVT : quand on enfonce la pédale d’accélérateur, le
régime moteur s’emballe pour fournir un maximum d’électricité/puissance aux
roues avant. Mais attention : l’Outlander PHEV se passe de boîte de
vitesses ! Le moteur thermique se couple, en cas de besoin, en prise
directe avec les roues avant simplement via un embrayage.
Vaisseau amiral
Si la technologie utilisée a tout de suite été applaudie
lors de la présentation de l’Outlander PHEV en 2013, son « allure » classique/veillotte
était loin de faire l’unanimité. Du coup, Mitsubishi a rapidement corrigé le
tir en refondant massivement l’allure de son grand SUV dès 2015. Le nouveau
millésime 2019 qui se profile paraît, du coup, n’évoluer que très peu
esthétiquement. À l’extérieur, on note surtout l’arrivée d’une grille de
calandre redessinée, d’un nouveau becquet à l’arrière et des jantes inédites. Le
but recherché est de rendre l’Outlander PHEV plus « premium » pour
lui permettre de reprendre le rôle de vaisseau amiral de la marque en Europe, suite
à la disparition prochaine du Pajero.
Changement de
registre
Mais c’est surtout à bord que l’on note l’évolution la plus
intéressante. Sur la version la plus élevée, on se glisse dorénavant sur des
sièges en cuir à l’effet matelassé. Le ciel de toit, clair par le passé, s’habille
également d’un revêtement noir. Ajoutez à cela quelques matériaux revalorisés par-ci
par-là et vous obtiendrez une présentation nettement plus séduisante que par le
passé.
Evolution technique
Les nouveautés les plus intéressantes se cachent néanmoins
sous les entrailles. Le précédent bloc 2.0l à essence fonctionnant selon le
cycle Otto laisse ainsi sa place à un nouveau moteur 2.4l essence à cycle
Atkinson offrant un meilleur rendement (la puissance et le couple passent de
respectivement 121 ch et 190 Nm à 135 ch et 211 Nm). Mitsubishi équipe également
son Outlander PHEV d’un générateur 10% plus puissant ainsi que d’un moteur
électrique plus musclé pour animer le train arrière (70 kW, soit 95 ch). Autre
excellente nouvelle : dans la foulée, la batterie voit sa capacité de
stockage passer de 12 à 13,8 kWh. Batterie qui est, en outre, compatible avec
la communication « intelligente » entre le véhicule et le réseau
électrique. Et qui peut, via deux prises installées à bord du véhicule,
alimenter des appareils électriques (jusqu’à 1.500 W).
Contrer le WLTP !
Toutes ces modifications techniques permettent également au
grand SUV hybride rechargeable d’évoluer en mode électrique jusqu’à 135 km/h
dorénavant (contre 125 km/h par le passé). Mais également de conserver une
homologation intéressante malgré l’arrivée des normes WLTP plus contraignantes.
Sous réserve de l’homologation finale, l’Outlander PHEV 2019 afficherait en
effet une autonomie en mode électrique de 45 km, une consommation moyenne de
2,0l/100 km et un niveau de CO2 de 46g/km selon le protocole WLTP.
Agrément de premier
ordre
Au-delà de ces considérations « fiscales », ces
évolutions techniquement permettent surtout au SUV Mitsubishi de gagner en
agrément. La chaîne cinématique gagne encore en efficacité et en discrétion. Grâce
aux modifications apportées à la structure (plus rigide grâce à l’ajout de
soudures adhésives) ainsi qu’aux liaisons au sol (réglage des amortisseurs et
nouveau calibrage de la direction) mais aussi à l’apparition d’un nouveau mode « Sport »,
l’Outlander PHEV devient en outre plus dynamique tout en gagnant en confort de
marche. Ce qui peut, a priori, paraître antinomique. Mais c’est pourtant bien
ce qu’une petite boucle identique réalisée avec les millésimes 2018 et 2019 a
permis de mettre en évidence !
Géométrie variable
Bien qu’il se positionne comme le plus « évolué »
des véhicules hybrides rechargeables actuellement disponibles sur le marché, l’Outlander
PHEV verra bien sûr aussi sa consommation réelle osciller sensiblement en
fonction de plusieurs paramètres, comme le style de conduite et la recharge
plus ou moins régulière de son pack de batterie. D’un côté, on peut tabler sur
une consommation de carburant quasiment nulle si l’on peut couvrir moins de +- 45
km entre deux recharges (4 heures sur le réseau normal, 25 minutes pour
récupérer 80% en charge rapide) tandis que de l’autre, il faudra plutôt compter
environ 8l/100 km si l’on ne recharge jamais… En moyenne, on peut toutefois
tabler sur une consommation réelle tournant autour des 5l/100 km.
Conclusion
Mitsubishi a profité du feed-back des quelques 150.000
clients roulant déjà en Outlander PHEV pour peaufiner son nouveau millésime.
Et, manifestement, les modifications apportées sont efficaces ! Certes,
elles ne sautent pas aux yeux au vu de l’extérieur ! Mais quand on se
glisse à bord, l’impression de qualité progresse sensiblement. Et, en route, l’usine
à gaz japonaise s’ingénie à paraître encore plus « transparente » d’utilisation.
Le tout pour un tarif, qui sera dévoilé un peu avant le lancement programmé
pour le mois de septembre, qui ne devrait pas augmenter. Que demander de plus ?