Car si le monde motard semble ronronner sur ses acquis, se contentant d'intégrer une électronique embarquée, nécessaire pour dompter les puissances inutiles atteintes par de nombreuses motos, jamais pour afficher des chiffres de consommation raisonnables (la moto n'est-elle toujours qu'un jouet?!), le monde automobile fait flèche de tout bois, en explorant les pistes les plus diverses, en faisant preuve d'une inventivité étonnante, avec des résultats impressionnants.
Pour rester chez BMW, il suffit de voir le rapport agrément/prestations/consommation de certains modèles actuels pour rester bouche bée! Le constructeur explore toutes les pistes avec un égal bonheur. Essence, diesel, hybride, hydrogène, électrique, rien n'est laissé au hasard, BMW voulant se profiler comme un acteur global en termes de mobilité.
Vision d'avenir
Et clairement pour le constructeur allemand, le 2RM (deux roues motorisé) en fait partie, d'où l'apparition récente dans la gamme Motorrad de deux scooters. La piste électrique est explorée depuis un moment déjà, avec des véhicules hybrides comme la série 3 ActiveHybrid, ou des modèles purement électriques comme la Mini E, deux véhicules que nous avons eu l'occasion de prendre en main sur quelques kilomètres.
Ces recherches vont aboutir à une nouvelle gamme, baptisée BMW i. l'Innovante i3, pensée de A à Z pour la propulsion électrique, réinvente complètement l'automobile. Même sa structure change, et fait appel à la fibre de carbone! La connaissance acquise dans ce domaine ainsi que dans celui du scooter donne naissance au BMW C evolution, car contrairement à ce que laisse penser le discours officiel, la mobilité de demain ne fera pas l'impasse sur le 2RM.
Une solution globale de mobilité
Si ceux qui nous dirigent ne semblent pas le percuter, les responsables de BMW l'ont bien assimilé, et le C evolution sera commercialisé dans une bonne année. Ce ne sera pas la solution universelle, elle n'existe pas, mais ce sera UNE solution, une solution que nous avons eu l'opportunité de prendre en main pour une petite balade ensoleillée dans Bruxelles, au départ du BMW Brussels Store situé en plein centre, boulevard de Waterloo.
Le C evolution trône dans le show room, à côté d'un C600 et d'un C650 badgés "Diables Rouges". Premier constat, des chiens ne font pas des chats, le C evolution ne renie pas l'héritage esthétique de ses frères thermiques. Le gabarit ne change guère, la silhouette pas vraiment non plus, mais le travail des designers ne manque pas de panache ou de raffinement.
Prototype abouti
Sa livrée blanche immaculée rehaussée d'un vert métallisé "flashy" joue les contrastes avec des aplats de noir et de gris dans un parfait équilibre. Croisons les doigts pour que le modèle commercialisé ne s'éloigne pas trop de ce prototype, au design plus abouti que les C 600 et 650, en tous cas pour le travail du tablier, mais aussi (mais surtout!) du tableau de bord et de l'habillage du guidon.
Les informations s'affichent dorénavant sur une sorte de palette regroupant toutes les informations sous une forme graphique très actuelle et agréable à consulter. Notre prototype faisait d'ailleurs preuve d'une finition soignée, voir même pas mal aboutie, ne le cédant en rien aux deux scooters thermiques commercialisés, l'illusion de conduire un produit de série était complète. Rien de très particulier pour démarrer: une fois au guidon, béquille repliée, une main sur le levier de frein, une impulsion sur le bouton de démarreur, et…rien, rien hormis un "ready" affiché au tableau de bord.
Silence, on tourne!
Une légère rotation de la poignée de gaz, et notre C evolution démarre, sans un bruit, sans un rejet, et nous traversons le show room pour nous retrouver sur le trottoir, puis en rue. Première constatation , si le C evolution pèse largement le poids de ses frères thermiques, soit environ 265 kg, son centre de gravité beaucoup plus bas le rend plus léger et maniable.
Pas vraiment de châssis ici, mais une sorte de gros bloc en alu accueillant batterie et éléments électroniques, auquel sont boulonnés les éléments avant et arrière. On retrouve la fourche inversée, les roues de 15 pouces et les trois disques avec ABS; la monte pneumatique est confiée à des Metzeler Feelgreen plus légers et offrant moins de résistance au roulement.
Expérience enthousiasmante
Le moteur de 11 kW peut développer jusqu'à 35 kW, mais la vitesse est limitée à 120 km/h. la batterie complètement plate demandera trois heures de charge, pour une autonomie estimée à une centaine de kilomètres. Bien entendu, le C evolution recourt à la technique de récupération d'énergie à la décélération et au freinage, de quoi (toujours en théorie!) augmenter l'autonomie de 10 à 20%...
Si nous n'avons aucun doute sur le niveau de technologie embarquée de ce scooter, nous étions très curieux de goûter à sa conduite! Et nous n'avons pas été déçus! L'absence de bruit et de vibrations apporte un sel nouveau à la conduite et apparaît comme une évidence à l'usage. Le couple omniprésent est disponible à la moindre rotation de la poignée, propulsant notre scooter du futur avec une vigueur à faire pâlir les moteurs à explosion!
Pas pour tout le monde
Difficile de revenir en arrière et de reprendre un scooter classique après cette expérience! Et on enrage de toujours buter sur cette sacrée autonomie. Habitants de Gand ou de Namur, faites votre deuil: avec de l'autoroute à plein gaz (pardon, à plein courant!), aucun espoir de faire l'aller-retour. Ce seront ces parvenus du Pajottenland ou du Brabant wallon qui jouiront des petites routes et des embarras de la circulation pour récupérer l'énergie qui en profiteront! C'est pas juste…