François Piette

28 FÉV 2009

On se fait une toile?

Audi est l’un des rares constructeurs automobiles à ne pas avoir cédé aux sirènes du toit rigide escamotable. La ligne y gagne en pureté et le coffre en volume. Mais ce ne sont pas les uniques bienfaits de cette stratégie « décalée ».

Ils n’en démordent décidément pas à Ingolstadt. Pas question de « coupé-cabriolet » dans la gamme, et la nouvelle A5 Cabriolet n’échappe pas à la règle. Au programme, donc, une « bonne vieille » capote en tissu. Certes, l’isolation phonique et thermique sera toujours probablement un peu moins bonne qu’avec un toit en dur (et encore, en multipliant les couches, l’écart se resserre) et le risque de vandalisme bien présent, mais les avantages sont nombreux. A commencer par la ligne. Car une fois plié, le tissu prend nettement moins de place que la tôle. Il n’est donc pas nécessaire de greffer un coffre type « sac à dos » à la voiture. De plus, cette technique permet de conserver un plus grand volume de coffre lorsque l’on roule cheveux au vent. Mais un autre atout, non négligeable, c’est qu’une capote en tissu pèse nettement moins lourd qu’un toit articulé. Un détail qui a son importance en matière de comportement routier, d’autant qu’il se situe en hauteur, et influence donc fortement le centre de gravité.

Jusqu’à 50 km/h

Pour l’enveloppe extérieure de la capote, un choix de quatre coloris est proposé, alors que pour le ciel de toit intérieur, trois tons différents sont disponibles. La capote souple se compose de trois couches, une membrane molletonnée étant emprisonnée entre les deux autres. Avec la capote acoustique optionnelle, la membrane est remplacée par une mousse d’une épaisseur de 15 mm. Dans les deux versions, une pompe hydraulique et quatre vérins assurent le déploiement de la capote. Elle se commande au moyen d’une touche sur le tunnel central ou via une fonction spéciale du Keyless access system (en option). L’ouverture prend 15 secondes, la fermeture 17. L’un comme l’autre peuvent s’effectuer en roulant jusqu’à 50 km/h, ce qui permet de changer d’avis en cours de route.

Bagages compris

Dans la pratique, la capote se replie de façon extrêmement compacte, sous un couvercle rigide. Le caisson, qui se rabat automatiquement dans le coffre, n’occupe que quelques centimètres de hauteur et seulement 60 des 380 litres du volume du volume total disponible. Et 320 litres, c’est de loin la meilleure cote du segment… Cerise sur le gâteau, le pare-vent de série est conçu pour être rangé dans l’auge de la roue de secours, ce qui fait encore gagner de la place. Et si l’on ne voyage qu’à deux, les dossiers rabattables des sièges arrière permettent d’obtenir une longueur de chargement de 1,76 mètre et un volume de 750 litres.

Des kilos en plus

Comme tout cabriolet qui se respecte, l’A5 bénéficie de nombreuses structures de renfort pour compenser la perte de rigidité due à l’absence du toit. Ils sont disposés à l’avant, dans les bas de caisse, dans le cadre du pare-brise et dans la partie arrière du véhicule. Entre l’habitacle et le coffre se trouvent les arceaux de sécurité. En cas de tonneau, les protections en aluminium, précontraintes par de puissants ressorts, sont propulsées vers le haut et calées derrière les appuie-tête arrière. Tout cela se paie bien entendu sur la balance, et avec 1,8 tonne à vide, l’A5 Cabriolet est forcément moins dynamique que le coupé.

Pour le chaud… et le froid

Au volant, on est heureux de pouvoir compter sur le nouveau système de chauffage tête/nuque inspiré de ce qui se fait chez Mercedes (et sur la nouvelle Peugeot 308 CC). Sur les sièges climatisés, des gaines diffusent de l’air chaud propulsé par un petit ventilateur au niveau de la tête et de la nuque. Ca, c’est quand il fait froid. Lorsque la température monte et que le soleil tape, les sièges en cuir présentent la particularité d’être revêtus d’un produit qui évite l’échauffement en renvoyant les rayons infrarouges. Selon Audi, ce traitement permet de faire chuter la température superficielle de 20°C !

Start&Stop

Rien de spécial à noter sous le capot puisque les moteurs et transmissions sont identiques à ceux du coupé. Par contre, l’A5 Cab innove en proposant un système Start&Stop en combinaison avec la boîte manuelle 6 rapports et les moteurs 2.0 litres (essence et diesel). Le gain en consommation est de 0,2 l/100 km, ce qui correspond à 5 g de CO2/km. Notez également que cette A5 Cabriolet est également dotée d’un système de récupération d’énergie à la décélération, ce qui permet de soulager l’alternateur. Le prix de la version 2.0 TDI n’est pas encore fixé, mais une 2.7 TDI se négocie à 44.375 €.

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