Jean-Francois Christiaens

17 AVR 2020

Essai : Ford Explorer, l’Amérique… branchée !

Le colosse de Ford profite de sa mécanique hybride rechargeable pour s’inviter dorénavant aussi en Europe. Car malgré les apparences, ce mastodonte pourrait aider la marque à l’ovale bleu à baisser sa moyenne CO2 sur le Vieux Continent !

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Le Ford Explorer, c’est une véritable institution aux Etats-Unis. Mais compte tenu de son gabarit XXL qui ferait passer le Ford Edge (déjà pas très populaire chez nous…) pour une demi-portion, il reste globalement inconnu au bataillon de ce côté du monde. La sixième génération va-t-elle changer la donne ? En tous les cas, grâce à sa mécanique hybride rechargeable lui offrant une homologation CO2/km en NEDC2 de 66 g/km (soit sous le fameux seuil des 95 g/km tant redouté par les constructeurs en Europe), elle a reçu son ticket d’entrée sur notre marché !

Imposant

Assurément, le Ford Explorer attire le regard des badauds. Il faut dire qu’il en impose, tant par ses dimensions (un cube de 5,05 m de long ; 2 m de large et quasiment 1,8 m de haut, ça ne passe pas vraiment inaperçu…) que par sa calandre plutôt suggestive.

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Finition aléatoire…

On déchante un peu en se glissant à bord. Il faudra, en tous les cas, se contenter d’une finition assez aléatoire pour un modèle au prix de base flirtant avec la barre des 80.000 €. Alors, certes, le rapport prix/équipement/prestation reste alléchant. Mais la clientèle européenne habituée à signer un chèque d’un tel montant pourrait se montrer un peu refroidie par certains agencements, la qualité de certains matériaux ou encore le rendu de l’infodivertissement par rapport aux références premium…

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Espace habitable « généreux »

Cela dit, une fois cette première impression passée, on appréciera rapidement l’ergonomie globale des commandes de cet Explorer, son équipement de série, son espace habitable XXL mais aussi sa position de conduite confortable et dominante. Côté pratique, on pourra sans grande surprise embarquer confortablement toute sa famille (même de grands adolescents s’installeront facilement sur les strapontins escamotables dans le coffre). Mais aussi aider à déménager ses amis à l’occasion. Le volume de coffre atteint plus de 2m³ en configuration 2 places (2.274 l). Mais reste aussi « utilisable » avec 240 l (330 l jusqu’au toit) avec tous les sièges déployés.

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V6 + moteur électrique

Sous le capot de ce mastodonte américain, on retrouve une unique mécanique hybride rechargeable mariant un V6 3.0 l de 363 ch à un moteur électrique de quasiment 100 ch au travers d’une boîte automatique à 10 rapports. L’ensemble développe jusqu’à 457 ch et 825 Nm en cas de besoin. Une cavalerie qui transite au sol via les quatre roues. C’est largement assez pour sprinter à l’occasion (0 à 100 km/h en 6 s) ou tracter jusqu’à 2.500 kg.

13,6 kWh

La batterie lithium-ion utilisée pour compléter cette cinématique hybride rechargeable paraît, en revanche, moins généreusement dimensionnée. Elle ne peut en effet stocker que 13,6 kWh, ce qui correspond grosso modo au standard des SUV hybrides rechargeables généralistes sensiblement plus compacts. Comme un Opel Grandland X Hybrid4 par exemple (13,2 kWh). Dommage, c’est un peu juste pour un mastodonte du calibre de l’Explorer (un beau bébé qui pèse 2.466 kg à vide…). À titre de comparaison, le Mercedes GLE hybride rechargeable dispose d’un module de 31,2 kWh…

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+- 25 km

Sur le papier, cette batterie assure à l’Explorer un rayon d’action en mode électrique d’environ 40 km. Dans la pratique, il faut plutôt tabler sur la moitié en conservant un pied léger. Si on laisse la voiture décider seule de son mode de fonctionnement (en mode « Auto ») et que l’on roule « normalement », le système appelle parfois le moteur thermique à la rescousse pour certaines relances. À titre d’exemple, lors de l’un de nos périples, nous avons couvert 37 km dont 27 km en mode électrique avant que les batteries ne soient vides. Mais l’Explorer multiplie néanmoins encore les courtes évolutions avec son moteur thermique coupé, en profitant notamment de son inertie, lors de plus longs trajets.

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+- 10l/100 km

Si l’on multiplie les courts trajets et les recharges (il faut +- 4 heures sur une borne adéquate), on pourra conserver une consommation de sans-plomb vraiment mesurée. Mais pour des longs trajets, il n’y a pas de miracle, la moyenne tirera vers la barre des 10 à 11 l/100 km en fonction de son style de conduite. Au bout d’une boucle d’un peu moins de 200 km, dont une soixantaine au total en mode électrique selon l’ordinateur de bord, nous avons relevé une consommation moyenne de 9,5 l /100 km en roulant « calmement ».

« Faux hybride »

Ford propose son Explorer en deux variantes : ST-Line ou Platinium. Les prix sont quasiment identiques (respectivement 79.000 et 80.000 €) et l’équipement très généreux dans les deux cas. Dommage que la « petite » batterie retenue ne permette toutefois pas à l’Explorer de profiter des avantages fiscaux prévus pour les hybrides rechargeables émettant moins de 50 g/km. Notamment pour les indépendants.

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Filtrage perfectible

En route, l’Explorer fait en revanche preuve d’un bel équilibre malgré son poids total conséquent et se révèle plutôt agréable à conduire. Mais son amortissement aurait pu faire preuve d’un peu plus de moelleux compte tenu du typage familial de l’engin… Le filtrage des raccords et autres irrégularités s’avère, en effet, perfectible.

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Notre verdict

Avec son Explorer, Ford propose un SUV hybride rechargeable à 7 places sans réelle concurrence sur le marché. Les modèles premium équivalent coûtent, surtout à équipement comparable, nettement plus chers. Mais dommage que sa relative petite batterie ne lui permette pas de glisser son homologation CO2 sous la barre des 50 g/km. Peu de particuliers s’intéressent en effet à un SUV de 80.000 €… et peu de professionnels s’intéressent à un « faux hybride ».

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